Les frères Benhamadi réfutent toute intervention des autorités
Le procès des deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal et l’ancien ministre des Travaux publics Abdelghani Zaâlane, impliqués dans l’affaire de la société pharmaceutique GB Pharma (Groupe Benhamadi) s’est poursuivi au tribunal de Sidi M’hamed, avec l’audition des témoins.
Le dossier de la société pharmaceutique GB Pharma a été ouvert par la justice dans son volet relatif à la réalisation d’une usine dans la zone industrielle de Sidi Abdallah et l’importation de médicaments. Cette société a été gérée par l’ancien ministre feu Moussa Benhamadi, poursuivi lui aussi dans cette affaire comme accusé principal et à l’encontre duquel l’action publique s’est éteinte pour cause de décès. Le juge du pôle national financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed a débuté l’audience par l’audition d’un témoin dans cette affaire, Omar Benhamadi, frère du gérant de GB Pharma, le défunt Moussa Benhamadi. Omar Benhamadi a affirmé, dans ce cadre, que la société «n’a pas bénéficié de privilèges fiscaux ou douaniers depuis sa création en 2011» et que «sa création s’est faite dans le cadre de la loi après examen du dossier d’investissement au niveau du Conseil national de l’investissement (CNI) et de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI)». Il a en outre indiqué que son défunt frère, qui occupait le poste de ministre de la Poste et des Télécommunications, «n’avait pas utilisé son influence ni intervenu auprès des deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal afin de bénéficier de privilèges et de facilitations au profit du projet pharmaceutique», mettant en exergue que les crédits «ont été accordés à la société dans le cadre de la loi et ne dépassaient pas le montant fixé par l’ANDI, soit 488 milliards de centimes».
Prenant la parole, le procureur de la République s’est interrogé sur la raison du changement de la nature de la société GB Pharma d’une société à responsabilité limitée (SARL) à une société par actions (SPA) et du gérant, en sus de la non-demande de bénéficier de l’assiette foncière du projet pour trois ans, ajoutant que la valeur du projet était, au début, estimé à 132 milliards de centimes en 2011, puis s’est élevée à près de 488 milliards de centimes en 2016. Omar Benhamadi a été entendu par le juge au sujet du marché de réalisation d’un centre pour les brûlés à Skikda, qui a été remporté par la société Travocovia qu’il dirige, mais qui n’a pas été concrétisé. D’autre part, le témoin a nié détenir une quelconque information sur la participation de son frère feu Moussa Benhamadi, représentant du groupe Benhamadi, à hauteur de 5,8 milliards de centimes au financement de la campagne électorale de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Au cours de l’audience, une communication a été établie par visioconférence avec l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui se trouve dans la prison d’Abadla à Béchar, concernant les mêmes affaires dont il est accusé aux côtés de l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal et de l’ex-ministre des Travaux publics Abdelghani Zaâlane, qui étaient présents à l’audience. Le tribunal a également entendu le témoignage de l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, en sa qualité de secrétaire général de la wilaya d’Alger au moment des faits. Il a confirmé avoir signé une décision d’octroi d’un contrat de concession au groupe Benhamadi pour bénéficier d’un terrain au niveau de la nouvelle ville Sidi Abdallah, précisant que le comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régularisation du foncier, qui est présidé par le wali qu’il a représenté à la réunion à l’époque, avait reçu 50 dossiers d’investissement, dont celui du groupe Benhamadi.
La plupart des principaux témoins dans cette affaire, dont l’ex-wali d’Alger Abdelkader Zoukh, l’ex-ministre de la Poste et des télécommunications Imane-Houda Feraoun et l’ex-ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui, étaient absents.