Par AMAR Zentar
L’Algérie ? Il n’y a pas d’âge pour en manger ! Et on la redécouvre toujours avec un égal plaisir sinon une jubilation recommencée… Me voici donc le sac en bandoulière à la redécouverte de Tizi-Ouzou et sa vitrine artisanale dont la palette fait saliver : du fameux tapis des Aït Hichem aux non moins fameux bijoux des Ath Yenni, on reste béat d’admiration devant tant de savoir-faire et de la farouche résistance face à un modernisme débridé… Malgré moult difficultés dont la cherté de la matière première n’est pas des moindres… D’autant plus qu’en ce moment les fluctuations boursières ne sont pas faites pour arranger les choses du fait que la «cotation» de l’argent ne cesse de grimper… D’ailleurs, le jeune artisan de Taourirt Mimoun, toujours dans la daïra de Béni Yenni, héritier d’une tradition familiale ancestrale et d’un savoir-faire indéniable, déplore le peu d’aide des pouvoirs publics… Ce qui ne l’empêche pas pour autant de faire de la résistance et «se plaindre avec dignité» de l’état des lieux. Tout en fustigeant la concurrence féroce des bricoleurs et autres «piètres imitateurs» mus par la seule et unique spéculation… Même topo au demeurant à Djijel et Constantine, dont les artisans, maîtres indéniables de leur art de broderie et de dinanderie notamment, se plaignent de «l’absence de débouchés» pouvant garantir au mieux l’écoulement intra et extra muros de leurs produits. Alors ? Moi, en tout cas, je continue ma virée dans le pays profond avec ou sans les caprices de la météo… qui ne me décourage pas pour autant et avec le plaisir et la jubilation de la redécouverte de notre patrimoine artisanal, qui mérite plus que des encouragements circonstanciels devant les caméras de la télévision… Ou des promesses sans lendemains. Car on a vu souvent des responsables interpelés publiquement par des artisans, et à juste titre s’entend, donner des réponses évasives, sinon pas du tout convaincantes. Alors que la fonction première d’un responsable compétent en la matière est de pouvoir, au moins, trouver les mots nécessaires pour sécuriser ses interlocuteurs. L’Algérie ? Il n’y a vraiment pas d’âge pour en manger…