Après des mois d’une crise interne qui a explosé au grand jour au lendemain de la démission, en décembre 2019, d’Ali Benflis et de son retrait de la vie politique, le parti Talaie El Hourriyet (Avant-garde des libertés) fixe enfin la date de son premier congrès national. Ce sera pour le premier trimestre de l’année, précisément le 5 mars 2022.
L’instance présidentielle a annoncé, hier, la date du congrès ordinaire, à la suite de sa réunion ouverte du 24 décembre dernier. Le rendez-vous du 5 mars prochain a été fixé, après adoption des textes devant servir d’avant-projets au débat lors du congrès. Il s’agit, en effet, de l’avant-projet relatif à l’enrichissement du programme politique du parti, de l’avant-projet portant amélioration des statuts et du règlement intérieur et enfin de l’avant-projet de résolution politique et de communiqué final. Ces trois textes « ont été adoptés à l’unanimité des membres de l’instance présidentielle, après un large débat », affirme la même source. Les documents en question seront envoyés, au courant de cette semaine, à tous les délégués de wilayas pour débat avec les congressistes, pour d’éventuels enrichissements à transmettre à la Commission nationale de préparation du congrès.
Est-ce le début d’une nouvelle ère pour le parti Talaie El Hourriyet ? Tout porte à croire que cette formation politique introduira de grands changements et fera un virage dès le mois de mars prochain, pour tourner la page de l’époque Benflis qui mis son parti sur la rail de l’opposition radicale au pouvoir incarné à l’époque par Bouteflika. Désormais, il n’y a pas de leader à même de mener cette mission. L’Instance présidentielle est dirigée par un certain, Reda Benounane, qui a remplacé Abdelkader Saâdi qui a pris les rênes suite à la démission de Benflis. Après l’avoir annoncé une année plutôt, ce dernier a fondé le parti en juin 2015 lors d’un congrès constitutif qui l’a élu comme président. Talaie El Hourriyet obtiendra son agrément en septembre de la même année.
Candidat malheureux à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, Ali Benflis arrive en troisième position avec un peu plus de 10% des suffrages exprimés, loin derrière Abdelmadjid Tebboune vainqueur et Abdelkader Bengrina, deuxième. Ayant reconnu sa défaite, l’homme décida de mettre fin à sa carrière politique et annoncera sa démission de la présidence de son parti, le 28 décembre de la même année. Depuis, Talaie El Hourriyet n’a pas cessé de reculer sur la scène politique. Statut aggravé par une crise interne autour du contrôle des instances dirigeantes. Le premier congrès du 5 mars prochain règlera-t-il les plaies ? C’est la question qui reste posée.
Par ailleurs, abordant la situation politique et socioéconomique du pays lors de sa dernière réunion, le parti dit avoir constaté que « les résultats des dernières élections locales, sont en deçà de la dynamique à même d’asseoir un système pluraliste et démocratique basé sur une véritable représentation du peuple ». « Ceci n’interviendra surement pas, sans la mise en place, au préalable, de conditions favorables au lancement d’un dialogue national et consensuel, afin d’arriver à un plus large consensus sur les grands dossiers ; ce qui renforcera le front interne contre les menaces extérieurs et les défis qui se présentent au pays », estime l’Instance. Au volet économique et social, le parti pense que « le gouvernement n’a pas pu, à travers la loi de finances 2022, produire une réflexion claire sur les réformes économiques qu’il s’apprête à lancer ». Il appelle ainsi, « à préciser les objectifs du développement et à accélérer l’amélioration du pouvoir d’achat des algériens en constante érosion ».
A. Moussi