Le séminaire national sur la modernisation du système de santé vise à diagnostiquer la situation du système de santé, à en déterminer les objectifs, et à mettre en place une stratégie adéquate.
Les travaux du séminaire national sur la modernisation du système de santé, placé sous le thème «Une nouvelle vision et un système moderne au service du patient», ont débuté hier. Ce séminaire intervient dans une circonstance épidémiologique mondiale marquée par la propagation de la pandémie de Covid-19 avec plusieurs souches, ce qui a impacté le système sanitaire qui se heurtait déjà aux dysfonctionnements. Prennent part à ce séminaire des partenaires sociaux et des représentants de la société civile qui examinent les grands axes de la stratégie nationale pour la mise en place d’un nouveau système en mesure de satisfaire les besoins de la population conformément aux normes internationales. Onze (11) syndicats ont annoncé le boycott des assises nationales sur la santé. De leurs côtés, le syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO) et le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), ont annoncé leur participation chacun avec deux membres de leur bureau national à ces assises. Les deux présidents nationaux de l’Ordre et du SNAPO, ont décidé de ne pas être présents personnellement à cette rencontre. Le statut de l’officine, l’élaboration des textes d’application et la formation continue, figurent parmi les principales propositions du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et du Syndicat national des pharmaciens d’officine en prévision des assises nationales sur la modernisation du secteur de la santé. Le séminaire se déroulera sous forme de huit (8) ateliers pluridisciplinaires qui seront couronnés par des recommandations pratiques permettant de faire un état des lieux de la situation sanitaire et de proposer des solutions réalisables. Ce séminaire sera l’occasion d’exposer les obstacles entravant la gestion du système de santé et élaborer les textes d’application de la loi sanitaire de 2018. Le ministère de la Santé avait organisé dans cet objectif plusieurs séminaires régionaux auxquels ont pris part tous les parties prenantes dans l’objectif de soumettre des propositions lors de ce séminaire. Les participants à cette rencontre se pencheront deux jours durant et dans le cadre de huit (8) ateliers à l’examen de tous les obstacles qui se dressent face à l’évolution du système de santé en dépit des efforts déployés par l’Etat. Le 1er atelier a trait à la prévention, à la promotion et à la protection de la santé, considérée, par les spécialistes, comme une base essentielle pour le développement de la santé, d’autant plus que les indicateurs démographiques, socio-économiques et environnementaux actuels requièrent l’adaptation et le développement de la santé publique selon de nouvelles méthodes. Le 2e atelier examinera la gouvernance de la gestion des établissements de santé, les experts estimant que le système de santé n’est plus en mesure de satisfaire tous les usagers, en termes d’accès aux soins avec équité et une qualité élevée. Le 3e atelier qui a trait aux professions, aux professionnels de la santé et à la gestion du parcours professionnel, se penchera sur la problématique soulevée actuellement, concernant la promotion et la valorisation des fonctionnaires, et ce, à travers la révision des statuts, des conditions et des modalités de l’exercice de leurs missions , de leur parcours professionnel et de leur formation, tout en révisant les modalités du recrutement et de nomination. Le 4e atelier sera consacré à la question de la formation et de la valorisation des ressources humaines, d’autant que les experts estiment que la formation était “une urgence” pour l’ensemble des professionnels, des personnels de l’administration et des techniciens en vue d’adapter la formation aux normes des métiers et aux exigences actuelles. Le 5e atelier s’attachera, quant à lui, à examiner la thématique de financement des activités des établissements publics de santé, en mettant l’accent sur la nécessité de suivre le modèle mondial basé sur la contractualisation et la facturation. Les experts examinent dans le 6e atelier la question des médicaments et du matériel médical, ainsi que les modalités de lutte contre les maladies à travers la prévention, le diagnostic, les soins, l’accompagnement et la rééducation. Dans le 7e atelier, les experts de la santé examinerons l’importance de revoir les méthodes expérimentales adoptées durant plusieurs années dans la politique de planification à travers l’utilisation d’un système d’information inefficace ne prenant pas compte des données épidémiologiques et des facteurs environnementaux et sociaux. D’autre part, le 8e et dernier atelier a trait au système national des soins médicaux et de la numérisation, un aspect qui reste «faible», selon les experts, en raison de «l’absence des normes et des systèmes d’interopérabilité», en sus de «l’absence des outils de l’évaluation efficace de la santé numérique». Le séminaire devra être couronné par des recommandations qui seront soumises au président de la République, en vue de l’amélioration et de la modernisation du système sanitaire.