Au cours de la même journée, de nouveaux bombardements ont touché l’Ukraine. Au moins trois personnes ont été tuées et douze ont été blessées selon les services de secours locaux. «L’ennemi a tiré sur une école et un internat», ont précisé les secours nationaux ukrainiens sur Telegram. Plusieurs photos de bâtiments détruits et des véhicules calcinés ont également été partagées par le gouverneur de la région de Tcherniguiv, Viatcheslav Tchaouss. Ce dernier a ajouté que des maisons résidentielles et des bâtiments administratifs avaient également été touchés. Sur le terrain, le travail de la justice continue. Le procureur adjoint de Kharkiv, Andrey Kravchenko, a révélé que près de 1.000 enquêtes pour crimes de guerre avaient été lancées dans sa région. 29 d’entre elles concernent des meurtres. «Les instructions sont ouvertes», a-t-il déclaré, assurant que la justice prendrait le temps qu’il faudrait, et ne livrerait pas de jugements expéditifs. Alors que des centaines de soldats blessés sont toujours retranchés dans l’usine Azovstal de Marioupol, des discussions entre Kiev et Moscou auraient lieu pour entraîner une évacuation. C’est en tout les cas ce qu’a révélé Olga Stefanishyna, vice-première ministre ukrainienne en charge de l’intégration européenne et conseillère de Volodymyr Zelensky. «Nous espérons une issue positive», a-t-elle assuré, évoquant une «lueur d’espoir grâce à l’intervention du SG de l’ONU et de l’ONU dans son ensemble». Antonio Guterres s’était en effet rendu à Moscou il y a deux semaines pour tenter de convaincre le président russe Vladimir Poutine de mettre fin à son invasion de l’Ukraine. Un ancien mercenaire membre du groupe Wagner Marat Gabidullin est le premier et à ce jour le seul ancien mercenaire de Wagner à parler à visage découvert. Wagner, du nom de cette compagnie militaire privée russe créée en 2014, et soupçonnée d’être présente jadis en Syrie et aujourd’hui en Afrique et Ukraine. Selon le Times, ils sont 400 mercenaires à avoir été déployés à Kiev sous les ordres du Kremlin pour renverser le gouvernement ukrainien. L’ancien mercenaire confirme la présence de ses ex-compagnons en Ukraine, «essentiellement pour soutenir les milices des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk», dans l’est du pays. Pour sa part, il se souvient de ce qu’il a vu sur le terrain en Ukraine en 2015 dans le Donbass, à l’occasion de sa première mission au sein de Wagner. «Notre principale mission était de maintenir l’ordre au sein de la République populaire de Lougansk, et de mener des missions de reconnaissance du côté ukrainien». Mais l’homme l’assure: «Ce qui se passait sur le terrain était le contraire de la propagande russe». Marat Gabidullin a intégré la milice paramilitaire à l’été 2015. De son histoire, il a tiré un livre, «Moi, Marat, ex-commandant de l’armée Wagner».
Exactions attribuées à la Russie : Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU demande une enquête
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a approuvé ce 12 mai par 33 votes pour, 2 contre (Chine et Erythrée) et 12 abstentions (dont l’Inde, le Sénégal et le Cameroun), une résolution visant les forces militaires russes. Le texte demande que la commission internationale de l’ONU sur l’Ukraine mène une «enquête» sur de graves violations des droits de l’homme présumées dans les régions de Kiev, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy à la fin de février et en mars 2022, «en vue de demander des comptes aux responsables». La résolution demande également à Moscou de faire en sorte que les organisations internationales, dont celles de l’ONU, puissent «accéder immédiatement et sans entrave aux personnes qui ont été transférées de régions ukrainiennes touchées par le conflit et sont détenues» en Russie ou dans des territoires contrôlés par l’armée russe. A l’issue d’une première réunion le 4 mars, Kiev avait fait adopter une résolution décidant de créer d’urgence une commission d’enquête internationale indépendante sur la situation en Ukraine. Le représentant de la Russie dénonce «un nouveau sabbat politique pour diaboliser la Russie» Guennadi Gatilov, représentant permanent de la Russie auprès du bureau de l’ONU et d’autres organisations internationales à Genève, avait critiqué la tenue de cette session spéciale du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en ces termes : «L’Occident dans son ensemble met en scène un nouveau sabbat politique pour diaboliser la Russie. «Ils ont depuis longtemps cessé de s’intéresser à établir la vérité, et les crimes commis par les militaires et les nationalistes ukrainiens contre leurs propres citoyens continuent d’être soigneusement ignorés», avait-il également déclaré sur Telegram.
R. I.