Après le ministre du Commerce, aux discours plus grands que les actes, qui a contraint le Président de la République à intervenir au sujet de la disponibilité de l’huile de table, il se pourrait que celui chargé de la Jeunesse et des Sports, force aussi le premier magistrat du pays à s’occuper personnellement de l’équipe nationale de football.
Il en est ainsi dans le gouvernement actuel, certains ministres sans motivation ne se donnent aucune peine pour relever les défis de la feuille de route présidentielle. Sid Ali Khaldi fait partie des loosers. Ni maîtrise ni charisme, pas même «l’envie» apparemment. En déphasage avec le sport, en conflit passif avec les jeunes.
Comment d’ailleurs, celui qui est désigné sur les réseaux sociaux «fils à papa du Club des Pins» pourrait s’occuper de charges aussi sérieuses que celles de hisser l’organisation du secteur au niveau de l’énorme potentiel national dans le domaine sportif et des activités de la jeunesse en général ? Voilà quelques jours que la rumeur enfle et que de nombreux signes inquiétants confirment l’intention de démissionner chez le sélectionneur de l’EN, Djamel Belmadi, pendant que Sid Ali Khaldi ne semble pas s’en émouvoir. Pourtant, monsieur le ministre doit savoir que l’actuel coach des Verts effectue un travail remarquable depuis des mois pour redonner à notre Onze national une place honorable au niveau continental et par conséquent mondial. Ses performances sont probantes, au bonheur de millions d’amoureux du ballon rond dans le pays.
L’indifférence du ministre paraît donc bien suspecte tant il est difficile, hasardeux et très coûteux de recruter un nouvel entraîneur de la trempe de Belmadi aux mille qualités professionnelles et humaines, portant la Patrie dans son cœur. Car le foot en Algérie c’est aussi cela ! Un extraordinaire ciment populaire de tous les Algériens autour de «guerriers de l’honneur national» qui se battent pour la fierté collective.
Il est donc étonnant ce silence chez le dandy du gouvernement qui a effrontément demandé en novembre dernier aux citoyens qui ne voteraient pas, lors du référendum portant révision de la Constitution, de quitter le pays. A moins qu’il ne fasse, cette fois-ci, le jeu de lobbies étrangers qui redoutent, dans le milieu politico financier international, une réussite trop «arrogante» de l’équipe algérienne de football. En effet, porte-flambeau d’un peuple décidément rebelle contre les hégémonismes, l’équipe nationale de football ne fait pas vibrer que ses supporters.
Sid Ali Khaldi n’a visiblement pas compris pourquoi le Président Abdelamadjid Tebboune a pris le temps de recevoir Djamel Belmadi au début du mois à El Mouradia. Il faudra certainement briefer le ministre en urgence afin qu’il prenne ses responsabilités et qu’il sache retenir Belmadi qui, lui, n’attend pas qu’on le relève au prochain remaniement gouvernemental. Le monde du sport et de la compétition partage avec celui de la politique l’obligation de résultats.
Sid Ali Khaldi n’a pas, pour sa part, manifestement aucune ambition ni dans le sport ni au sein de l’Exécutif contrairement aux millions d’Algériens qui ont grandi sous le soleil brûlant d’Algérie sans la protection ombragée des hauts pins du littoral algérois. Alors, s’il ne vaut pas la peine d’attendre quoi que ce soit de Khaldi, gardons Belmadi !
Nordine Mzala