C’est sur un ton ferme, grave et méprisant que le ministère des Affaires étrangères algérien a réagi, ce soir, samedi 28 novembre, à la résolution du Parlement européen sur les droits de l’homme en Algérie.
Les Affaires étrangères algériennes sont très en colère contre les députés européens. Elles sont d’autant plus indignées que les parlementaires européens, à travers cette énième intervention, plutôt ingérence dans les affaires internes du pays, lancent des accusations mensongères et se permettent des injures qui cachent mal une haine rappelle l’époque coloniale, accuse, à son tour, le département des Affaires étrangères. Pire, il considère que cette résolution vise à porter atteinte à l’Etat algérien et à ses institutions mais aussi à tout le peuple algérien. L’Algérie ne compte pas se laisser faire, laissent clairement entendre les services du MAE.
«Le parlement européen a cru devoir adopter, selon une procédure dite d’urgence pour le moins douteuse, une nouvelle résolution sur la situation en Algérie dont le contenu outrancier se résume à un chapelet d’injures et d’avanies à l’endroit du peuple algérien, de ses institutions et de l’État algérien», écrit le département des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé par l’Agence de presse algérienne (APS).
Une telle démarche européenne n’est pas sans entamer les relations de l’Algérie avec ses partenaires européens : «L’Algérie condamne avec force cette résolution qui ne peut avoir pour conséquence que de porter atteinte aux relations de l’Algérie avec ses partenaires européens, à un moment où tout plaide pour l’approfondissement du dialogue et de la coopération dans un cadre de sérénité et de responsabilité». Et les Affaires étrangères de démentir le contenu de la résolution européenne : «L’Algérie tient, en cette circonstance, à apporter le démenti le plus méprisant à l’ensemble des accusations fallacieuses colportées au sein de l’hémicycle Européen et traduites par cette dernière résolution. Elle déplore la tonalité foncièrement haineuse et teintée de paternalisme de ce texte, qui dénote d’une hostilité avérée digne de la période coloniale de certains milieux européens à l’égard du peuple algérien et de ses choix souverains».
Accusant, officiellement, le Parlement européen d’ingérence dans affaires internes du pays, l’Algérie rappelle qu’elle entretient avec ses partenaires européens «des relations fondées sur les principes de l’égalité souveraine, du respect mutuel et de la non-ingérence dans les affaires intérieures de l’autre. Elle ne saurait donc accepter qu’une institution européenne, fût-elle élue, s’immisce de manière aussi grossière et inadmissible dans ses affaires intérieures».
Pour terminer, le ministère des Affaire étrangères lance à l’adresse des parlementaires européens : «Ce document prêterait à sourire s’il n’était truffé d’allégations et d’accusations gravissimes et malveillantes proférées par des parlementaires contre les autorités algériennes, accusations allant de la détention arbitraire jusqu’à des actes de torture prétendument commis contre des membres du Hirak interpellés par les services de sécurité».
Meriem Chibane