Selon le ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, Amar Behimer, l’ambassadeur de France en poste à Alger, François Gouyette a manqué aux réserves diplomatiques en se mêlant des affaires intérieures du pays. «Aucun diplomate, y compris l’actuel ambassadeur de France, ne peut ignorer ces règles de base dans le pratique diplomatique, sinon il sera soumis aux mesures souveraines en vigueur de pays hôte».
La mise en demeure est claire, le haut représentant français doit cesser ses manigances sinon il sera prié de quitter le territoire algérien. Aucune réaction n’a été rendue publique du coté français pour répondre à ces graves accusations, ce qui laisse penser que Paris préfère, encore une fois, attendre que la colère se dissipe au lieu d’envenimer les relations quand son ministre plénipotentiaire François Gouyette n’a fait qu’essayer de remplir la mission qu’on lui a confiée au Quai d’Orsay.
Cependant, dans un contexte d’attaques diffuses, soutenues depuis des mois contre l’Algérie, la France a indubitablement choisi son camp. Celui de la complicité, à peine voilée, avec les agresseurs qui veulent embraser la région, du Maghreb au Sahel, dans une entreprise de déstabilisation dont personne ne peut réellement prévoir les conséquences.
Du dossier sahraoui à la normalisation des relations diplomatiques des voisins de l’Ouest avec l’Etat sioniste, en passant par la libération récente de centaines de terroristes au Mali, sur fond de paiement de rançons, la diplomatie française sème les graines du chaos avec l’arrogance héritée d’une époque révolue. A Bamako et dans d’autres contrées de l’Afrique «francophone», des milliers de citoyens piétinent régulièrement le drapeau tricolore à cause de la politique d’ingérence des Français dans les affaires internes de pays pillés depuis leur indépendance par des gouvernants installés et maintenus par la Françafrique. L’ambassadeur Gouyette, sympathique arabophone qui nous rappelle plus les Pieds-noirs et leur paternaliste «Ya ouled !» que les érudits plurilingues ouverts sur la culture universelle, ne fait donc que jouer son rôle.
Celui de recevoir dans son bureau tous ceux qui pourraient exécuter un bout de plan subversif, une séquence de manipulation des masses au profit du néocolonialisme.
Manœuvres ridicules parce qu’aucun acteur politique algérien vendu, aucun responsable félon appâté ni aucun officiel infiltré ne peut contrarier le triomphe de nos ainés qui ont mis dehors le colonisateur grâce au sacrifice suprême de nos Valeureux Matyrs.
Si la France d’aujourd’hui croit pouvoir exploiter la période de rupture difficile que traverse l’Algérie actuellement pour renouer avec ses fantasmes d’ex-Métropole, l’action continue et déterminée de l’ANP et des services de renseignements algériens, les contacts intensifiés de notre diplomatie avec des grandes puissances, la vigilance citoyenne et l’alerte chez notre diaspora sauront lui démontrer qu’elle se trompe. Le ministre Belhimer n’a pas mâché ses mots en citant le Général Giap.
«L’impérialisme est un mauvais élève.
Cela s’applique parfaitement sur le comportement de le France vis-à-vis de l’Algérie (…) comme toujours, nous réitérons clairement notre rejet catégorique aux propositions françaises, d’autant que leur période de transition est rejetée dans le former et dans le fond.» A bon entendeur !
Nordine Mzala