La Turquie a confirmé mercredi la rencontre demain vendredi, à Moscou, entre son envoyé spécial et celui de l’Arménie, tous deux récemment nommés pour amorcer le dialogue entre les deux pays. La première rencontre entre l’ancien ambassadeur de Turquie à Washington Serdar Kilic, et le vice-président de l’Assemblée nationale d’Arménie, Ruben Rubinyan, aura lieu vendredi à Moscou, a confirmé à l’AFP le ministère turc des Affaires étrangères. Ankara et Erevan avaient annoncé leur nomination mi-décembre, prélude à une normalisation et à l’établissement de relations diplomatiques entre leurs deux pays. La Turquie avait aussi annoncé la reprise prochaine des vols directs entre les deux capitales, suspendus depuis 2020, mais sans donner de date précise. De son côté, l’Arménie a levé dès le 1er janvier son embargo sur les produits turcs en vigueur depuis un an. L’Arménie et la Turquie n’ont jamais établi de relations diplomatiques formelles. Leur frontière terrestre est fermée depuis 1991. La Turquie refuse de reconnaître le génocide de 1915, du temps de l’Empire Ottoman, et évoque des «massacres des deux côtés». Mais les autorités arméniennes ont accepté de mettre la question de côté pour favoriser la normalisation des relations. Les tensions récentes ont été surtout attisées par le soutien de la Turquie à l’Azerbaïdjan dans le conflit du Nagorny Karabakh, avant l’accord trouvé fin 2020 sous l’égide de Moscou après une nouvelle flambée des hostilités. Dans un entretien télévisé fin décembre, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, avait salué les efforts de l’Arménie et ses «bonnes intentions».