Se connecter avec nous

La Une

Élection présidentielle en France : Quel impact des émigrés ?

Publié

sur

Selon certaines sources, les descendants de migrants représentent près de 7 millions de personnes en France, soit plus de 10 % de la population. Ces personnes ont un ou deux parents immigrés, plus de 5 millions d’entre eux sont majeurs et disposent de la nationalité française. Ces nouveaux électeurs perturberont sans doute le jeu politique. Les conséquences sur le système de compétition entre les partis, constituent un indicateur à ne pas négliger. Le scrutin face aux déclarations qualifiées de racistes par certains politiques et associations sera perturbé par cette immigration qui est devenue un enjeu politique central en cette période. L’islamisation, le cloisonnement communautaire, le terrorisme et le comportement au niveau de certains quartiers des grandes villes, alimentant la montée de l’extrême droite et même de la droite par un et renforcement de la polarisation entre la gauche et la droite sur l’espace sociétal et culturel.

Le rapport au politique des Français issus de l’immigration surtout maghrébine, africaine et turque, se distinguait des références sociales constantes des français. Même si certains avancent que les Français issus de l’immigration étaient des «Français comme les autres», mais ils présentent certaines spécificités comme un positionnement politique plus souvent marqué à gauche.

Cette élection présidentielle va sans doute renseigner sur les attitudes et la participation politique des descendants de migrants. Les attitudes à l’égard du politique se traduisant par de nouvelles pratiques comme l’exercice du droit de vote. Est-ce le début d’une politisation des jeunes émigrés encouragée par les propos de la droite radicale et surtout de Zemmour et de Pecresse.

Politisation

La politisation des émigrés jouera un rôle appréciable dans l’élection présidentielle. En l’espace d’une vingtaine d’années certaines enquêtes confirment que la politisation des jeunes âgés de 18 à 35 ans a doublé et qu’ils s’intéressent plus à la politique. Mais c’est surtout les jeunes émigrés qui ont un certain niveau d’études qui dominent cette catégorie. Certaines analyses politiques ont montré que depuis une trentaine d’années, les nouvelles générations d’émigrés privilégient une orientation à gauche. Elles soulignent également l’influence du niveau d’études sur les rapports des jeunes à la politique , les plus précaires étant les moins à même de se positionner politiquement . Le rapport à la religion reste un indicateur majeur puisque le fait de se déclarer musulman serait associé à un positionnement politique à gauche. Un autre volet important est à souligner, la participation politique s’expliquait par les caractéristiques sociales des individus. Les chômeurs, les précaires ou encore les jeunes non qualifiés ou peu qualifiés affichent un faible taux de participation. Mais cette donnée semble dépassée actuellement car se sentant visés et incriminés, ces jeunes semblent plus intéressés par l’enjeu électoral où ils vont être présents. Les candidats doivent analyser cette donne puisque le «moratoire électoral» est terminé et l’exercice de leur droit de vote commence à s’imposer. Les catégories sociales les plus défavorisées et/ou les moins «installées» ne semblent plus laisser le champ libre en s’exprimant à l’élection présidentielle.

Ces résultats remettent en cause l’hypothèse d’une moindre politisation des descendants de migrants. En effet, ni la religion ni l’origine ne pèsent de façon significative sur le fait de voter dès lors que les individus sont inscrits sur les listes électorales. En amont, nous n’observons pas d’effets de la religion ni de l’origine des jeunes Français descendants de migrants sur leur taux d’inscription sur les listes électorales. En considérant l’étude des comportements politiques au prisme des attitudes, nous identifions en revanche des effets très nets du sexe, de l’origine et de la religion sur les niveaux d’intérêt et les positionnements politiques.

Contrairement à ce que pensent certains ténors de la droite radicale, il est possible de croire que les origines sociales et les parcours éducatifs qui sont signalés par la ségrégation scolaire des jeunes issus de l’immigration vont influencer positivement leur intérêt pour la politique. Les émigrés de nationalité française ont retrouvé la capacité à se positionner sur le spectre politique. Alors que les variables sociologiques communes à l’ensemble de la population sont les principaux facteurs explicatifs des pratiques et de la participation politique, les variables associées à l’origine migratoire et à l’identification à la religion musulmane pèsent significativement sur les préférences politiques comme le soulignent des enquêtés. La moindre participation observée des descendants de migrants tant en matière d’inscription sur les listes électorales que de participation électorale ne peut donc pas s’expliquer par une absence de politisation.

Une forte frange des émigrés reste animée par une dynamique qui s’apparente davantage à un sursaut démocratique attisé par les attaques de quelques prétendants à la présidence française. Participer à la politique reste une donnée à suivre de près. Ces personnes ont le pouvoir, vu leur nombre, de participer activement à la structure des clivages politiques qui organisent le système partisan français.

K. Benabdeli

Continuer La Lecture
Cliquez pour commenter

Laisser une Réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Actualité

Algérie-Qatar : C’est du solide! Alger et Doha semblent aller vers une multiplication des partenariats dans différents domaines.

Publié

sur

Le Gouvernement algérien et la société qatarie Baldana, procèderont, ce mercredi, à la signature officielle de l’accord-cadre pour la mise en place du projet de production de lait en poudre. Inscrit dans le cadre du partenariat agroindustriel entre les deux pays, ce mégaprojet vient donner une nouvelle dimension au partenariat bilatéral. La volonté de part et d’autre de promouvoir la coopération bilatérale aussi bien sur des questions politiques d’intérêt commun que sur des dossiers économiques n’est plus à démontrer. Les rencontres bilatérales, les contacts et les concertations entre le président de la République Abdelmadjid Tebboune et l’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, ont significativement contribué au développement de ces relations.

Ainsi, la mise en exploitation, en 2025, du projet de production laitière de Baladna sera une véritable bouffée d’oxygène pour la wilaya d’Adrar, en quête de projets structurants. C’est dire l’envergure de l’investissement.

Un projet qui vient confirmer les propos du président de la République Abdelmadjid Tebboune qui avait exprimé, en juillet dernier, le «souci permanent de l’Algérie d’attirer les investissements de pays frères et amis, dont des pays arabes comme le Qatar ou l’Arabie saoudite». Un projet qui conforterait le Qatar dans sa position d’un des plus importants investisseurs arabes en Algérie. Dans un entretien accordé à la chaîne Al Jazeera et diffusé sur la plateforme qatarie Atheer, décembre 2023, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a relevé que « les relations les plus réussies sont celles dont on parle le moins ». Et d’ajouter que parmi ces relations, celles qu’entretiennent Alger et Doha que le ministre a qualifiées « des plus réussies », compte tenu du volume des investissements et des échanges entre les deux pays. « Les gens parlent des relations entre l’Algérie et l’Espagne et des relations algéro-françaises…, mais les investissements qataris hors hydrocarbures en Algérie équivalent, voire dépassent les investissements des pays européens réunis », a-t-il insisté. Les investissements qataris en Algérie représentent 74% de tous les investissements arabes, selon des estimations récentes. Ces investissements incluent notamment le projet Algerian Qatari Steel (AQS) dans la zone industrielle de Bellara, à Jijel. C’est dire que les relations algéro-qataries sont dans une phase prometteuse, le consensus politique entre les deux pays ayant contribué à la relance d’importants projets d’investissement qataris en Algérie. En effet, la coopération algéro-qatarie a connu ces dernières années un bond qualitatif, notamment avec le lancement de la réalisation de l’hôpital algéro-qatari-allemand, d’une capacité de 400 lits, qui sera construit à Sidi Abdallah, à l’ouest de la capitale, et dont la première pierre a été posée par le Président de Tebboune, en compagnie de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani. Un investissement qui vient allongé la longue liste des projets qataris en Algérie ayant débuté avec la mise en place du complexe baptisé Algerian Qatar Steel (AQS), sis à Bellara (Jijel) et considéré comme le fruit d’un partenariat fructueux, qui se chiffre à 2 milliards de dollars. Entretenant de bonnes relations, Alger et Doha ont toujours examiné les moyens de renforcement de la coopération et de développement des relations économiques bilatérales. Les deux pays ont toujours exprimé leur volonté de hisser les relations économiques et commerciales au niveau des relations politiques qui les unissent. Il faut reconnaitre que les bonnes intentions, en matière d’investissements qataris, en Algérie n’ont jamais été démenties, ni par Alger, ni par Doha. Bien au contraire, la majorité des promesses ont été tenues. Dans le domaine des télécommunications, l’opérateur de la téléphonie mobile Ooredoo, installé en Algérie depuis 2004 et classé en troisième place sur le marché algérien.

La consistance du volume des investissements qataris en Algérie dans différents domaines, notamment l’agriculture et l’agroalimentaire n’est plus à démontrer, au même titre que la politique de neutralité diplomatique de l’Algérie à l’égard des pays du Golfe dans le cadre du conflit opposant l’Arabie saoudite et ses alliés au Qatar.

Diplomatiquement, les deux pays partagent des points de vue similaires sur un certain nombre de questions, notamment la Palestine, le Qatar et l’Algérie, refusant de normaliser avec l’entité sioniste et condamnant ses crimes contre les Palestiniens. En somme, le pragmatisme économique l’emporte sur les considérations de politique étrangère, notamment les « révolutions » arabes. Il y a lieu de relever à ce propos, que le statut de puissance régionale de l’Algérie, lui confère un positionnement économique idéal, et elle a toutes les chances de devenir une destination de choix pour les capitaux arabes. D’autant que l’Algérie, dotée d’avantages comparatifs sur plusieurs plans, constitue un pôle attractif pour les investisseurs arabes, avec des projets importants réalisés dans plusieurs secteurs et des intentions d’investissement croissantes.

Badis B.

 

Continuer La Lecture

Actualité

Conseil de sécurité de l’ONU : Attaf rappelle les priorités de l’Algérie               Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a affirmé, hier à Alger, que la situation tragique dans la bande de Ghaza et la cause palestinienne demeuraient en tête des priorités de l'Algérie au Conseil de sécurité des Nations Unies, où elle continuera d'œuvrer pour un cessez-le-feu immédiat et permanent.

Publié

sur

M. Attaf, qui recevait la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric Egger, a précisé que «la situation tragique dans la bande de Ghaza et la cause palestinienne, en général, demeurent en tête de nos priorités au Conseil de sécurité des Nations Unies, où nous continuerons de faire pression pour imposer un cessez-le-feu immédiat et permanent, faciliter les efforts humanitaires sans condition ni restriction et assurer la protection des civils palestiniens». L’Algérie «continuera aussi de rappeler la nécessité impérieuse de soutenir le droit historique et inaliénable du peuple palestinien à l’établissement de son Etat souverain et indépendant», a ajouté le ministre, soulignant que «c’est le seul moyen d’assurer une paix et une stabilité durables au Moyen-Orient». Et d’assurer que «le CICR peut compter sur la voix de l’Algérie au Conseil de sécurité pour défendre avec force sa mission humanitaire en tant qu’organisation indépendante, neutre et impartiale». M. Attaf n’a pas manqué, à cette occasion, de saluer «les efforts des équipes du CICR dans la bande de Ghaza, dans les territoires palestiniens occupés, où elles continuent de fournir des soins de santé de base et d’autres services vitaux dans des circonstances très difficiles». Le ministre a également rendu hommage aux efforts de ces équipes qui «continuent de braver tous les risques et toutes les difficultés pour sauver la vie des Palestiniens sans défense», déplorant «la perte tragique de ces femmes et de ces hommes courageux qui ont payé un lourd tribut en essayant d’améliorer la situation à Ghaza». M. Attaf a, par ailleurs, précisé que ses entretiens avec Mme Spoljaric Egger avaient permis de «passer en revue les relations solides et privilégiées entre l’Algérie et le CICR». Des relations, a-t-il dit, «fondées sur l’engagement constant de l’Algérie et son attachement au droit international humanitaire» et «tirant leur force des valeurs fondamentales de confiance, de soutien et d’entente mutuels auxquelles l’Algérie et le CICR sont si attachés». «Les relations entre l’Algérie et le CICR ont toujours été privilégiées et fructueuses, ayant même contribué à la promotion du droit international humanitaire», a affirmé le ministre, ajoutant que «les programmes de soutien humanitaire et de renforcement des capacités fournis par la mission du CICR en Algérie sont une preuve éloquente de la solidité de nos relations». Dans le même sillage, le ministre des Affaires étrangères a fait savoir que l’Algérie aspirait à «approfondir les discussions fructueuses amorcées, il y a trois mois à New York, avec le CICR au sujet de la cause palestinienne et d’autres crises dans notre région et au-delà, d’autant que le Comité s’est imposé, dans tous ces environnements instables, comme une force salutaire porteuse d’espoir et un partenaire clé en faveur de la paix et de la justice». Le ministre a, par ailleurs, réitéré la gratitude de l’Algérie envers le CICR, qui lui a remis les archives se rapportant à ses activités et actions humanitaires dans le pays durant la lutte d’indépendance.

APS

Continuer La Lecture

Actualité

Election présidentielle du 7 septembre : Le FLN  réfléchit toujours La «position finale» du Front de libération nationale (FLN), quant à la manière de participer à l’élection présidentielle du 7 septembre n’est pas encore «tranchée»  a affirmé hier, le SG du parti, tout en évoquant la possibilité d’un soutien à une éventuelle candidature du président Tebboune.

Publié

sur

Invité hier au Forum du quotidien El Moudjahid,  Abdelkrim Benmebarek est resté «évasif» arguant que la question sera tranchée par le Comité central du parti qui doit se réunir «après la convocation du corps électoral» le 8 juin prochain. Les déclarations du SG du FLN, confirment l’option de la participation «active» du parti, déjà annoncée. Seule la «forme» reste donc «incertaine» compte tenu de plusieurs paramètres dont celui d’une possible candidature du chef de l’Etat. Considérant l’échéance électorale comme «une étape charnière pour le pays», Benmebarek assure que le FLN «fera tout » pour sa réussite. Le SG de l’ex-parti unique, qui a en substance repris la formule du «changement dans la continuité», n’a donc pas écarté la possibilité que le Comité central du FLN décide d’apporter son soutien à un second mandat du Président  Tebboune. «Le président de la République a décidé que l’échéance soit anticipée pour des raisons uniquement techniques contrairement à ce que certains disent»,  lance Abdelkrim Benmbarek, le FLN voyant d’un très bon œil «les résultats des réformes « des cinq dernières années. Le premier responsable du FLN explique que le programme du président  est conforme aux préconisations faites par son parti. «Nos idées, souligne le responsables, s’accordent avec celles du Président Tebboune (…) lorsqu’il a été élu il a trouvé un pays victime de forces non-constitutionnelles, et qui devait de surcroît faire face à la crise du Covid », notre Benmebarek. Le président à entrepris des réformes institutionnelles, lancé de grands projets stratégiques, comme Gara Djebilet, les voies ferrées, augmenté les pensions… nous soutenons le Président dans sa politique de réforme», a-t-il insisté. Même chose en ce qui concerne la politique étrangère plus précisément les démarches diplomatiques en faveur de la Palestine. Le FLN, explique le SG du parti, «est avec la Palestine et avec tout ce qu’a entrepris la diplomatie algérienne». Des actions qu’il qualifie de «courageuses et honorables» qui ont contraint, fait-il remarquer, les Etats-Unis à user du droit de veto.  En analysant les propos de Benmebarek, il est aisé de déduire que le FLN est en «position d’attente». Il apparaît aussi que choix final devra veiller à éviter le scénario de «division de 2019», quand «les dirigeants étaient allés dans un sens et les militants dans l’autre», rappelle d’ailleurs Abdelkrim Benmbarek. Ainsi cette crainte de raviver la division interne explique visiblement l’important délai de réflexion que s’accorde le parti. Le SG d FLN a souligné encore hier que sa volonté, depuis son arrivée à la tête du parti en novembre 2023, est de resserrer les rangs et de restaurer la confiance. Il a dans ce sens, lancé un appel aux «cadres et militants qui avaient été marginalisés». «Le parti vous est ouvert. Le FLN n’appartient pas à une famille ou une personne», a-t-il affirmé annonçant également que le FLN se dirige vers la numérisation des processus d’adhésion afin de restaurer la confiance dans les mécanismes internes. La création d’une «académie politique» est également évoquée,  car souligne Benmebarek, «notre parti doit former des militants qui ont la culture de l’Etat»

Nadir K.

Continuer La Lecture

Trending