Des partis politiques, des organisations nationales et des associations de la société civile adhèrent pleinement à l’initiative et l’ont réaffirmé à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la mémoire.
Des partis politiques ont, en effet, réaffirmé, samedi leur soutien en faveur de la démarche revendiquant la reconnaissance par l’Etat français des crimes coloniaux commis à l’encontre du peuple algérien, tout en saluant l’initiative du président Tebboune visant à rassembler les Algériens pour construire une « Algérie nouvelle ». A ce propos, le parti du Front de libération nationale (FLN) a affirmé, dans un communiqué, que la tragédie commise par le colonisateur français le 8-Mai 1945, «témoin vivant que la criminalisation du système colonial qui a dépourvu les Algériens de leurs droits à la vie, à la liberté et à la souveraineté», était «une revendication légitime, historique, morale et politique». Affichant «son soutien total à la démarche de réclamer auprès de la France l’excuse et la reconnaissance de ses crimes perpétrés à l’encontre des Algériens», la formation politique a considéré que la commémoration de cet anniversaire «était une occasion pour faire face à la culture de l’oubli et protéger la mémoire de la nation, c’est-à-dire pour s’inspirer d’une leçon traduite par la décision du président de la République,M. Abdelmadjid Tebboune, en instituant le 8-Mai de chaque année ‘Journée nationale de la Mémoire’ ». La commémoration de l’événement se veut également «une opportunité pour affirmer que l’Algérie, qui s’apprête à célébrer le 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, requiert la participation de tous ses enfants en vue d’ériger cet événement en une cérémonie de l’Algérie unie». Dans le même sillage, le FLN, saluant «l’initiative politique visant à rassembler les Algériens», affirme «adhérer à cette démarche et concourir à sa réussite pour appuyer la volonté sincère du Président de la République à surmonter le passé avec son lot de conflits et de rancunes et éradiquer ses séquelles tout en sécurisant l’Algérie face aux différents défis». Pour sa part, le président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina a estimé que les massacres du 8-Mai 1945 étaient “un crime d’extermination au sens propre du mot commis par l’occupation française à l’encontre du peuple algérien sans défense». Qualifiant ces massacres de «legs empoisonné pour le colonialisme français», M. Bengrina a affirmé que «ces crimes sont imprescriptibles». «Aujourd’hui, la France doit assumer son passé et les conséquences qui en résultent», a-t-il poursuivi. Ces évènements étaient un tournant décisif dans l’histoire du combat de l’Algérie et une véritable transition vers la révolution, a-t-il encore dit, soulignant que ce dossier restera, à l’image de la reconnaissance des crimes, la récupération des archives et des ossements des Chouhada ainsi que l’indemnisation des victimes des essais nucléaires au Sahara, parmi les principales questions en suspens entre l’Algérie indépendante et la France coloniale». L’enjeu d’aujourd’hui est le resserrement des rangs et la conjugaison des efforts des enfants du pays pour faire face à quiconque oserait porter atteinte à la sécurité, la stabilité, la souveraineté de l’Algérie ou à ses institutions constitutionnelles.
Algérie nouvelle
De son côté, le secrétaire général de l’Organisation nationale des enfants de Chouhada (Onec), Khelifa Smati, a appelé samedi à Sétif, le peuple avec toutes ses composantes, notamment les jeunes, à adhérer à la démarche du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour l’édification de la nouvelle Algérie. Au cours du congrès régional des wilayas de l’Est, tenu à la Maison de la culture Houari-Boumediène, M. Smati a considéré que «la mobilisation du peuple avec toutes ses composantes dont la société civile et notamment les jeunes, autour de la démarche du président de la République, des institutions de l’Etat et de l’Armée nationale populaire contribuera à réaliser une cohésion intérieure et constituer une force». L’Onec, a-t-il ajouté, œuvre avec les institutions de la République à concrétiser la démarche du président de la République et «travaille avec détermination pour le succès de son 6e Congrès, prévu les 25 et 26 mai courant à Alger, pour placer cette organisation sur le bon chemin et lui permettre de contribuer à l’édification de la nouvelle Algérie». Il a souligné, en outre, la nécessité de consentir davantage d’efforts pour recouvrer la crédibilité de l’Onec et sa réputation au sein de la société, considérant que la conjoncture traversée par l’organisation «exige aujourd’hui de tous ses cadres de tirer les leçons, resserrer les rangs et faire montre de responsabilité et de discipline pour lui donner une image digne de la mission pour laquelle elle a été fondée». Des rencontres régionales similaires seront tenues à travers les wilayas du Centre, de l’Ouest et du Sud en prévision de la tenue du 6e Congrès de l’Onec, a indiqué son secrétaire général.
Nécessité d’une «large adhésion»
Le président de la Coordination nationale de la société civile (CNSC), Abdelhafidh Bessalah, a appelé quant à lui, samedi à Tizi Ouzou, à soutenir la démarche de «rassemblement» initiée par le président de la République,
M. Abdelmadjid Tebboune. S’exprimant lors d’une rencontre à l’occasion de la Journée de la Mémoire et commémorant le 77e anniversaire des évènements sanglants du 8-Mai 1945, M. Bessalah a mis l’accent sur «la nécessaire adhésion et mobilisation large» de la société civile à cette démarche. C’est «une démarche et un rempart infranchissable visant la consolidation de la cohésion nationale par le rassemblement de toutes les forces vives de la nation dans l’objectif de prémunir notre pays de toutes les intentions malveillantes auxquelles il fait face», a-t-il soutenu lors de cette rencontre organisée au Musée régional du Moudjahid. Il a, dans ce sillage, exhorté les jeunes générations à «s’inspirer du sacrifice de nos martyrs et vaillants moudjahidine qui se sont sacrifiés dans l’union et la fraternité pour libérer l’Algérie du joug colonial». Evoquant les sanglants évènements du 8-Mai 1945, M. Bessalah a estimé que «nul ne doit oublier ou pardonner ces massacres et les innombrables autres commis par le colonialisme contre l’Algérie et son peuple», soulignant l’impératif de “protéger le pays et sa mémoire qui font face à des tentatives de déstabilisation et de perversion par des parties hostiles et manipulatrices». Le responsable associatif a appelé, également, à poursuivre le combat pour la reconnaissance de ces massacres et de tous les crimes du colonialisme par l’Etat français et l’indemnisation des victimes. «Nous ne cesserons jamais de revendiquer la reconnaissance de ces massacres et l’indemnisation des victimes», dira-t-il, à ce propos. Lors de cette rencontre, initiée par la coordination de wilaya de la société civile, en collaboration avec les organisations locales, plusieurs témoignages ont été apportés sur ces massacres. Youcef Sahel, enseignant-chercheur au département d’Histoire de l’Université Mouloud Mammeri, a considéré que ces massacres ont «mis à nu le mensonge colonial et demeurent l’empreinte de la cruauté».
Synthèse R. N.
