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Natation : Soupçons de dopage sur les nageurs chinois

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En avril dernier, le New York Times et la chaîne allemande ARD ont révélé que 23 nageurs chinois avaient été contrôlés positifs avant les JO de Tokyo, mais tout de même autorisés à y participer par l’AMA. Onze d’entre eux sont présents à Paris, parmi lesquels les stars Zhang Yufei ou Qin Haiyang, qui faisait partie des adversaires de Léon Marchand sur le 200m brasse.

Ce scandale qui n’a pas encore levé tous ses secrets a plané sur les athlètes concernés lors des premiers jours de compétitions, sans que ce soit non plus un sujet de conversation prioritaire. En lice mercredi matin sur les séries du 200m papillon, sa distance de prédilection sur laquelle elle a été sacrée à Tokyo en 2021, Zhang Yufei en fait partie. Elle a mis elle-même les pieds dans le plat dimanche, après les séries du 100m papillon. La quadruple médaillée olympique a fait part de son inquiétude sur la façon dont elle et ses collègues seraient traités pendant la compétition. « Tout le monde devrait juste examiner les faits concernant notre équipe, sans « lunettes déformantes », a-t-elle défendu. Je crains que les athlètes et les médias étrangers ne soient partiaux, et je me sens lésée. » Le précédent Sun Yang, l’homme qui « pissait violet », n’aide sûrement pas. L’histoire qui se joue cette année remonte à avril dernier. Dans une vaste enquête publiée conjointement, le New York Times et la chaîne allemande ARD affirment que 23 athlètes chinois ont été contrôlés positifs à la trimétazidine, une substance interdite améliorant la circulation sanguine, quelques mois avant les Jeux de Tokyo à l’été 2021. Ils ont tout de même pu y participer, avec la bénédiction de l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui a accepté sans trop chercher à comprendre – d’après l’enquête – les explications de l’agence chinoise (Chinada). Selon cette dernière, les nageurs ont été victimes d’une contamination alimentaire dans un hôtel où ils avaient séjourné.

Michael Phelps s’en mêle

Ces révélations font grand bruit aux Etats-Unis, où on ne plaisante pas avec ce sport grand pourvoyeur de médailles olympiques. Les Américains dominent sans partage la natation mondiale et ils ne comptent laisser personne déséquilibrer l’ordre établi. C’est pourquoi leur agence nationale antidopage (Usada) est quasiment partie en croisade contre l’AMA, qu’elle accuse d’avoir étouffé l’affaire et plus globalement de ne jamais agir en toute transparence. S’engage alors une bataille de mots, l’instance internationale fustigeant les « mensonges » de l’Uasada, qui agirait « pour des motivations uniquement politiques ». La légende Michael Phelps s’en est mêlée, appelant en fin de semaine passée à un grand coup de balai « pour rendre l’organisation indépendante et efficace ». « Toutes les tentatives de réforme de l’AMA ont échoué, il y a toujours des problèmes systémiques profondément ancrés qui s’avèrent préjudiciables », a attaqué l’homme aux 23 titres olympiques devant une commission du Congrès de son pays. Depuis lundi, l’ombre semble un peu dissipée. Les résultats mitigés des Chinois pour l’instant y sont sans doute pour quelque chose. Zhang Yufei a bien gagné deux médailles, mais pas du métal espéré (bronze sur 100m pap’ et relais 4×100 nage libre). Et ses adversaires n’en ont pas rajouté après les courses. Qin Haiyang, de son côté, se trouve dans le creux de la vague. Septième de la finale du 100m brasse dimanche, il ne s’est même pas qualifié pour celle du 200 mardi, alors qu’il était censé être l’un des plus grands rivaux de Léon Marchand sur la distance. Y a-t-il un lien ? En tout cas, la préparation des athlètes chinois a été pesante. Selon World Aquatics, ils ont été testés en moyenne 21 fois chacun depuis le 1er janvier, contre six fois pour les Américains et quatre pour les Australiens, les Britanniques et les Français.

 

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