Dossiers
La grande lessive de la machine judiciaire
Le feuilleton des auditions des hauts cadres de l’Etat impliqués dans des affaires liées à la malversation et à la corruption se poursuit à une cadence rapide. Chaque semaine livre une nouvelle fournée à la prison d’El Harrach, devenue trop exiguë pour tout ce monde.
Dernière audition en date, celle des fils de l’ancien DG des résidences d’État du Sahel, Hamid Melzi, son épouse ainsi que ses enfants. Auparavant, les fils de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et celui de l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh devaient aussi comparaître prochainement après convocation devant le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed. Le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed a ordonné le placement de l’ex-DG de l’Etablissement public Sahel et ex-PDG de la Société d’investissements hôteliers (SIH/Spa), Hamid Melzi, en détention préventive et soumis le dossier de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia au Procureur général près la Cour d’Alger : «Suite à l’enquête préliminaire diligentée par la section de recherches de la Gendarmerie nationale d’Alger, et sur instruction du procureur de la République près le tribunal de Sidi M’Hamed, 25 individus ont comparu, le 26 juin 2019, devant le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed pour des faits à caractère pénal», indique un communiqué du Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed. Après avoir été auditionnés sur les faits qui leur sont imputés, le procureur de la République a soumis le dossier de l’affaire au juge d’instruction près le même tribunal. Il s’agit de crimes liés au «blanchiment d’argent et transfert de biens obtenus par des faits de corruption à l’effet d’en dissimuler la source illicite dans le cadre d’une bande criminelle, dilapidation de deniers publics, incitation d’agents publics à exploiter leur influence réelle et supposée dans le but de bénéficier d’indus privilèges, bénéfice du pouvoir et de l’influence des agents de l’Etat, des collectivités locales, des entreprises et institutions publiques de droit public et des entreprises économiques publiques ou des établissements à caractère industriel et commercial (EPIC) durant l’établissement de contrats et marchés à l’effet d’augmenter les prix et de modifier, en leur faveur, la qualité des matières, services et approvisionnement». Ces crimes portent également sur «l’abus de fonction volontaire à l’effet d’accorder d’indus privilèges en violation des lois et réglementations, outre la conclusion de contrats en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur pour attribution d’avantages injustifiés à autrui». Selon la même source, les personnes poursuivies pour des faits à caractère pénal sont Melzi Hamid, ancien DG de la résidence d’Etat Sahel et la SIH/SPA ainsi que 5 membres de sa famille, 9 cadres, 5 employés relevant des deux entreprises suscitées et la directrice d’une agence bancaire (Trust Bank), deux entrepreneurs et un commerçant. Dans ce cadre, «huit personnes morales dont 4 sociétés commerciales, propriétés des fils du principal accusé et 4 complexes étrangers, doivent répondre de nombreux chefs d’accusation». Après avoir auditionné les deux accusés lors de la première comparution, le juge d’instruction qui a été saisi du dossier, a ordonné le placement en détention provisoire de Melzi Hamid (DG), de ses deux fils et d’un parent. La même mesure a été prise à l’encontre de huit (08) cadres des deux entreprises publiques et d’un entrepreneur. Aussi, le juge d’instruction a placé 10 mis en cause sous contrôle judiciaire. Concernant l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia et compte tenu de ses fonctions au moment des faits, le volet le concernant dans le dossier en question a été soumis au Procureur général près la cour d’Alger, lequel prendra les mesures nécessaires à son encontre, précise le communiqué. Ils sont appelés à répondre sur divers chefs d’accusation, dont, pour le fils d’Ouyahia, des contrats obtenus de manière délictuelle, ainsi que les marchés que sa société a obtenus dans plusieurs secteurs de manière directe et préférentielle. Le fils de l’ex-wali, quant à lui, est poursuivi pour trafic d’influence et obtention illégale de marchés. Les fils, filles, épouses, gendres, et même cousins ont été éclaboussés par cette «grande lessive» qui a ciblé les responsables. Un autre nom de l’oligarchie va tomber ces jours-ci. Il s’agit du groupe Kharbouche, le fleuron de l’agro-industrie en Algérie et un des groupes les plus puissants du pays est aujourd’hui la cible de la justice. Le père ainsi que la fratrie viennent d’être ciblés par des ISTN avant l’aboutissement des enquêtes liées à des soupçons de corruption. Le groupe Kherbouche, spécialisé dans l’agro-industrie, l’ingénierie de l’eau et les réalisations hydrauliques, fait tourner un effectif de plus de 1.400 employés toutes spécialités confondues, et englobe sept filiales, qui activent sur l’ensemble du territoire national. Les filiales Kherbouche ont réalisé de grandes opérations qui leur ont permis d’établir des relations durables avec des firmes internationales comme Culligan, Caprari, Irrimec, Ideal Bombas, Lacroix Sofrel, Seko, OBL, Elbi, Neotek Ponsel, Tracto Technique, Tsurumi. Il y a quelques années, le PDG du groupe Fethi Kherbouche, annonçait lors d’un Forum organisé par El Moudjahid, deux grands événements inscrits dans le programme de l’entreprise : un accord de partenariat pour la réalisation d’une unité de montage de tracteurs agricoles DEUTZ-FAHR, et une école de formation de techniciens et conducteurs d’engins agricoles dans la région ouest du pays. Le groupe participait notamment à toutes les foires de l’agro-industrie et se posait comme une locomotive de ce créneau au niveau national, recevant visite et hommages des ministres successifs de l’Industrie et de l’agriculture. La Cour suprême a demandé à la direction de Sonatrach de porter plainte contre l’entreprise canadienne SNC-Lavalin sur des conditions d’attribution d’un contrat, qui implique directement l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khalil. L’affaire concerne un contrat d’un montant de 1,1 milliard de dollars (967 millions d’euros), attribué dans des conditions douteuses à SNC-Lavalin, en juin 2009. Chakib Khalil, qui était déjà cité dans le scandale financier avec le géant pétrolier italien Eni et sa filiale Saipem, occupait à l’époque le poste de ministre de l’Energie (1999 et 2010). L’affaire de corruption de SNC-Lavalin en Algérie, avait été révélée en 2016 à travers le scandale des «Panama Papers». La société canadienne avait réussi à obtenir des marchés en Algérie grâce à une société-écran créée à travers un cabinet panaméen. Les documents des Panama Papers avaient révélé six contrats différents. La société écran devait intervenir en faveur de SNC-Lavalin, pour lui obtenir des contrats dont celui de l’usine de traitement des eaux de Taksebt, d’une valeur de 750 millions de dollars, où un trou de deux millions de dollars en fausses factures ont été découvert, selon des médias canadiens. La presse canadienne a souligné qu’en dix ans, pas moins de quatre milliards de dollars de contrats ont été obtenus en Algérie. SNC-Lavalin a remporté 90% des contrats octroyés en Algérie. Derrière ce privilège, la justice canadienne évoque le nom de l’algéro-canadien Farid Bedjaoui. Celui-ci servait d’intermédiaire, à travers la société-écran, entre les entreprises candidates aux contrats publics et l’ex-ministre de l’Énergie, Chakib Khelil. Personne ne sera épargné par les enquêtes en cours dans des affaires de corruption et «l’heure des comptes» a sonné, a affirmé le chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, attribuant la crise économique aux malversations. Depuis la démission du président Abdelaziz la justice a ouvert une série d’enquêtes visant d’influents hommes d’affaires et des responsables politiques liés au chef de l’Etat déchu. Le général Gaïd Salah, a réitéré «la détermination» de l’armée algérienne «à accompagner la justice» et à la protéger». La justice doit «mener à bien» ses enquêtes, «en déterrant tous les dossiers et en les traitant en toute équité […], de façon à faire comparaître devant la justice tous les corrompus quels que soient leur fonction ou leur rang social», a-t-il ajouté, dans un nouveau discours prononcé lors d’une visite sur le terrain. «La lutte contre la corruption n’admet aucune limite et aucune exception ne sera faite à quiconque […]. L’heure des comptes est arrivée» et il est «temps d’assainir notre pays de toute personne malhonnête», a prévenu le général Gaïd Salah, qui a estimé que «la cause fondamentale de la crise économique dont souffre» l’Algérie «est un problème de gestion en premier lieu. Les deniers publics étaient, pour certains gestionnaires, de l’argent commun […] où ils se servaient à volonté, en toute impunité et sans contrôle ou considération», a-t-il dénoncé. «Cette gestion illégale» a débouché sur «des projets stériles et sans intérêts réels pour l’économie, octroyés de manière sélective et à des montants astronomiques sous forme de crédits, ce qui a perturbé la cadence du développement en Algérie», a-t-il poursuivi. Une dizaine d’influents hommes d’affaires soupçonnés d’avoir profité de leurs liens privilégiés avec Bouteflika et son entourage pour obtenir des contrats publics ou des avantages ont été placés récemment en détention préventive. La justice a également lancé ces derniers jours des poursuites contre plusieurs anciens hauts responsables et notamment écroué deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal.
Les auditions des ministres continuent
L’ancien ministre des Travaux publics et des Transports, Amar Ghoul, sénateur au titre du tiers présidentiel depuis 2016, a renoncé officiellement jeudi dernier à son immunité parlementaire. Dans une correspondance laconique qu’il a adressée au président du Conseil de la nation, Amar Ghoul a précisé avoir décidé de renoncer à son immunité parlementaire pour se mettre à la disposition de la justice. Mais ce n’est certainement pas de gaieté de cœur que Ghoul a accepté de renoncer à ce privilège auquel il tenait tant ces derniers jours. Le Conseil de la nation a en effet entamé il y a trois jours la procédure de levée de l’immunité parlementaire à l’ex-ministre suite à la demande expresse du ministère de la justice dans le cadre de la réouverture du procès de l’autoroute est-ouest. Le vote en plénière de cette procédure contre Ghoul était d’ailleurs prévu pour lundi prochain. Mais en désespoir de cause et pour éviter l’humiliation, il a décidé, la mort dans l’âme, d’y renoncer de lui-même. Lourdement impliqué dans ce scandale du siècle qu’il a géré du premier au dernier kilomètre, avec des surcoûts en milliards de dollars et de graves imperfections, le président du parti TAJ se voit ainsi rattrapé par son «management» anti-économique de ce projet qui a coûté au trésor public environ 15 milliards de dollars. Les deux membres du Conseil de la nation et ex-ministres de la Solidarité nationale, à savoir Djamel Ould Abbes et Saïd Barkat, comparaîtront, bientôt, devant la Cour suprême pour répondre de plusieurs chefs d’inculpation, dont dilapidation de deniers publics, conclusion d’un marché en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, abus de fonction et faux en écritures publiques. Selon un communiqué rendu public par le procureur général près ladite Cour, le parquet général près la Cour suprême a engagé les procédures de poursuites judiciaires à l’encontre de ces deux mis cause, et ce, après avoir renoncé à leur immunité parlementaire : «Suite au renoncement volontaire des deux membres du Conseil de la nation, en l’occurrence Djamel Ould Abbes et Saïd Barkat, à leur immunité parlementaire et conformément à l’article 127 de la Constitution, le parquet général près la Cour suprême a engagé les procédures de poursuites judiciaires selon les formes et dispositions prévues dans le code de procédure pénale, à l’encontre des deux anciens ministres de la Solidarité nationale et de la Famille et d’un groupe de prévenus pour des faits punis par la loi», précise le communiqué. Selon la même source, le dossier de l’affaire a été transféré au conseiller instructeur désigné à cet effet pour prendre les mesures adéquates. Pour rappel, Barkat et Ould Abbes avaient déposé, le 12 juin dernier, une déclaration écrite auprès du bureau du Conseil de la nation, en vertu de laquelle ils renonçaient à leur immunité parlementaire, afin de permettre à la justice d’exercer ses missions constitutionnelles. La levée de leur immunité a été conclue suite à la tenue d’une audience à huis clos de la chambre haute du Parlement pour statuer sur la demande du ministre de la Justice, garde des Sceaux portant activation des procédures de levée de l’immunité parlementaire à leur encontre. Membre observatrice de l’ONU, l’Association internationale de lutte contre la corruption a déposé une plainte le 3 juin contre le SG du FLN, Mohamed Djemai, ses trois associés (parmi lesquels deux de ses frères) dans la société Salem Electronique ainsi que 14 cadres de l’administration douanière auprès du procureur général près la cour d’Alger pour «dilapidation de deniers publics», «faux et usage de faux en écriture publique» et «non-acquittement des droits et taxes douaniers en vertu de l’article 47 de la loi 06/01 du 20 février 2006, relative à la loi sur la prévention et de lutte contre la corruption». Cette affaire avait éclaboussé, en 2000, la société Salem Electronique de Mohamed Djemai après l’interception par les services de la Gendarmerie nationale de containers de réfrigérateurs au motif de «détention irrégulière de matériels électroménagers».Le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed a ordonné, le placement en détention provisoire de l’homme d’affaires, Mahieddine Tahkout et des membres de sa famille, suspectés d’être impliqués dans plusieurs affaires liées à l’obtention d’indus privilèges. Mahieddine Tahkout, ses deux frères Rachid et Hamid ainsi que son fils Bilal ont été mis sous mandat de dépôt. L’homme d’affaire Mahieddine Tahkout ainsi que des membres de sa famille ont comparu, dimanche après-midi, devant le tribunal de Sidi-M’hamed dans des affaires liées à l’obtention d’indus privilèges par des cadres de l’Office national des œuvres universitaires (ONOU) et du ministère des Transports dans l’affaire liée aux œuvres universitaires ainsi que par des cadres du ministère de l’Industrie et de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), dans une autre affaire liée à la société CIMA MOTORS. Plusieurs hauts fonctionnaires de ces instances ont comparu à ses côtés. L’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia et l’ex-wali d’Alger Abdelkader Zoukh ont comparu également devant le tribunal, mais aucune information n’a filtré sur le motif de leur convocation pour savoir, si c’est en tant que mis en cause ou témoins. Ces deux responsables avaient comparu, avec plusieurs autres, à la mi-mai devant le procureur de la République, dans le cadre de la poursuite des enquêtes concernant l’affaire de l’homme d’affaires, Ali Haddad.
11 milliards de dollars de flux illicites en 2015 pour l’Algérie
L’Algérie dispose de l’outil juridique pour rapatrier les fonds détournés et transférés à l’étranger, a affirmé, Me Hind Benmiloud, insistant sur la nécessité de «ne pas se précipiter» dans le traitement des affaires liées à la corruption, lesquelles prennent «énormément de temps ».L’avocate à la Cour suprême et au Conseil d’Etat a soutenu que «l’Algérie dispose de l’outil juridique pour rapatrier les fonds détournés et transférés à l’étranger et demander le gel des avoirs douteux pour peu qu’existe une volonté politique pour ce faire». Elle a précisé qu’il s’agit de la loi 01-06 relative à la lutte contre la corruption, laquelle est «mot à mot» inspirée de la Convention internationale en la matière, soulignant l’impératif de procéder à «une évaluation précise» du montant suspecté ainsi qu’à une «identification» de l’auteur du détournement : « Cela va être difficile et en tant que juriste, j’insiste sur le fait qu’on ne peut s’attaquer à une personne sans un dossier solide à l’appui, la preuve étant essentielle dans les affaires pénales», a-t-elle martelé, faisant remarquer que toutes les affaires de corruption, que ce soit en Algérie ou ailleurs, prennent énormément de temps». Aussi, a-t-elle plaidé pour la nécessité de «ne pas se précipiter, de faire attention et d’analyser toutes les situations dans le sang froid et la lucidité, même si la population s’impatiente car il ne s’agit pas de faire plaisir à celle-ci en jugeant rapidement une personne qui peut sortir au bout de 18 mois d’emprisonnement». Pour l’intervenante, «ne pas présenter un dossier solide est la meilleure façon pour celui-ci de ne pas aboutir, si l’Algérie envisage une coopération internationale pour une affaire donnée», mettant en avant la distinction à faire entre confiscation ainsi que gel et saisie de biens, la première procédure devant intervenir nécessairement sur décision de justice, contrairement aux autres, a-t-elle clarifié. Me Benmiloud a, en outre, noté la possibilité pour des associations et autres représentants de la société civile de se constituer partie civile afin d’exiger, au nom de l’Etat, le rapatriement de l’argent subtilisé, comme cela a été fait par certains pays, qualifiant de «mineures» les charges retenues par la justice à l’encontre des personnalités politiques poursuivies, lesquelles ont été des «facilitateurs» pour la bonne marche des affaires économiques jugées. Interpellée sur la notion de «secret bancaire», la juriste a rétorqué par affirmer que, depuis quelques années, cette dernière «cède devant les impératifs juridiques», y compris dans un pays comme la Suisse réputé pour cultiver le respect de la confidentialité bancaire, a-t-elle explicité. Pour sa part, l’expert financier, Mohamed Boukhari a révélé que «l’Algérie a enregistré une moyenne de flux illicites évaluée à 11 milliards de dollars en 2015, calculée sur la base d’un rapport onusien qui l’avait estimée à 8 milliards de dollars, contre 14 pour le Fonds monétaire international (FMI)», et se référant aux surfacturations et sous-facturations liées au commerce extérieur. Par ailleurs, l’Algérie «avait enregistré, en 2017, pas moins de 1239 déclarations de suspicions émanant de banques nationales ainsi que 180 rapports confidentiels de la part de certaines administrations, notamment des douanes», a-t-il ajouté. Il fait savoir, à ce propos, que comme le reste des Etats, l’Algérie suit de près le mouvement des capitaux à travers la cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), relevant du ministère des Finances, ajoutant qu’«aucun pays étranger ne peut deviner qu’il faut suivre de près une personne tant que son pays d’origine n’en fait pas la demande». Pour cet économiste, la possibilité pour l’Algérie de récupérer les fonds illégalement transférés à l’étranger est conditionnée par «l’existence de structures adéquates» pour ce faire, indiquant que «pour qu’une personne soit mise derrière les barreaux, il faut des motifs raisonnables». L’expert s’est, en outre, montré défavorable à l’idée d’«amnistier» une personne suspectée, qualifiant la question d’«éthiquement inacceptable», et ne préconisant cette procédure que lorsqu’il s’avère «difficile» de procéder autrement à la récupération des fonds illicitement rapatriés.
H.A.
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Des projets pour la vieille ville : Rendre à la cité son lustre d’antan
Joyau architectural indéniable, haut lieu de la résistance, pôle touristique attractif à l’évidence, notre Casbah est appelée à retrouver son lustre d’antan et toute sa singularité. Car les pouvoirs publics sont plus que déterminés à lui restituer toute sa dimension esthétique tout en ne tolérant aucune griffure…D’où l’appel à de véritables experts.
Dans tous les pays musulmans en particulier il existe une vieille ville souvent pour raconter l’histoire sinon au moins un pan d’histoire d’une nation. Notre Casbah à nous n’échappe pas autant de par sa spécifique configuration que son substrat à la réglé. Elle est ainsi la gardienne vigilante de notre parcours historique tout en se voulant la respiration profonde de la cité ? Car à travers le seul aspect physique des bâtisses on perçoit tout un art de vivre qui filtre par tous ses pores. Et si les murs pouvaient encore s’exprimer ils nous parleraient sans doute de conquête turque, d’itinéraires divers, de contenu et de contenant, du rôle historique en tant que bastion de la résistance, de grands hommes nés ici et de nombreux ouvrages consacrés à cette cité millénaire. Dans laquelle d’ailleurs seuls les initiés s’y retrouvent. Tant dédales, ruelles et culs-de sacs- la parsèment dans un ordonnancement pas toujours facile à négocier notamment pour tous ceux non familiers des lieux. Située au cœur même de la capitale elle subira forcément moult agressions car point névralgique et stratégique) à la fois. Sans oublier bien sûr ce cachet pittoresque qui en fait tout le charme et l’identité dans la diversité. En fait et malgré quelques tentatives à l’instar du fameux Comedor de rendre à cette antique cité le sort qu’elle mérite on s’est suffi de quelques replâtrages de circonstance bien loin de lui restituer toute sa splendeur et sa plastique unique. Qu’à cela ne tienne. Car les pouvoirs publics ont repris les choses en mains et comptent de fait en faisant appel à des compétences avérées et autres porteurs d’expertise dûment reconnus, conférer à ce chantier une philosophie et une âme, autrement dit tout son formidable lustre d’antan. En mettant tous les moyens nécessaires pour ce faire d’autant plus que ce haut lieu de la civilisation constitue un investissement sûr pour l’avenir. Et en particulier le segment touristique dont il serait peu de dire qu’au niveau de la capitale la vieille cité dans le bon vieux temps figurait parmi les sites et monuments les plus visités par les touristes de par le monde. Raison de plus pour la rendre encore plus attractive et en faire un modèle dont l’effet d’entrainement rayonnera sur tous les autres secteurs : en somme un effet locomotive dans la mesure o on assistera autant à un intérêt grandissant des autochtones pour la cité antique que des étrangers avides de pittoresque et de curiosités historiques dont le moindre coin et recoin est chargé d’histoire et ses remugles.
Amar Zentar
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L’énergie minière fait fureur
La guerre du Lithium a commencé. Ce métal indispensable à la conception des batteries des véhicules électriques? Peut-être, répondent l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et l’IFP Énergies nouvelles. Marque des industries du verre et de la céramique, de la fabrication des graisses lubrifiantes ou encore de la production d’aluminium, le lithium est devenu, le favori du secteur des batteries pour l’industrie électronique (téléphone ou ordinateur portable notamment).
Le vrai combat commence
Le voici désormais très courtisé par le secteur automobile pour son haut potentiel d’oxydoréduction, lequel en fait un composant de choix pour les électrodes des batteries des véhicules électriques (VE). Celles-ci représentent aujourd’hui un tiers des usages du secteur. Une part appelée à augmenter considérablement au niveau mondial, sachant que les usages de batteries «traditionnelles» sont appelés à croître également, de l’ordre de 8 % par an jusqu’en 2030 et de 2,5 % d’ici à 2050. La bataille pour le lithium s’annonce donc rude, comme le détaille un rapport conjoint de l’Ademe et de l’IFPEN, consacré à l’électrification du parc automobile mondial et à la criticité du lithium à l’horizon 2050. En faisant un focus sur le parc de véhicules électriques purs (incluant véhicules particuliers, bus et véhicules commerciaux), le déploiement de la filière électrique devrait être compris entre 20 et 25 millions de véhicules en 2020, entre 40 et 50 millions en 2030 et entre 200 et 650 millions en 2040. Il faudra d’ici à 2030 produire en cumulé entre 1.400 et 3 000 kt de lithium, soit des productions annuelles variant de 90 kt à 200 kt de lithium entre aujourd’hui et 2030.
Les Chinois flambent le lithium
Encore confidentiel dans les années 1990, le marché du lithium a décollé. Partis d’environ 2 000 dollars la tonne, les prix ont été multipliés par trois entre 2003 et 2007 en réponse à la forte demande chinoise en lithium pour les batteries Li-ion des applications portables (téléphone, ordinateur, etc.). En février 2016, sur le marché spot chinois, les prix ont enregistré un pic à 22 900 $/t en février de la même année, soit trois fois le prix observé l’année précédente à la même période.
En cause : le boom des VE de l’industrie chinoise, prête à dépenser de fortes sommes afin de sécuriser ses approvisionnements pour soutenir la rapide croissance de son industrie des batteries et du VE. Les grands acteurs du marché des batteries (Panasonic, LG Chem, CATL, etc.) ont de leur côté annoncé la construction de capacités de production qui pourraient tripler la production mondiale de batteries au lithium d’ici à 2020, technologie-phare des prochaines décennies.
De nouveaux gisements étant régulièrement découverts, en conventionnel (dans des roches lithinifères et les saumures de salars) comme en non conventionnel. Des réserves très concentrées dans les saumures des salars situés en Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Chili), quand les États-Unis, la Chine et l’Australie exploitent plutôt des mines lithinifères.
Le recyclage à la rescousse
Des ressources qui ne doivent pas faire négliger le lithium issu du recyclage (1 % des ressources aujourd’hui). Car si la difficulté majeure provient de la séparation des différents constituants qui composent les assemblages des batteries, on estime que 28 t de batteries Lition sont nécessaires pour obtenir une tonne de lithium, mais 250 t de minerai ou 750 t de saumure ! Toutefois, ont constaté les experts, en tenant compte des coûts des procédés et des quantités récupérées lors du recyclage, et ce malgré des prix aujourd’hui élevés, «il n’est toujours pas économique de recycler le lithium contenu dans les batteries». La durée de vie des batteries étant estimée à 8-10 ans, un développement important du VE contribuerait à la réalisation d’importantes économies d’échelle pour le recyclage et donc à une diminution des coûts de collecte et de récupération du lithium. Ce sera particulièrement vrai pour des pays comme la Chine, qui tend à réduire sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur.
C’était, il y a presque 11 ans, devant un parterre de P/APC, de walis, de walis- délégués et de membres du gouvernement, le premier magistrat du pays, Abdelaziz Bouteflika, a opté cette fois-ci pour l’autocritique. A l’ouverture des travaux de la rencontre avec les maires, organisée à la coupole du 5 Juillet, le chef de l’Etat n’a pas ménagé «certains» investisseurs étrangers et n’a pas non plus été tendre avec les jeunes. Il a reproché aussi aux élus locaux une certaine «démotivation». Faisant son mea culpa, M. Bouteflika reconnaît que des «erreurs ont été commises» par le passé et que des corrections s’imposaient. Le 26 juillet 2015, c’était, au MIM, 5 heures de présentations du potentiel minier alors inconnu par l’administration. Neuf ans après, le 26 juillet 2017, ce cri du cœur reste toujours valable, s’agissant des corrections qui s’imposent in fine, que ce soit pour les investissements du Golfe arabe (engrais, rond à béton) ou le reste.
La situation de l’économie algérienne est ultra gravissime, complexe, dans pratiquement tous les domaines à l’exception de celui de la Défense nationale, selon les observateurs.
Quelques éléments suffisent à résumer la situation :
Déséquilibre budgétaire (et … la fin du FRR en 2017) A l’image des États rentiers du Golfe arabique, la gestion des deniers de l’État ignorait les règles prudentielles (solde budgétaire aux alentours de 3 % PIB), ce qui a conduit à se retrouver avec le fonds de régulation des recettes vidées de toutes ses ressources financières dès la fin de l’année 2017. Pourtant, dès 2012, plusieurs analystes attiraient l’attention sur ce grave déséquilibre. La seule réponse apportée par le principal responsable gouvernemental (lors du séminaire sur le développement, à la coupole du Club des pins en novembre 2014) était que ces informations étaient fausses et, comble de l’art politique, jugée «anti patriotique».
Rappelons que ce fonds de régulation des recettes, qui avait atteint 72 milliards de dollars, avait été recommandé dès 2000 par le Fonds monétaire international pour obvier à la volatilité des prix pétroliers de conséquences sur les recettes fiscales de l’État. Ce fonds de régulation des recettes s’inscrivait dans le cadre des mesures d’équité intergénérationnelle, mais il fut neutralisé et vit ces objectifs déviés par la Loi de finances 2006.
Déséquilibre de la balance des comptes courants, et le spectre d’un matelas en devises quasiment nul vers 2020 : le déséquilibre de la balance commerciale (en milliards de dollars en 2016), expression de l’État rentier, reste accentué par le déséquilibre de la balance des services. Il est curieux de constater que ce déséquilibre de la balance des services était, en 2017, de l’ordre de moins 10 milliards de dollars, soit l’équivalent de tout le déséquilibre de la balance commerciale en 1999 (de l’ordre de moins de 9 milliards de dollars).
Déséquilibre énergétique (augmentation de la consommation énergétique)
Ce déséquilibre s’explique par trois phénomènes concomitants. D’abord la quasi absence de découverte pétrolière durant ces 15 dernières années et le fait que le pétrole produit n’a pas été remplacée par du pétrole découvert, mais pire, voit sa production décliner sous l’effet de la déplétion pétrolière depuis 2007. Ensuite, la consommation énergétique, surtout pour le carburant gasoil, qui connaît une croissance des coûts quasi exponentielle, avec des taux annuels de plus 8 à plus 10 %, nonobstant la consommation non publiée du gasoil dans le forage des puis pétroliers en zone salifère.
Modèle de consommation énergétique antiéconomique
L’existence d’un modèle cohérent de consommation énergétique ,dont la suppression concomitante des subventions aurait permis d’éviter la fin des exportations pétrolières en 2022, par exemple par le recours au gaz naturel carburant (GNV GNL) pour les flottes captives (bus, camions SNTR, camions poubelles, navires, locomotives, etc.). Il aurait aussi empêché l’Algérie d’être, avec la Corée du Nord, d’être le seul pays dans le monde à continuer après 2000 à utiliser, comme additif d’essence, le plomb tétra éthyle très nocif.
Fin de la production pétrolière (2030-2035)
En l’absence de nouvelles découvertes (frontière géologique du Nord de l’Algérie) ou de développement des grands gisements (Hassi-Messaoud, Rhourde el Baghel) par les méthodes de récupération assistée tertiaire.
– Agriculture : le plus grand pays d’Afrique par sa superficie se trouve depuis le début d’indépendance dans une situation critique dans le domaine de la dépendance et de la suffisance alimentaire. Il est curieux de constater que ce grand pays producteurs d’engrais est à la traîne du monde pour la consommation d’engrais par hectare.
– Industries : la part de l’industrie dans le PIB atteint le seuil fatidique de 5 %, ce qui constitue un cas particulier exceptionnel lorsqu’il est comparé aux autres pays de la région (15 à 20 %) ou parmi les pays émergents (20 à 30 %). Un autre chiffre effarant correspond à la consommation du gaz naturel dans l’industrie, que ce soit comme matière première ou source d’énergie. Alors que dans les grands pays industriels gaziers ou non gaziers, la part du gaz naturel consommé par l’industrie et de l’ordre de 30 à 40 % ; en Algérie, cette part est presque nulle et assimilable à l’erreur statistique chère aux modèles économétriques.
– Le secteur public marchand : il est à l’agonie et un seul chiffre résume tout. Les consommations intermédiaires importées par le secteur public marchand (les industries de l’État) sont égales en 2016 aux exportations pétrolières. De manière simple, on peut dire que tous les dollars engrangés par les exportations pétrolières algériennes servent seulement et uniquement à payer des importations de marchandises et de services du secteur économique de l’État. De manière plus simple, on peut énoncer qu’en 2022, avec la fin des exportations pétrolières, on assistera à la faillite totale du secteur public marchand algérien.
– Le secteur des services et autres activités de l’informel : l’absence de statistiques empêche une analyse fiable de ces activités. Cependant, on peut considérer que ces activités vont quasiment disparaître vers 2020, lorsque les réserves en devises seront l’équivalent de quelques semaines ou quelques mois d’importation.
– Les seuls aspects positifs pérennes : le legs des chouhada et des congrès ante indépendance (1962) du Front de Libération Nationale, notamment l’Education, la Santé, l’Equité interterritoriale et intergénérationnelle…
Quelques-uns des principaux défis auxquels reste confrontée l’Algérie :
Défis spécifiques à l’Algérie : ils sont en grande partie d’ordre culturel, et ils devaient être levés par des actions appropriées et volontaristes dans les principaux domaines de la culture (éducation, éthique, citoyenneté, relation à l’effort et au travail, efficacité, compétitivité, etc.).
Parmi ces défis, certains sont des priorités : les barrières de décision et de non- communication entre structures (entre ministères en charge de l’Économie, entre directions générales à l’intérieur des ministères, à l’intérieur des Directions générales, à l’intérieur des bureaux), les barrières entre la bureaucratie et le citoyen (bureaucratie souveraine et sans compte à rendre alors qu’elle est au service du citoyen), la non-gestion du temps, laquelle constitue une ressource rare, l’insouciance du citoyen qui assimile le domaine public de l’État au beylik, etc. D’autres défis ont fini par être reconnus par l’administration ainsi que les organismes internationaux (FMI, Banque Mondiale, etc.). Il en est ainsi des déséquilibres macro-économiques cités dans le chapitre précédent, ainsi que l’emploi, plus exactement le chômage agonisant des jeunes, notamment des jeunes et moins jeunes, diplômés. Nous assistons à la fin du cycle de 60 ans de pétrole fiscal algérien, soit la principale source du budget de l’État. L’Algérie est qualifiée de pays fragile, tout comme le Venezuela, la Libye, Nigéria, Irak, etc.
Le secteur minier à la rescousse
La réalité des chiffres nous impose de reconnaître que les résultats sont très en deçà des potentialités du secteur, que ce soit pour les richesses minérales ayant déjà été découvertes (minerai de fer, manganèse, phosphate, etc.) ou pour celles, bien plus importantes, et qui gisent dans les sols et sous-sols en attendant d’être découvertes. On peut analyser les écarts en considérant différents périmètres homogènes. Le retard par comparaison avec le Maroc (phosphate, manganèse) et la Mauritanie (minerai de fer). Essayons de comprendre pourquoi. Réussissant mieux que l’Algérie, ces deux pays exportent depuis très longtemps deux de ces produits (phosphate et ses dérivés et minerai de fer) avec des revenus de plusieurs milliards de dollars. Pourtant, l’Algérie dispose de ressources minières, estimées à 3 milliards de tonnes et qui avaient été découvertes dans les années 50. Pour le phosphate, l’Algérie exporte, bon an mal an et péniblement, moins d’un million de tonnes alors que le Maroc s’achemine vers les 40 millions de tonnes. Le Maroc valorise son phosphate en exploitant une vingtaine d’usines d’acide phosphorique et d’engrais dérivés alors que, il y a une vingtaine d’années, l’Algérie a dû se résoudre à voir son usine d’acide phosphorique se transformer en ferraille, et ce, tout comme pour son complexe pétrochimique de Skikda qui avait été le premier complexe construit dans le monde arabe. L’Algérie est par ailleurs un importateur malgré un potentiel exceptionnel. En effet, malgré des ressources considérables, le pays demeure passivement un grand importateur de produits miniers, soit annuellement une centaine de millions de dollars pour des produits minéraux utiles et ordinaires, dont la baryte importée pour plus de 10 millions de dollars, à partir du Maroc ou de la Tunisie. Cette baryte est essentielle et utilisée dans le forage des puits pétroliers. On citera aussi le marbre importé de Méditerranée pour plusieurs dizaines de millions de dollars, ainsi qu’une longue liste de plusieurs minéraux ordinaires (craie, sables, kaolin, archives, grenat-abrasif, granit, gravier, chaux éteinte, feldspaths, etc). Il faut mettre en relief aussi le potentiel minier algérien non encore découvert. D’après les présentations et des études externes qui ont été faites pour le secteur depuis deux ou trois années, le potentiel comprendrait la plupart des minéraux, des réserves très importantes à des coûts très compétitifs. Si l’on compare ce potentiel algérien à découvrir au potentiel minier marocains rendu public en octobre 2016, le potentiel algérien reléguerait au second plan le potentiel du pays voisin. En conclusion, si l’on comparait ce potentiel minier algérien au potentiel des grands pays miniers (Australie, Afrique du Sud, Russie, Chine, Brésil) alors on pourrait considérer comme hypothèses raisonnables que la chaîne de valeur minière (depuis l’extraction jusqu’à la fabrication de produits et équipements finis) pourra contribuer de manière plus importante que le pétrole à la croissance de l’économie nationale.
L’avenir du secteur
L’analyse des causes fondées sur les comparaisons avec des pays similaires laissait penser que le retard est essentiellement due à la non-maîtrise des technologies modernes, d’ailleurs à l’instar de tout le secteur industriel algérien dont le défaut de croissance s’explique, non pas par le capital ou par le travail, mais par l’insuffisante productivité totale des facteurs, c’est-à-dire la technologie. Compte tenu de son potentiel, le secteur minier peut jouer un rôle très important. Or, le développement du secteur minier passe par différentes phases technologiques et économiques, à savoir l’exploration (la recherche minière), l’exploitation (extraction minière), le traitement (mise à niveau des spécifications du minerai), la métallurgie et, en aval le reste de la chaîne de valeur. Des études mondiales montrent que les conditions de la réussite de l’exploration minière passent par les juniors entreprises, du fait de la nécessité de maîtriser de hautes technologies d’exploration. Toute stratégie de relance doit nécessairement passer par les juniors entreprises pour l’étape d’exploration, puis le partenariat pour les étapes ultérieures des chaînes de valeur, notamment la métallurgie pour la production du métal considéré. L’analyse de la stagnation industrielle et minière observée dans notre pays ne laisse aucun doute à considérer que le processus de développement doit passer inéluctablement et essentiellement par l’entreprise privée, car elle seule assure les conditions d’efficacité, de rentabilité, de productivité, de maîtrise technologique et, in fine, de compétitivité. Car sans compétitivité, pas d’exportations, et donc pas d’importations (blé, sucre, médicaments etc.) 2016 avait été à juste titre désignée «Année de la mine en Algérie». La stratégie est claire car elle doit d’abord répondre aux défis de la compétitivité, à la nécessaire contribution à la croissance économique et au développement des exportations. La chaîne de valeur minière s’appuiera sur l’extraction du minerai (en surface ou en sous-sol), puis son raffinage (métal), ensuite la métallurgie (valorisation selon les besoins du marché), nécessitant souvent la synergie avec les énergies domestiques (gaz naturel), enfin la consommation finale en termes de biens d’équipement. Aussi, les exportations de produits miniers bruts ou transformés s’effectuent à toutes les étapes de l’échelle des valeurs, ce qui rend possible une stratégie de développement progressive (industries naissantes, remontée de filière, densification du tableau interindustriel). À ce titre, en ce siècle nouveau, marqué par les énergies renouvelables et les besoins en équipements verts (piles à hydrogène, stockage des énergiesnon renouvelables, équipements de mobilité, etc.), il convient de signaler l’importance croissante de certains minerais (lithium, vanadium, terres rares, etc.). Ainsi le PDG de Volvo annonçait récemment son intention d’abandonner dès 2019 les moteurs conventionnels (essence, gasoil) au profit de la voiture électrique (VE) et d’en vendre 1 million (VE + hybrides) dès 2025.
Quels mécanismes devraient être mis en place pour le renforcement du partenariat étranger dans le secteur minier ?
Le véritable objectif se situe dans la croissance économique, le pays demeure passivement un grand importateur de produits miniers, soit annuellement une centaine de millions de dollars pour des produits minéraux utiles et ordinaires.
Les scénarios possibles et optimaux :
La situation est complexe et difficile pour l’économie, mais l’Algérie dispose de nombreux projets indépendants et à très forte valeur. Ils sont caractérisés par des taux intrinsèques de rentabilité élevés, fiables et compétitifs par rapport aux coûts marginaux mondiaux ou, par rapport aux taux d’intérêt bancaires et à l’environnement d’attractivité des investissements directs étrangers (IDE). Sans entrer dans le détail des projets, nous citerons les principaux domaines économiques par ordre de priorité temporelle, en essayant de les illustrer par l’analyse coût avantage.
La mère des projets algériens : la principale solution au modèle énergétique liquide (essence, gasoil, frein aux exportations pétrolières liquides), réside, selon certains, dans le gaz naturel carburant (GNC) ou NGV en anglais américain (Natural Gas Vehicle). Nonobstant les dépenses de conversion (alimentation GN vs alimentation gasoil du bus/camion), de l’ordre de 10 000 $, l’Etat fiscal sera totalement gagnant après le Pay Out Time (Délai de Récupération de 6 à 9 mois). Cela donne un gain de plus de 4 milliards $ aujourd’hui et 21 milliards $ en 2022, sur la base d’un baril de pétrole exportable à 40 $/baril contre 3 $millions BTU de GN soit 15 $barils de GN.
Le père des projets sahariens : l’objectif est d’améliorer la production de pétrole extrait du gisement de Hassi-Messaoud et d’autres gisements (Rhourde El Baghel, etc.), en passant de 400 000 barils jour à un à 1,5 millions de barils jour à Hassi-Messaoud. Une méthode d’ingénierie de réservoir pétrolier, ignorée par nos ingénieurs pétroliers depuis des décennies, consiste en la récupération tertiaire par voie microbienne, dite Microbian Enhanced Oil Recovery ou MEOR et qui ne coûte que 10 $ par baril soit cinq fois moins que les techniques traditionnelles de récupération tertiaire (chimique, gaz carbonique, thermique, etc.). Le gain net attendu est de l’ordre 30 milliards $ en 2021.
Pétrochimie, mère de la diversification industrielle : la pétrochimie diversifiée et créatrice de valeur ajoutée, d’exportations, de technologie, de R/D, d’emplois et d’intégration inter et intra-sectorielle
– Pole Plasturgie : de 10 à 15 milliards $ d’exportations par an (SABIC KSA = 50 milliards $ par an exportés)
– Pole Textile : 50 000 emplois avals par an
– Pole Engrais : 5 à 10 milliards $ d’exportations hors potasse et soufre à découvrir dans le Tell et les Hauts Plateaux.
– Pôle Chimie Fine et de spécialité (10 000 à 50 000 entreprises privées et familiales).
Chaine de valeurs des matériaux du 21ème siècle (batteries Tesla, batteries électriques, panneaux solaires) : Vanadium (potentiel 15000 tonnes/km2 soit 1.5 milliard de $), Lithium, Cuivre, Manganèse, Bauxite, Uranium (1910 tonnes /km2) etc. Matériaux utiles de construction en Algérie du Nord (superficie environ 300 000 km2) non encore découverts soit 50 000 entreprises privées ou artisanales à créer : Les chiffres en gras donnent les réserves hors sol (exploitation en carrière) exprimées en tonnes/ km2 de territoire de l’Algérie du nord.
L’Algérie à la 73e place mondiale
La gestion du domaine minier en Algérie est loin de répondre aux normes internationales, selon le National Resource Governance Ecolee (NRGI), qui a mesuré l’indice de gouvernance des ressources naturelles (pétrole, gaz, mines) de 81 pays. Il classe ainsi l’Algérie à la 73e place, dans un nouveau rapport publié fin juin 2017. Il est à savoir que l’indice est composé de 89 évaluations et comprend notamment une évaluation ayant trait à la répartition des droits d’extraction, l’exploration, la production, la protection de l’environnement, la collecte des revenus et les entreprises d’État. Le second volet – la gestion des revenus – couvre les budgets nationaux, le partage des revenus des ressources au niveau national et les fonds souverains. Le troisième volet de l’indice évalue l’environnement du pays et jauge le cadre de la gouvernance dans son ensemble. Il prend en compte la stabilité politique, la lutte contre la corruption, la primauté du droit, la liberté d’expression, ainsi que d’autres facteurs. L’Algérie a obtenu de mauvais scores notamment en ce qui concerne la gestion des revenus avec 25 sur 100 et l’inadéquation entre les facteurs liés à la protection de l’environnement et leur application sur le terrain. Selon l’Indice de gouvernance des ressources naturelles (Resource Governance Index, ou «RI») de 2017, l’Algérie fait partie des pays qui administrent mal leurs secteurs pétrolier, gazier et minier et qui ont une gestion plutôt médiocre des industries extractives, selon le rapport qui se base sur trois critères principaux liés à la réalisation de la valeur, la gestion des revenus et les conditions générales de gouvernance du pays.
L’Algérie n’est ainsi que 14e en Afrique en vertu du classement qui compte dix-neuf pays africains, à la tête desquels trône le Ghana, en tant que pays africain qui gère le mieux ses ressources. L’Indice de gouvernance des ressources naturelles indique notamment que, pour contribuer au développement de leur pays, les entreprises publiques doivent subir de profondes réformes. Dans les recommandations publiées avec les données, NRGI invite par ailleurs les gouvernements à soutenir des mesures de transparence et à adopter et appliquer des lois exigeant la divulgation de l’identité des bénéficiaires réels des compagnies pétrolières et minières. La Norvège championne toutes catégories. Au plan mondial, les données de l’indice montrent que la Norvège présente la meilleure gouvernance des ressources naturelles au monde. Elle est suivie de près par le Chili, le Royaume-Uni et le Canada dans la catégorie de performance «bien» la plus élevée. L’Érythrée est le pays dont la gouvernance des ressources est le pire, et elle reçoit la note «défaillant» dans l’indice, avec le Turkménistan, la Libye, le Soudan et la Guinée équatoriale, qui obtiennent la même note entre autres pays. «Pour les 1,8 milliard de citoyens pauvres vivant dans les 81 pays que nous avons évalués pour constituer l’indice de gouvernance des ressources naturelles, la bonne gouvernance des industries extractives est une étape fondamentale dans la sortie de la pauvreté», a déclaré Daniel Kaufmann, président et DG de NRGI : «Il est encourageant de constater que des dizaines de pays sont en train d’adopter des lois et des règlements dans le domaine des activités extractives, bien que ces initiatives ne soient souvent pas suivies de véritables mesures en pratique». L’indice a permis de montrer que le fossé entre la loi et la pratique est plus grand dans les pays où la corruption est systémique.
Cet écart se produit dans de nombreux domaines de la politique s’appliquant aux industries extractives – notamment en matière d’impacts environnementaux et sociaux ainsi que de partage des revenus issus des ressources naturelles entre les gouvernements nationaux et les autorités locales – et il est particulièrement problématique pour les communautés vivant près des sites d’extraction. L’indice évalue également la gouvernance et la transparence des fonds souverains dans 33 pays. De tous les fonds évalués, le fonds de stabilisation et d’épargne (Savings and StabilizationFund) de la Colombie est le mieux administré, et il est suivi par le fonds de stabilisation (Stabilisation Fund) du Ghana. Ila été constaté que l’office des investissements du Qatar (Qatar Investment Authority), qui gère des actifs s’élevant à 330 milliards de dollars US, et le compte d’excédent de pétrole brut (Excess Crude Account) du Nigeria étaient les fonds les plus mal gérés. Au moins 1500 milliards de dollars sont actuellement gérés par 11 fonds souverains qualifiés par les chercheurs du NGRI comme défaillants. Parmi les 74 entreprises publiques du secteur extractif les mieux gérées qui ont été évaluées pour leurs divulgations et leur gouvernance d’entreprise, Codelco, la compagnie minière d’État du Chili a reçu la note la plus élevée. La corporation du pétrole et du gaz naturel de l’Inde (Oil and Natural Gas Corporation of India) s’est classée deuxième. Quarante-huit entreprises d’État ont été notées comme «insuffisant». L’indice montre que la gouvernance de la compagnie pétrolière nationale de Chine (China National Petroleum Company) comporte des faiblesses, et que la gouvernance de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi (Abu Dhabi National Oil Company), de la Compagnie pétrolière du Gabon, de Turkmengas et de SaudiAramco correspond à la note «défaillant».
Substances |
Réserves sur 13200 km3 |
Réserve Par Km2 |
En million m3 | T / km2 | |
Graves | 4082 | 824 150 |
Argiles pour produits rouges | 217750 | 43 725 000 |
Sable à béton | 49034 | 9 844 750 |
Sable industriel et verrerie |
20047 | 4 025 350 |
Kaolin | 5800 | 1 163 350 |
Ciment auto cuisant |
111699 | 22 424 300 |
Pierre à ciment conventionnel | 169197 | 33 973 000 |
Agrégat à béton | 219580 | 44 082 700 |
Pierres ornementales | 1619191 | 325 049 000 |
Tuf et calcite pour chaux etc. |
40485 | 8 127 550 |
Dolomie à ballast -industrie |
58355 | 11 715 600 |
Dossiers
Ressources pétrolières africaines :L’or noir rassemble peu
Malgré des tentatives de rapprochement, notamment dans le domaine de la formation et du partage d’expériences, les pays africains qui disposent de pétrole dans leur sous-sol éprouvent du mal à élaborer et suivre ensemble une réelle politique de coopération pour tirer le meilleur prix de cette richesse
qui s’épuise chaque jour.Qui vaut quoi au classement des grandes réserves exploitables de pétrole sur le continent africain ? Parlant de cette richesse naturelle, l’homme de la rue à Lagos ou à Luanda, à Alger comme à Malabo le clame souvent : l’Afrique est riche ! Et pillée, s’empresse-t-il d’ajouter. Pour illustrer ce lieu commun rien n’est cependant plus délicat car en la matière, les statistiques viennent généralement d’organisations étrangères ou de pays dont les multinationales exploitent le pétrole africain. Y compris quand c’est l’Association des producteurs de pétrole africains (APPA) qui publie des chiffres sur les barils d’or noir estimés ou sortis du sous-sol de l’Afrique.
Il faut tantôt recourir à l’américaine EIA (Energy Information Administration) ou au recueil de données de la Central Intelligence Agency (CIA World Fact Book) et, en dernier recours, à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Quelle que soit la source cependant, les grandes tendances en la matière distinguent le Nigeria et la Libye. Le pays du défunt colonel Mouammar Khadafi abrite les premières réserves (48 milliards de barils selon un calcul de 2013) de brut et Abuja peut compter sur les siennes pour continuer à occuper la tête des plus grands producteurs continentaux. Ses réserves prouvées (37,1 milliards de barils en 2013) sont les deuxièmes de la région.
Les performances nigérianes sont donc justifiées à cet égard. A la différence du chaos au long cours qu’est devenu la Libye depuis l’intervention des alliés, exploiter le delta du Niger est bien plus aisé. Première économie africaine, le Nigeria se hisse naturellement au sommet de la pyramide. Pourtant, il doit importer une part du pétrole que ses 177 millions d’habitants (le pays le plus peuplé d’Afrique) consomment. Les autres pays producteurs sont bien loin d’égaler en brut certain mais à venir ces deux géants. L’Algérie tient 12,1 milliards de barils, trois fois moins que le numéro 2. L’Angola 10,4 milliards de barils et l’Egypte 4.
Perspectives de découvertes
Plus bas, la Guinée équatoriale (1,1 milliard de barils), le Ghana (660 millions). Au bas du tableau, on peut compter sur les barils béninois (8 millions), marocains (680 000) et éthiopiens (430 000). De tout petits fournisseurs d’or noir qui ne sont d’ailleurs pas pris en compte par l’APPA qui rassemble aujourd’hui dix-huit pays membres : Afrique du Sud, Algérie, Angola, Bénin, Cameroun, Congo, RD Congo, Côte d’Ivoire, Égypte, Gabon, Ghana, Guinée Équatoriale, Libye, Mauritanie, Niger, Nigeria, Soudan, Tchad. « Ensemble, ces pays détiennent la quasi-totalité des réserves et de la production de pétrole et de gaz de l’Afrique », selon cette association.
A en croire certains spécialistes, tel Honoré Le Leuch, la mesure des réserves n’est pas optimale. Un nombre croissant de compagnies investissent à travers l’Afrique pour découvrir et exploiter du pétrole et du gaz naturel, indique cet expert dans une étude publiée en 2010 (Le pétrole et le gaz naturel en Afrique : une part croissante dans l’approvisionnement énergétique mondial). D’après lui : « Les bassins sédimentaires y sont importants et certains, encore peu explorés, offrent de bonnes perspectives de découvertes, notamment en offshore profond ou dans les bassins intérieurs. Ceci explique, malgré certaines difficultés, la croissance des activités, des investissements et de la production d’hydrocarbures de ce très vaste continent aux multiples pays. Si historiquement les compagnies européennes y étaient et restent les plus actives, les compagnies américaines et asiatiques, notamment les sociétés nationales chinoises, y investissent également de plus en plus. En raison de la faible consommation du continent, la majorité de la production est exportée, d’où la place croissante de l’Afrique dans l’approvisionnement énergétique mondial. »
La garantie de disposer de cette marchandise durant des décennies aurait pu favoriser dès lors une politique commune d’exploration, de production et de commercialisation. Comme le clame l’APPA dans son acte de naissance. Mais rien n’est plus incertain sur ce front-là. Bien que l’APPA dans son programme commun en cours d’application ait entrepris de décloisonner le marché africain des hydrocarbures. Il est précisément question « d’harmoniser la nomenclature stratigraphique des bassins sédimentaires africains » en vue de faciliter recherches et exploration du pétrole. Avant cela, l’Association régionale des pays pétroliers a lancé une étude comparative des réglementations en la matière dans le but d’attirer autant les compagnies qui explorent le sous-sol et les territoires off-shore. Si sur ce plan, l’on observe que les plus grandes multinationales du pétrole sont d’ores et déjà présentes, il est à espérer qu’une telle étude qui est également un appel du pied, couplée au contrôle des ressources, permettra de maximiser les recettes. Dans cette optique et au terme de l’étude menée il y a trois ans, le modèle de contrat de partage de production produit par l’APPA en 2012 comporte trente-trois articles. Qui s’intéressent aussi bien à la période d’exploration qu’à la remise en l’état des sites, qu’à la valorisation du brut et des programmes sociaux. Il reste à mesurer les applications, pays par pays, de ce contrat-type qui inspire déjà plusieurs membres de l’APPA soucieux d’améliorer les règles du jeu.
Contrats déséquilibrés
Même en généralisant cette pratique contractuelle commune, les Africains auront encore du mal à tirer le meilleur parti de leurs énormes ressources : 9220 millions de barils par jour sur les 75.488 produits dans le monde au premier semestre de 2012 provenaient d’Afrique selon l’EIA. L’opportunité que constitue l’harmonisation des politiques pétrolières pour la dizaine de producteurs africains n’en est que plus illustrée. Pour autant, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) parie lui, sur le développement des ressources alternatives : les fameuses énergies renouvelables. Le programme continental de développement économique qui s’étale jusqu’à l’an 2063 préfère en effet une économie basée sur le savoir et la ressource humaine de qualité.
Toutefois, s’exprimant en juin 2015 comme Président du Nepad à Johannesburg, en Afrique du Sud, le président sénégalais Macky Sall a réclamé des contrats miniers et pétroliers «plus équitables» pour les Africains, face aux autres acteurs mondiaux du secteur. Selon l’Agence de presse sénégalaise, M. Sall a souligné combien «les contrats d’exploitation restent souvent déséquilibrés au détriment des pays dits producteurs, dans le partage des ressources comme dans le système de taxation». Ce que l’APPA aura déjà remarqué paraît pour le chef de file des dirigeants africains comme un obstacle à l’enrichissement des peuples du continent : « Beaucoup de nos pays peinent encore à traduire dans ces contrats un équilibre entre les intérêts de l’investisseur, des populations locales et de l’Etat. » S’il constate que la plupart des pays concernés ne disposent pas de cadres formés pour négocier au mieux les contrats de partage de la production, alors qu’en face les majors du pétrole sont accompagnés par les «meilleurs experts », il en arrive à la même conclusion : travailler ensemble pour que le pétrole soit vendu au juste prix, taxé selon sa vraie valeur et les quantités réellement extraites et participe ainsi à améliorer les ressources des Etats pour la justice sociale.
Le seul hic provient peut-être de ce que le Président Sall compte encore pour ce faire sur les pays du G7 dont proviennent les grandes compagnies : BP, Exxon, Total, etc. Pour lui comme pour les producteurs, le schéma est d’ailleurs simple : c’est l’alliance ou la perte irrémédiable car le pétrole, comme chacun ne le dit pas assez, est une ressource qui ne se renouvelle pas.
Par Jean-Baptiste KETCHATENG
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