Environnement
La gestion des forêts du monde doit être centrée sur l’eau
Le nouveau rapport élaboré sous la direction de la FAO et présenté à l’occasion de la Semaine mondiale de l’eau fournit des orientations sur la gestion intégrée de l’eau et des forêts.
Les forêts et les arbres jouent un rôle vital face à la demande croissante d’eau dans le monde. Ils doivent être gérés en fonction des services écosystémiques liés à l’eau. C’est à quoi s’attache un nouveau guide publié conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO), le Centre commun de recherche de la Commission européenne, le Service des forêts des États-Unis d’Amérique et d’autres partenaires, et qui est présenté aujourd’hui à l’occasion de la semaine mondiale de l’eau. Le Guide sur la gestion de l’eau et des forêts est la première publication mondiale qui fournisse un ensemble complet de conseils sur la contribution des forêts à une approche globale de la gestion des ressources en eau, y compris la gestion, le suivi et la valorisation des forêts pour l’obtention de services écosystémiques liés à l’eau. Les bassins hydrographiques boisés contribuent de manière considérable à l’apport d’eau douce accessible dans le monde pour les usages agricoles, industriels, environnementaux et domestiques, et les grandes villes du monde sont de plus en plus tributaires de ces bassins à cet égard. Les deux tiers de l’eau qui alimente les zones urbaines bénéficieraient de l’augmentation de la qualité des eaux que permettrait une meilleure gestion des forêts, à savoir la protection des forêts, leur remise en état et une réduction de la biomasse de combustible forestier dans l’optique de la lutte contre les incendies. «La sécurité hydrique est un défi mondial important, dont les répercussions s’exercent sur l’agriculture, la production d’énergie, les besoins fondamentaux des populations et les écosystèmes auxquels ils sont adossés», a déclaré Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO. «Le double défi du changement climatique et de la croissance démographique fait subir une pression accrue à nos écosystèmes. Nous devons prendre conscience du fait que les forêts jouent un rôle essentiel dans la sécurité hydrique et faire de l’eau une priorité dans les décisions de gestion et de gouvernance des forêts», a-t-elle ajouté.
Accessibilité de l’eau douce
Le lien entre les forêts et l’eau est essentiel pour la concrétisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en particulier l’objectif 6 (salubrité de l’eau et assainissement), l’objectif 14 (vie aquatique), l’objectif 15 (vie terrestre) et l’objectif 13 (action climatique). Les forêts et les arbres font partie intégrante du cycle de l’eau. Ils jouent aussi un rôle important dans la régulation de la quantité et de la qualité des eaux et du rythme de leurs débits et assurent des fonctions de protection contre l’érosion des sols et des côtes, les inondations et les avalanches, soit tout un ensemble de fonctions qui constituent ce qu’on appelle les services écosystémiques liés à l’eau. Selon l’Elavaluation des ressources forestieres mondiales 2020, seuls 12 pour cent des forêts du monde sont gérés avec pour objectif premier la protection des eaux et des sols. Le guide préconise une gestion forestière améliorée qui donne la priorité aux services écosystémiques liés à l’eau. C’est nécessaire également pour que les forêts réalisent leur potentiel en tant que moyen naturel d’assurer la sécurité hydrique, en contribuant à la production d’eau en quantité suffisante, et de la qualité voulue, pour alimenter des collectivités et des écosystèmes qui soient résilients. «Nous sommes convaincus que l’évaluation des services écosystémiques est le point de départ de la gestion des forêts et de tous les avantages qu’elles procurent», a déclaré M. Shirong Liu, vice-président de l’IUFRO et coordonnateur adjoint du groupe de travail de l’IUFRO sur les interactions entre les forêts et les eaux dans un environnement en mutation.
Un guide pratique
Le nouveau guide s’adresse aux praticiens des ressources naturelles. Il s’agit de les aider à entretenir et à gérer activement les forêts pour assurer la fourniture de services liés à l’eau, et de mobiliser la collectivité, les décideurs et les investisseurs. On y trouvera un exposé des techniques et des méthodes nouvelles, des conseils pratiques et des recommandations sur les modalités d’une gestion des forêts tournée vers les services écosystémiques des eaux, et des études de cas portant sur des écosystèmes où les deux ressources sont étroitement liées mangroves, tourbières, zones arides et forêts tropicales de brouillard en zone de montagne. La publication suggère également que la science citoyenne (la participation du public à la recherche et au suivi scientifiques), ainsi que les nouveaux outils en ligne, peuvent contribuer à améliorer l’évaluation des ressources en eau et des forêts et, par conséquent, influer de manière bénéfique sur les politiques publiques et les décisions de gestion. En particulier, le Système d’accés, d’accés, de traitement et traitement et d’analyse des données d’observation de la terre ( SEPAL) de la FAO, qui repose sur des techniques conviviales de traitement des images qui sont mis en avant comme moyens nouveaux d’assurer une observation et de rendre compte du complexe que forment les eaux et les forêts. Est également décrit un mécanisme de partage des avantages et de coopération entre les secteurs de la forêt et de l’eau qui comporte une rémunération des services des bassins versants.
Rabah Karali/FAO
Environnement
Saison des pluies : « Il est trop tôt pour parler de sécheresse… «
La chargée de communication à l’Office national de météorologie (ONM), Houaria Benrekta, a affirmé, lundi dernier que le retard de la saison des pluies dans certaines régions du pays en cet hiver était dû à une forte pression atmosphérique concentrée en méditerranée, estimant toutefois qu’il est «trop tôt» pour parler d’une période de sécheresse…
Mme Benrekta a déclaré à l’APS que la forte pression atmosphérique concentrée actuellement en Méditerranée et touchant également les pays sud de la région «constitue désormais une barrière empêchant toute infiltration d’air froid, repoussé vers d’autres régions, cependant un changement est prévisible à la fin du mois en cours, et partant il est trop tôt pour parler d’une période de sécheresse». Selon elle la météo en Algérie «connaît une phase de stabilité marquée par l’absence de précipitations, l’on constate, toutefois, que les jours secs en cet hiver sont moins importants que les jours de pluie», a-t-elle observé, affirmant «qu’un changement de météo est prévisible à partir du 12 février en cours et les jours du même mois qui s’en suivront». Elle a rappelé que le même phénomène météorologique avait été observé durant les trois dernières années 2019, 2020 et 2021, soit un retard de la saison des pluies attendues en décembre et janvier jusqu’aux dix derniers jours du mois de février, et des intempéries en février et mars incluant même des chutes de neige. Evoquant la situation météorologique prévalant cet hiver, Mme Benrekta a évoqué «des éclaircies et des températures minimales très basses avoisinant les (-7 C) dans la région des Aurès et les régions intérieures de l’est du pays, ce qui a favorisé la formation du verglas dans ces régions de façon étonnante, notamment tôt le matin et le soir». Quant aux prévisions météorologiques pour les prochaines semaines, conformément aux modèles numériques à moyen terme approuvés, un changement des conditions météorologiques est attendu avec la baisse de la pression atmosphérique concentrée en Méditerranée et l’infiltration de l’air froid dans les régions nord du pays» dit-elle. Pour sa part, le directeur du Centre climatologique national (CCN), Salah Sahabi Abed, a déclaré à l’APS, que «parler des intempéries et des changements climatiques en Algérie ou dans tout autre pays est devenu une question courante, étant étroitement lié à la situation climatique mondiale, fortement affectée par le réchauffement climatique, qui a provoqué en Algérie, comme dans la région nord-africaine, des phénomènes naturels exceptionnels, notamment des sécheresses ou encore des orages fréquents sur de courtes périodes, susceptibles d’entraîner des inondations». Sahabi a rappelé les études réalisées par des spécialistes dans le domaine, «qui indiquent qu’au cours des prochaines années et jusqu’en 2030 ou encore en 2050, la pluviométrie saisonnière diminue à 20%, voire oscille entre 15 et 30%. Si les émissions de gaz ne sont pas réduites ou atténuées en prenant les mesures nécessaires, il est possible d’atteindre un hiver sans pluie», a-t-il mis en garde. «L’on constate que les taux de pluviométrie ont diminué en Algérie au cours des trente dernières années» a-t-il révélé.
Environnement
Féru de la nature et des écosystèmes : L’expert forestier Aissa Djamel Filali partage sa passion sur le net
Amoureux de la nature et passionné des écosystèmes, l’ingénieur et expert forestier auprès de la Conservation des forêts de Constantine, Aissa Djamel Filali partage, sur le net, ses connaissances de la faune et de la flore et fait vivre ses expériences dans le cadre de ses différentes sorties à travers les forêts de la wilaya.
De la biodiversité de la région de Djebel El Ouahch aux oiseaux observés à Constantine pendant plus de 20 ans, l’expert forestier transmet ses connaissances, fait passer des messages sur l’importance de l’environnement et sa préservation et promeut les forêts de la ville tout en relatant la richesse de ces lieux. Sa passion l’a amené à mettre ses observations en écrit et à les appuyer par des photos de flore et de fleurs et des portraits d’oiseaux pour les amoureux de la nature, les scientifiques et les étudiants. «Passionné depuis mon enfance de la nature, spécialiste en foresterie, depuis 2001, dans le cadre de mon travail, je n’ai cessé de prendre des photos de faune et de flore dans les zones humides et les forêts et mon intérêt pour l’ornithologie n’a fait que grandir m’amenant à multiplier les heures passées à observer les oiseaux et ma fascination pour la biodiversité m’a amené à tout noter», a confié à l’APS, Aissa Djamel Filali. Et d’ajouter : «au bout de 21 ans de travail, de sorties sur le terrain et de passion, je me suis retrouvé avec un fond documentaire et un archive photos impressionnants et fascinants que j’ai jugé utile de partager». Pour l’expert forestier, l’observation des oiseaux et le partage des données sont également une façon idéale de sensibiliser la population quant à l’impératif de préserver l’environnement. Il affirme également qu’en observant les oiseaux, «on réalise les interconnexions entre les milieux naturels».
Un projet de livre sur les oiseaux d’Algérie
C’est ainsi que ce passionné de la faune ailée a achevé en 2018 son projet de livre non édité, «Les Oiseaux d’Algérie (observés à Constantine)», où il évoque 240 espèces observées dans les forêts, les montagnes, les milieux ouverts et les zones humides de Constantine. «Ce livre est un défi que je tenais à relever. J’aurais aimé qu’il soit édité mais vu l’impossibilité de trouver un éditeur, je l’ai partagé avec des enseignants universitaires et des étudiants dont la spécialité d’étude est en rapport avec l’environnement et l’ornithologie pour la Science et pour Constantine», a assuré M. Filali détaillant que le livre évoque et publie les photos de 60 espèces d’oiseaux à Constantine représentant 60 à 65 % de l’ornithologie de l’Algérie. En 310 pages, «Les Oiseaux d’Algérie (observés à Constantine)» englobe la présentation de 240 bêtes ailées entre les espèces nicheuses et sédentaires, celles nicheuses présentes toute l’année, les espèces nicheuses présentes au printemps et en été, les oiseaux présents en hiver et ceux présents en période de migration (printemps et/ou en automne) qui ne nichent pas et n’hivernent pas. Le livre est rehaussé de belles photos d’oiseaux prises à travers les différentes communes de Constantine, de cartes de répartitions et de dessins de faune ailée signés par l’expert forestier. La publication capte entre autres la Sarcelle marbrée, prise en photo à El Mellah, dans la région de Salah Derradji, la présentant comme «une espèce rare et menacée par la dégradation de son milieu naturel surtout le sur-pompage des eaux des retenues collinaires et la chasse aux Canards». Le Bécasseau tacheté des zones humides est également mentionné et photographié avec l’observation de «Limicole Nord-Américain très rare dans le paléarctique Ouest». La bête ailée a été observée, dans une première, à Constantine le 1 mai 2017. Le Grand Cormoran et sa grande colonie au niveau de Béni Haroune au Nord-Ouest de la région de Constantine est également citée ainsi que la Grande Aigrette, présentée comme «la plus rare des Hérons dans la région». Pratiquant sa passion jusqu’au bout, l’expert forestier relève qu’il est sur la voie de finir un livre sur l’environnement destiné aux enfants. «J’œuvre à travers ce livre, riche en photos de présenter aux enfants les différents genres de papillons avec leurs caractéristiques de manière succincte et facile à assimiler comme manière d’attiser la curiosité et sensibiliser les petits sur l’environnement», a-t-il assuré.
Environnement
Pour s’enquérir de la situation environnementale à Oran : Sortie au lac El Mactaa
La direction de l’environnement de la wilaya d’Oran a effectué une sortie au lac El Mactaa pour s’enquérir de la situation environnementale dans cette zone humide, marquée notamment par l’obstruction des cours d’eau par des éleveurs pour abreuver le cheptel, a-t-on appris de la directrice, Samira Dahou. Cette sortie est organisée à l’occasion de la journée mondiale des zones humides en partenariat avec les conservations des forêts des wilayas d’Oran et de Mascara et d’associations environnementales, après que la Fédération nationale de la chasse ait signalé des agressions dans ce lac dont l’obstruction de cours d’eau, ce qui entraîne l’assèchement de ce lac, notamment dans la région située dans la wilaya d’Oran. Le lac El Mactaa, réparti sur les wilayas d’Oran, de Mostaganem et de Mascara sur une superficie totale de pas moins de 23.000 hectares, est une zone humide classée dans le cadre de la Convention internationale de Ramsar, étant donné qu’elle contient de nombreuses caractéristiques naturelles et animales. Le président de la Fédération nationale de la chasse, Zahi Amar, qui a pris part à cette sortie, a souligné que l’obstruction d’oueds et cours d’eau crée des problèmes environnementaux dont celui de l’assèchement à certaines parties de cette zone provoquant la mort de poissons et le départ d’oiseaux d’eau qui perdent leurs nids. Tous les problèmes signalés dans le lac menaçant les êtres vivants et l’écosystème ont été recensés et les parties concernées à l’instar du ministère de l’Environnement, la conservation des forêts et la gendarmerie nationale ont été avisées, a-t-on fait savoir.
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