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Qahwa fi goubli

A qui sert le savoir ?

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Parfois je me dis que n’ai-je été ignorant car là au moins les choses sont claires : tu n’auras pas le nez fourré dans les bouquins, tu ne gaspilleras pas inutilement tes neurones et tu te suffiras d’un job peinard et tu n’épouseras pas une intellectuelle.  Tandis que là tu questionnes tout le monde sur tout et rien, tu te questionnes tout autant toi-même sans toujours trouver d’ailleurs de réponses aux multiples énigmes.  Parce que plus tu en sais plus tu veux en savoir plus… Et pour en faire quoi après ? Dieu seul le sait… Mais attention je n’ai rien contre les porteurs d’intelligence et de pertinence puisque je m’y réfère souvent sinon au moins a en cas de besoin. Ou au besoin.

Que voilà n’est-ce pas une question qui peut paraître a priori bien saugrenue…Et pourtant! y a tellement d’ignorants qui se prennent pour des savants qu’on y perd autant son arabe, son amazigh que son latin….Me considérant comme un commun des mortels soucieux comme de juste d’essayer de comprendre l’humain qui m’entoure je capte à la volée des inepties qui me font parfois maudire jusque ma propre condition humaine….surtout lorsqu’il s’agit de causeries religieuses dont les auteurs s’exposent autant à un péril terrestre que céleste…Lorsqu’on ignore les arcanes du culte ou que son cursus n’autorise pas par son indigence avérée à discuter religion il est fortement recommandé d’avoir la pudeur de se taire…Car sur ce registre incombe aux « parleurs » une lourde responsabilité morale et matérielle par tous les préjudices qu’elle sous-tend et induit…Invoquer les questions cultuelles c’est du sérieux pour être pris à la légère…Mais les ignorants ont cette impudeur dont ne peuvent ni se prévaloir ni s’habiller les savants….pourtant il y a quelque chose qui m’effraie: cette propension des ignorants de tous poils et de toute religion à s’autoproclamer savants…comme le monde occidental qui a trop tendance à nous prendre tous pour des tarés indigènes indécrottables bien entendu….

A.Zentar

 

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Boualem Bennani : Omar Gatlatou c’est lui Il y a des rôles qui vous collent à la peau… Ainsi en est-il du personnage d’Omar Gatlatou pour le comédien Boualem Bennani… Ce film, réalisé par Merzak Allouache est sorti en 1975, mais jusqu’à ce jour pour beaucoup de gens Boualem Bennani, né à Hussein-Dey dans la capitale, c’est toujours Omar Gatlatou. Et pourtant, la carrière de ce comédien talentueux est très riche… On le retrouve souvent dans des rôles de composition qui lui vont comme un gant…

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Et cependant, un peu à la même époque il avait joué dans un autre film éponyme : le vent du sud, adapté du roman d’Abdelhamid Benhadouga par Mohamed Slim Ryad, un autre grand du cinéma algérien… Boualem Bennani y campe le rôle du berger Rabah, qui vient au secours de Nefissa, étudiante à Alger rentrée au village pendant les vacances d’été, et que son père, un riche propriétaire foncier, veut marier au maire du village… Après avoir fait une fugue, cette étudiante interprétée par Nawal Ezzatar, finit par se blesser, et Rabah la retrouve perdue et errant dans les montagnes, il la ramène à la maison et la fait soigner par son père… Par cet acte, Rabah prend conscience de sa situation d’exploité, et donc il va se révolter et s’ouvrir à la modernité, à l’époque où la campagne pour la révolution agraire battait son plein…

Boualem Bennani n’était pas un novice, loin s’en faut… Il avait commencé à s’intéresser au théâtre et à l’actorat vers l’âge de 16 ans, dans un centre de vacances, où des professionnels connus faisaient de l’animation, comme Hassan el Hassani, Kaki, Alloula, Mohamed Boudia… J’ouvre ici une parenthèse pour dire que c’est une information importante que des stars de la scène et de l’écran faisaient de l’animation dans les centres de vacances au milieu des années soixante. Ce fut dans ce centre justement que le jeune Boualem se prit de passion pour les planches, et donc logiquement, il va parfaire ses connaissances et sa technique en s’inscrivant à l’Institut national des arts dramatiques de Bord el Kiffan (INADC).

Il a donc été remarqué par le réalisateur Merzak Allouache, qui va lui offrir ce rôle en or, et grâce à quoi sa carrière fut lancée… Omar Gatlatou (Omar l’a tué, il s’agit bien entendu de la redjla)… Boualem y campe le rôle d’Omar, un petit employé affecté au service des fraudes… Il sera chargé entre autre de faire des descentes pour prendre en flagrant délit celles qu’on appelle les delalat (les vendeuses clandestines de bijoux en or, dans certaines ruelles de la capitale, comme la rue Hariched (derrière les galeries algériennes) ou du côté d’Oued Kniss… Il vit chez ses parents avec ses frères et sœurs dans un petit appartement exigu de Climat de France, dans une promiscuité étouffante, ce qui était le lot de nombreuses familles algéroises. Son passe-temps favori, c’est la musique chaabi et les chansons hindoues… Il a une minicassette sur laquelle il enregistre ses morceaux favoris… Quand il ne passe pas voir ses amis au café du Mouloudia, il va au cinéma Dounayazed écouter et enregistrer des chansons hindoues… Jusqu’au jour où il est agressé par une bande de voyous qui lui piquent son poste cassette. C’est ce qu’on appelle l’incident déclencheur : Un de ses amis, Aziz Dega, lui dégote un autre poste-cassette, et lui offre même une cassette vierge… Surprise : dans cette dernière est enregistrée la voix d’une jeune fille… C’est le début d’une romance platonique, qui reflète la vie amoureuse d’un jeune de quartier. . Ce film, on le sait aura un écho retentissant, même au-delà des frontières, du fait justement de son originalité, de la peinture d’un quartier populaire, la vie des jeunes à Alger, au milieu des années soixante-dix. Et c’est dans ce film qu’on va aussi voir un récital animé par Abdelkader Chaou, et quelques numéros du regretté Aziz Dega…

Boualem Bennani va jouer dans beaucoup d’autres films, comme les enfants du vent, le clandestin de Benamar Bakhti, ou bien dans des feuilletons et des sitcoms comme Djamai Family, mais c’est le personnage d’Omar Gatlatou qui l’a marqué à jamais. On signalera qu’on l’a également retrouvé dans la série Eddama, de Yahia Mouzahem, aux côtés d’autres stars comme Bayouna, Mustapha Laribi, Rym Takouchet… Ce feuilleton qui a cartonné durant le Ramadhan, à l’échelle du monde arabe, est tourné dans un décor populaire familier de Boualem Bennani, celui de Bab el Oued, même si le comédien a pris de la bouteille.

Ahmed B.

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Mohamed Dib : L’écriture de combat Mohamed Dib, un des fondateurs de la littérature algérienne d’expression française, a trempé sa plume dans le quotidien du peuple algérien colonisé pour affirmer l'identité nationale en l'introduisant dans le champ littéraire et lui donner une «existence» dans sa première trilogie publiée avant et pendant la Guerre de libération.

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L’auteur de «La grande maison», roman majeur paru en 1952, a œuvré pour affirmer une «existence» algérienne, marginalisée par l’ordre colonial qui l’a réduite à une «population autochtone colonisée et dépourvue de toute civilisation». Auteur prolifique, il a fait son entrée dans l’écriture littéraire en publiant successivement «La grande maison», «L’incendie» en 1954, et «Le métier à tisser» en 1957, une trilogie qui suffira à brosser le tableau de la vie de l’Algérien marginalisé et éprouvé par la misère et les affres du colonialisme. Mohamed Dib avait déclaré, à ce sujet, que les écrits de romanciers français avaient une vision particulière de l’Algérie, une vision qui, pour les Algériens comme lui, «n’avait aucun sens et ne correspondait pas à la réalité». «En tant qu’écrivain algérien, j’ai ressenti le besoin et le devoir de décrire, de dire cette réalité», avait-il dit dans une interview à une revue littéraire. Comme les écrivains de sa génération dont Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun et, plus tard, Kateb Yacine, Mohamed Dib décrit et dénonce l’hégémonie du système colonial et sa négation à l’encontre du colonisé, marginalisé et meurtri par la faim, la misère, l’analphabétisme et la spoliation. Conscient du rôle que peut jouer la littérature comme arme de revendication, il affirme qu’il «suffisait à l’époque de décrire un paysage algérien pour faire acte de foi et amener l’Algérie à l’existence littéraire». L’universitaire Nadjet Khedda, spécialiste de la littérature algérienne, considère que Mohamed Dib compte parmi les auteurs qui ont œuvré, par la littérature, à  «la construction d’une identité» algérienne. Né le 21 juillet 1920 à Tlemcen, Mohamed Dib, qui avait déjà exercé plusieurs métiers, notamment enseignant, comptable, dessinateur ou encore fabricant de tapis, a publié son poème «Eté» en 1946, dans la revue suisse «Lettres», suivi en 1947 de «Véga» dans la revue «Forge» dirigée à Alger par l’écrivain français Emmanuel Roblès. En 1948, lors d’une rencontre organisée par le mouvement de jeunesse et d’éducation populaire à Blida, il fait la connaissance d’Albert Camus, Jean Sénac et de Jean Cayrol, qui publiera ses premiers romans en France. A la sortie de son roman «La Grande Maison» en 1952, Dib travaille en tant que journaliste à «Alger républicain» et a pour collègue celui qui deviendra le célèbre auteur de «Nedjma», Kateb Yacine. Après le recueil de nouvelles «Au café» (1955), le roman «Un été africain» (1959) et les contes pour enfants «Baba Fekrane» (1959), Mohamed Dib entame un nouveau cycle romanesque avec «La danse du roi» (1968), «Dieu en barbarie» (1970) et «Le maître de chasse» (1973), des romans nourris du vécu de la société algérienne postindépendance. L’auteur gagne encore en notoriété auprès du grand public avec l’adaptation à l’écran de ses romans «La Grande maison» et «L’incendie» en feuilleton télévisé intitulé «El Hariq», réalisé en 1972 par Mustapha Badie. A cette période, Mohamed Dib avait enseigné aux Etats-Unis et se rendait régulièrement en Finlande pour des travaux de traduction d’écrivains de ce pays nordique. Ce voyage a donné naissance à une «trilogie nordique» publiée à partir de 1989 avec «Les terrasses d’Orsol», «Neiges de marbre» et «Le sommeil d’Eve». Son œuvre continue de s’enrichir avec des textes pour le théâtre comme «Mille hourras pour une gueuse», présentée au Festival du théâtre d’Avignon en France, ou le récit poétique «L’aube d’Ismaël» (1996) adapté récemment sur les planches. Disparu en 2003 à l’âge de 82 ans, Mohamed Dib aura laissé une œuvre foisonnante, considérée comme la «plus importante» de la production littéraire algérienne en langue française.

 

Depuis 2001, un prix littéraire du nom de Mohamed Dib est organisé par l’association culturelle «La Grande Maison», avec le consentement de l’auteur de son vivant, dans le but de promouvoir son œuvre à travers notamment l’organisation d’ateliers d’écriture, de théâtre et de cinéma. A l’occasion du centenaire de sa naissance, une version enrichie de l’ouvrage «Tlemcen ou les lieux de l’écriture», reconstituant l’essentiel de l’univers de l’écriture de Dib qu’il avait lui-même immortalisé en photographies en 1946, a été rééditée en 2020 par l’éditeur algérien «Barzakh».

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L’intellectuelle Nawal Sadaoui : Et Le paradoxe de la femme arabe Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. Les intellectuels et les influenceurs n’écumaient pas encore les réseaux sociaux.

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Internet n’existait pas. On ne chattait pas sur Messenger. On n’allait pas sur Facebook pour poster ses photos de gâteaux d’anniversaire. Ni sur Twitter pour exprimer ses opinions de dernière minute et ses états d’âme. Et encore moins sur Tiktok pour exécuter un entrechat ou filmer un pas de danse. A l’époque dont je vous parle, les intellectuels et les agitateurs sociaux publiaient des livres, distribuaient des tracts ou s’exprimaient dans des colloques.

C’était l’époque où l’intellectuelle Nawal Sadaoui, née au Caire, au bord du Nil, menait son combat homérique contre les tabous du sexe et de la religion. Entre autres, et même si c’est une pratique que nous ne connaissons pas sous nos cieux, son combat contre l’excision des filles est resté dans les mémoires. Elle a aussi longtemps fustigé la polygamie et le port du voile islamique… C’est la raison pour laquelle, cette écrivaine et psychiatre mondialement connue, fut une figure fortement contestée par les conservateurs en Egypte, mais pas que… Elle s’était longtemps battue pour l’émancipation de la femme et arabe, elle fut même emprisonnée en 1981 pour s’être opposée à la loi du parti unique sous Anouar El-Sadat.

Or, c’est là que réside le paradoxe. Alors que le courant représenté par Nawal Sadaoui, et d’autres femmes  intellectuelles arabes, semblaient prendre de l’ampleur. –  On prenait conscience un peu partout qu’il fallait en finir avec la femme soumise, la femme objet, la femme confinée derrière les fourneaux et les couches-bébés, et cela à l’échelle du monde arabe, au bord du Nil, de l’Euphrate, du Rummel, enfin partout quoi… Eh bien il y eut un retournement de situation… Au fil des ans, le temps contredisait Nawal Sadaoui, et ce sont les thèses plus consensuelles et traditionnalistes qui semblaient avoir le vent en poupe. On peut même parler d’un retour de bâton, d’un effet boomerang. A la fin des années quatre-vingt et début des années quatre-vingt-dix, connues comme étant celles de la montée en puissance du courant intégriste, les choses changent du tout au tout… Pourquoi ? D’où ça vient ? Des bataillons entiers d’intégristes  formés en Afghanistan et ailleurs étaient au-devant de la scène… Des tragédies d’un autre âge, commanditées on ne sait d’où, ont endeuillé les sociétés musulmanes… Des intellectuelles comme Nawal Sadaoui, celle qu’on a surnommée la Simone de Beauvoir du monde arabe, étaient mises sur la touche… Le voile islamique s’impose  dans les différentes couches de la société, au lycée, à l’université, dans les lieux de travail, dans la rue, enfin partout quoi ! Pour être bien vue, une femme ne doit plus mettre en avant son cambât pour l’égalité des sexes, ne plus se battre pour le rôle de la femme, elle ne doit plus vilipender les structures sociales patriarcales.

L’autre paradoxe, c’est que, dans le même temps, la femme arabe a acquis droit de cité. Dans le monde du travail, les femmes ont investi des secteurs entiers : comme l’éducation, la santé, la justice… Ces secteurs se sont féminisés. La femme est enseignante, médecin, infirmière, juge ou avocate, tout comme elle est laborantine, secrétaire de direction. Les femmes ont acquis beaucoup de droits, elles ont des diplômes, elles sont procureurs ou profs d’université, voire même ministres ou chefs d’entreprises. A la maison, elles ont la machine à laver, des robots derniers cris, le smartphone et tout un tas de gadgets, et en même temps, sur le plan vestimentaire, on voit que le voile s’est imposé comme mode incontestable, à une échelle jamais égalée. On est bien loin des mini-jupes des années soixante-dix adoptées juste après les indépendances. On observe que la femme a acquis un confort matériel incroyable, mais elle s’impose un choix vestimentaire traditionnel assumé dans la plupart des cas… Elle offre une vitrine de pudeur et se complait dans un conformisme social qu’elle a délibérément choisi, généralement de plein gré. Est-ce que ce conformisme est le prix à payer par la femme pour qu’elle continue à s’imposer au travail et à l’université ? C’est un débat qui intéresse et les femmes et les hommes.

Ahmed B.

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