Le défunt avait offert au football algérien ses deux premiers titres, tout en contribuant à la victoire historique de l’EN contre l’Allemagne au Mondial 1982 en Espagne.

L’icône du football algérien Rachid Mekhloufi a tiré sa révérence, vendredi, à l’âge de 88 ans, des suites d’une longue maladie. Mekhloufi, est une vraie légende, en Algérie mais aussi en France, plus précisément à l’AS Saint Étienne qu’il a avait rejoint à l’âge de 18 ans, en 1954, après avoir entamé sa carrière de footballeur à l’USM Sétif. Le défunt a contribué grandement au premier titre de l’ASSE, sacré champion de France en 1957. Il est le 2e meilleur buteur de l’histoire du club stéphanois (151 buts toutes compétitions confondues) derrière Hervé Revelli (209 buts). Il a refusé de participer au Mondial 1958 avec la France pour rejoindre l’équipe du FLN en Tunisie, en compagnie d’autres joueurs algériens, à savoir les Abdelaziz Ben Tifour, Mustapha Zitouni, Saïd Amara, Mokhtar Arribi, Abdelhamid Kermali, Abdelhamid Bouchouk, Mohamed Maouche et autres, symboles d’une résistance par le football. Avec la glorieuse équipe du FLN, il dispute de nombreux matchs à travers le monde pour faire entendre la voix de la Révolution algérienne. «Les membres composant cette glorieuse équipe étaient non seulement de niveau mondial, mais formaient l’une des plus fortes équipes du monde. Et si on avait participé à un Mondial on serait allé loin», disait le regretté Mekhloufi qui a repris sa carrière de footballeur en France après l’indépendance de l’Algérie en 1962 où il a opté au Serviette de Genève en Suisse avant de réintégrer l’ASSE qu’il avait quittée en 1968 pour rejoindre le club de Bastia où il a achevé sa carrière de joueur pour entamer celle d’entraineur. Il est revenu au pays pour mettre son expérience au service du football national auquel il a offert ses deux premiers titres : la médaille d’or des Jeux méditerranéens 1975 à Alger aux dépens de la France (3-2), médaillée d’or des Jeux Africains en 1978 contre le Nigeria (1-0), au stade olympique du 5-juillet. Il a contribué à l’émergence de la génération d’or des années 70-80, une génération qui a terrassé l’ogre allemand en terre espagnole lors du Mondial 1982. Il était alors directeur technique national et bras droit de Mahieddine Khalef. L’annonce de son décès a suscité de nombreuse réactions émouvantes et d’hommages appuyés du monde du sport et bien au-delà. A juste titre, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présenté ses sincères condoléances et exprimé sa profonde compassion suite au décès de cette légende. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a appris avec une profonde affliction, le décès de la légende du football algérien, le moudjahid, Rachid Mekhloufi, joueur de l’équipe du Front de libération nationale, ancien entraîneur de l’équipe nationale et ancien président de la Fédération algérienne de football», peut-on lire dans le message de condoléances du chef de l’Etat. Repose en paix.

L. B.