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Mahmoud Boudarène, psychiatre et docteur en sciences biomédicales :

admin admin
18 novembre 2020, 21:36
in Entretien
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Mahmoud Boudarène, psychiatre et docteur en sciences biomédicales :
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«Revenir au confinement n’est pas à exclure»

Dans l’entretien qui suit, Dr Boudarène, également auteur de trois livres, déplore le fait que ni les citoyens ni les pouvoirs publics n’ont pris au sérieux la gravité de la situation liée à la Covid-19. Faisant un constat de la situation, il déplore que «les populations à travers le pays vaquent normalement à leurs occupations comme s’il n’y a point de virus à craindre, et les pouvoirs publics se donnent pour seule mission d’égrener des chiffres et d’annoncer chaque fois des mesures peu adaptées à la situation». Entre temps, les chiffres augmentent et la situation va en s’aggravant. «L’Etat doit corriger et améliorer son dispositif de lutte contre la pandémie»,  recommande le psychiatre

Entretien réalisé par Meriem Chibane

Crésus : L’Algérie a franchi la barre des 1.000 cas de contamination à la Covid-19 et un état de psychose s’installe dans le pays. Comment décrivez-vous cette situation ?

Dr Mahmoud Boudarène : Psychose ? En réalité, il n’en est rien parce que si c’était vraiment le cas, cela se verrait et se manifesterait dans le comportement des citoyens. Pour autant, tout me paraît normal, et chacun peut le constater. Le citoyen vaque à ses occupations en tournant le dos à la réalité, et l’épidémie qui était en voie d’extinction a repris en intensité et tue. Les gens continuent de fréquenter les marchés avec la même indifférence affichée, ils vont au cimetière enterrer les leurs avec la même ferveur mais en oubliant que la mort rode, ils font la fête et se congratulent comme si la contagion ne pouvait pas affecter les heureuses cérémonies. Enfin, ils vont à la mosquée en étant fermement convaincus que le virus y est interdit d’accès. Quant au port du masque dans l’espace public, chacun peut constater qu’il est presque l’exception. Et on n’observe pas de ruées – propres à cet état d’esprit, la psychose – vers les magasins pour faire des réserves alimentaires. Des magasins entiers avaient été, on s’en souvient, vidés en Europe au début de la pandémie, c’était le premier signe de l’affolement observé chez les populations avant que la situation se normalise. Cela s’était également vu dans notre pays mais ce n’est pas le cas aujourd’hui.

La vie normale en quelque sorte…

Exactement ! En effet, rien ne montre que la psychose est dans la cité et que les citoyens ont pris conscience de la gravité de la situation. Toutes les raisons étaient là, au début de la pandémie, pour que la panique s’empare des sujets, la planète entière était dans la psychose. La situation sanitaire en Algérie s’est dégradée, le nombre de sujets contaminés a flambé et les morts se comptent par dizaines tous les jours, mais il ne se passe rien, il n’y a pas de débandade. Même au sommet de la décision, c’est le calme, il n’y a pas d’affolement. Le gouvernement continue de faire comme si le feu n’était pas encore dans la demeure et le Comité en charge du suivi de l’évolution de la pandémie, par la voix de son porte-parole, se satisfait du rituel de la comptabilité quotidienne et ne manifeste aucun signe de fébrilité. En tout cas, il ne montre aucune initiative pouvant faire évoquer une inquiétude particulière. Il n y a ni stratégie clairement assumée pour lutter contre l’épidémie et aucune communication en direction de la population n’est mise en place. Tout se passe comme si les autorités sanitaires étaient tétanisées par la situation catastrophique qui prévaut dans le pays. Mais cela est peut-être le résultat de la psychose dont vous parlez. Cette dernière n’aurait alors affecté que les responsables de ce pays et la décision politique. C’est d’ailleurs pour cela que les intervenants de terrain, les médecins notamment, les responsables de structures hospitalières et les journalistes tentent de pallier cette espèce de démission des pouvoirs publics en essayant de sensibiliser l’opinion au danger qui ne cesse de croître. La panique transparaît quelques fois dans ces actions spontanées. Pour tout vous dire, j’aurais voulu, pour une fois, que la psychose soit, qu’elle s’empare des individus, parce que si elle peut générer à l’échelle individuelle des comportements inadaptés ou désordonnés, elle peut servir d’éperon qui fera naître une réaction salvatrice chez les pouvoirs publics et les amener à mettre en place une stratégie ou un dispositif de protection plus efficace des populations. Nous n’en sommes pas là. Le gouvernement s’adonne à des mesurettes qu’il délègue et laisse à l’appréciation de ses démembrements locaux. Les walis, qui n’ont pas la compétence pour apprécier la gravité de la situation, réagissent mais n’agissent pas. Et ils réagissent mal.

Ne pensez-vous pas qu’il y a urgence de revenir au confinement ?

Revenir au confinement n’est pas à exclure si la situation se dégrade davantage et si les populations continuent de manifester cette légèreté dans le respect des mesures de protection. Il faut sans doute que les pouvoirs publics reviennent sur le terrain de la sensibilisation et qu’ils arrivent à convaincre le citoyen de la nécessité de s’auto-confiner et de respecter les mesures de protection quand il est dans l’espace public ou les commerces. Si on arrive à faire comprendre au sujet qu’il est indispensable qu’il reste chez lui quand il n’a rien à faire dehors, c’est déjà un bon début. Nous avons fait l’expérience du confinement total au début de la pandémie et nous savons ce que ce dispositif a charrié comme effets pervers sur l’économie du pays et sur celles des ménages. Les autorités publiques n’ont pas su assurer à ce dispositif les mesures d’aide nécessaire pour accompagner les foyers les plus fragiles, notamment les ouvriers journaliers, les artisans et les petits commerçants… Le stress qui s’en était suivi était insupportable pour de nombreuses familles qui se sont brusquement retrouvées sans ressources et dans la misère. Le confinement total doit être la solution ultime quand toutes les autres «solutions intelligentes» auront montré leurs limites. Nous n’en sommes pas encore là. Pour ne pas les avoir mises en place – même au début de la pandémie -, je pense que nous n’avons pas encore épuisé ces solutions. Il faut les concevoir et les mettre en application en prenant bien soin de faire du citoyen non pas un consommateur obéissant à des consignes qui lui sont données mais un partenaire également responsable dans la lutte contre l’épidémie. Pour que le citoyen soit partie prenante de la lutte contre la Covid-19, il faut qu’il soit considéré comme un adulte en mesure d’être informé et de comprendre les enjeux qui se présentent à lui. Il a le droit à la vérité sur les chiffres et l’évolution réelle de l’épidémie, faute de quoi plutôt que d’en faire un allié, on en fait au mieux un individu indifférent, au pire un adversaire.

L’Etat a donc, selon vous, failli dans sa gestion de cette crise sanitaire. Que préconisez-vous pour rattraper le retard et corriger les erreurs ?

L’Etat a failli, c’est le moins qu’on puisse dire. Il a été léger dans la gestion de cette crise. Il se contente d’un rituel quotidien soporifique qui égrène des chiffres. Rien de plus stérilisant que de faire répéter inlassablement des chiffres par la même personne, à la même heure, tous les jours que Dieu fait. Les citoyens développent une espèce de surdité psychique qui les rend imperméables à l’information, d’autant que celle-ci n’apporte rien de nouveau. Les chiffres donnés toutes les fins de journée ne représentent rien, ils sont dépouillés de leur sens et n’ont plus dans l’esprit des citoyens de lien avec ce virus dangereux qui continue à se propager et de tuer. Ce sont des chiffres, c’est tout, et plus personne ne se rend compte de leur augmentation. Une espèce de léthargie s’est emparée de la population avec le relâchement subséquent qui est observé et qui est sans doute responsable de la flambée de l’épidémie. L’Etat a également relâché sa vigilance jusque dans ses propres institutions et bâtiments. Le gouvernement a gardé les frontières fermées au virus mais a laissé celui-ci circuler aisément à l’intérieur du pays, en particulier en autorisant les réunions politiques des partis du pouvoir. Cette espèce d’inconscience de la population s’est nourrie de ces atermoiements et incohérences dont ont fait preuve les pouvoirs publics. Ils n’ont pas su garder un cap cohérent dans la lutte contre l’épidémie. Vous ajoutez à cela la cessation de la campagne de sensibilisation et d’information. En toute chose, l’information est essentielle. Elle est le pilier de toute stratégie de lutte contre tout ce qui pourrait affecter les populations. En donnant l’information, par des personnes compétentes en la matière, vous réduisez chez le citoyen les inquiétudes et les frayeurs que peut susciter un événement – hors du commun – et vous en faites votre partenaire dans la prise en charge des retombées sur la population. L’impact et son «coût» social en seront, par conséquent, moins importants. Mais il faut faire confiance au citoyen et avoir conscience que sa collaboration est non seulement utile mais indispensable. Cela est un préalable, mais les pouvoirs publics de notre pays n’ont jamais été dans cet état d’esprit. Si nous avions fait ce qu’il fallait faire, il n’y aurait sans doute pas eu autant de morts. Cela n’exonère pas l’Etat de la nécessité de corriger et d’améliorer son dispositif de lutte contre cette épidémie. Il doit associer les compétences nationales et les citoyens, faute de quoi nous irons vers la catastrophe.

M. C.

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