La pandémie de Covid-19 n’affecte pas seulement la santé des individus. Elle a bouleversé les modes de vie, mis à l’arrêt la machine économique mondiale et augmenté la pauvreté.
Parmi les secteurs les plus touchés, celui des services de base, restaurants et cafétérias, qui emploie beaucoup de monde. «La chute des activités dans ce secteur avoisine les 88 %, selon des données officielles de l’Office national des statistiques», a déclaré le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, ajoutant que le deuxième secteur mis en difficulté est le BTPH avec une baise d’activité de 20 à 25%.
La pandémie de Covid-19 n’affecte pas seulement la santé des individus. Elle a bouleversé les modes de vie, mis à l’arrêt la machine économique mondiale et augmenté la pauvreté. En Algérie comme ailleurs, le gouvernement tâtonne et trouve des difficultés à arbitrer entre la santé du citoyen et la sauvegarde de son emploi. Le confinement total qui a été observé les premiers mois de la pandémie et même ceux partiels qui sont appliqués jusqu’à aujourd’hui n’ont pas été sans conséquences sur les entreprises et leurs salariés. Le ministre délégué Mohamed Cherif Belmihoub a estimé hier que le nombre d’emplois perdus en Algérie à cause de la pandémie «à 500.000 au minimum». Dans une déclaration à la Chaîne 3, le ministre délégué reconnaît qu’aucune étude n’a été faite pour le moment permettant une évaluation juste et précise mais le chiffre approximatif qu’il a avancé est déjà en soi terrassant ! Un demi-million d’employés se retrouvent sans revenus et peut-être autant de familles sans ressources ! C’est dire l’accroissement à grande vitesse de la pauvreté en Algérie, surtout que la situation était déjà critique en raison de la crise économique que vit le pays depuis la chute drastique du prix de l’or noir. Belmihoub a précisé que parmi les secteurs les plus touchés, celui des services de base, restaurants et cafétérias, qui emploie beaucoup de monde. «La chute des activités dans ce secteur avoisine les 88 %, selon des données officielles de l’Office national des statistiques», a-t-il indiqué, ajoutant que le deuxième secteur mis en difficulté est le BTPH avec une baisse d’activité de 20 à 25%. Le gouvernement a lancé une enquête qui devrait aboutir à l’identification de l’impact de la crise sanitaire sur les ménages et les entreprises dont les résultats devraient être dévoilés en janvier 2021, a-t-il fait savoir. L’amplification du chômage ou encore la récession sont attendus dans le monde entier. 1,25 milliard de travailleurs courent un risque de licenciement ou de réduction de salaires en raison du coronavirus, a estimé l’Organisation internationale du travail (OIT). Cela était donc prévisible surtout que, selon l’ONS, 63 % de la population active travaille dans le secteur privé. Du total des 11,04 millions de travailleurs que compte la masse salariale algérienne, 6,95 millions sont employés chez des privés. Et ces derniers, dans tous les secteurs, ont déjà d’énormes difficultés et risquent de ne pas se relever de sitôt en raison des pertes engendrées par la pandémie. Certains d’entre eux ont carrément mis la clé sous le paillasson, d’autres ont recouru à des licenciements pour alléger les dépenses. En fait, tout le secteur économique, déjà fragile, a subi des ondes de choc violentes. A cela, il faut ajouter la quote-part de l’informel qui est beaucoup plus importante que l’économie visible et légale. Des «zones d’ombre» de l’économie nationale qui ont été les plus touchées par la crise sanitaire. Au cours du confinement et en raison des autres mesures prises pour endiguer le coronavirus comme la fermeture des marchés clandestins, auparavant tolérés, des centaines de milliers de pères de famille se sont retrouvés sans aucune ressource. C’est tout aussi le cas pour d’autres travailleurs précaires. Dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire décrété face à la pandémie, les marchands de rue ont disparu, les petits commerces ont baissé rideau… Employés au noir ou dans le secteur informel, de nombreux artisans, journaliers, vendeurs ambulants, coursiers, gardiens, femmes de ménage, serveurs dans des cafés ou gargote n’ont plus de revenus pour survivre. Les lendemains s’annoncent difficiles…
Amine Ghouta