Il fallait s’y attendre, la France sous Macron II ne veut pas rester à l’écart de la Nouvelle Algérie et de son ouverture aux investissements indirects étrangers à cause de malentendus politiques. Paris, qui observe Alger diversifier ses partenariats semble donc décidée à revenir à des relations pragmatiques, pour tourner la page des ingérences et des discours déplacés qui ont irrité Alger. C’est probablement le sens du dernier échange téléphonique entre les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune.
Partenariats diversifiés
Il faut dire que les déplacements du Président algérien Abdelmadjid Tebboune en Tunisie, Egypte, en Turquie, au Qatar, en Italie…en plus de la visite de plusieurs chefs d’Etats ou hauts responsables étrangers en Algérie venus de la Russie, des Etats-Unis ou d’autres pays, ont prouvé l’attrait du marché algérien malgré la crise économique mondiale qui a figé les investissements durant la pandémie du Coronavirus. C’est pourquoi, la France, partenaire important de l’Algérie dans plusieurs domaines, en tant que fournisseur et client, pourrait voir cette diversification des partenariats comme une menace pour son économie qui pourrait accuser un certain manque à gagner. Or, le président Emmanuel Macron, témoin de la crise diplomatique actuelle avec l’Espagne et la suspension du traité d’amitié qui s’en est suivi, a visiblement opté pour un nouveau type de relations économiques débarrassé des considérations politiciennes. D’autant plus que ces interférences sont surtout le résultat d’un lobbying que subit le jeune président français de la part de milieux nostalgiques de la colonisation, des relais du Makhzen ou de la mouvance sioniste hostiles à l’Algérie en raison, justement, de ses positions anticolonialistes.
Apaisement et solutions
Avant-hier, le communiqué de la Présidence de la République rapportait l’échange téléphonique entre les deux présidents en ces termes : «Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron se sont entretenus samedi au téléphone et exprimé leur volonté d’approfondir les relations entre les deux pays (…) Durant cet entretien, les deux présidents ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer pour leur approfondissement particulièrement après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat.» Les dossiers régionaux du Sahel et de la Libye auraient aussi été évoqués, ce qui sous-entend une volonté de Paris de reprendre la concertation avec Alger dont l’appareil diplomatique n’épargne aucun effort en faveur de la stabilité régionale. Pour les observateurs avertis, ce retour à des relations apaisées impliquera une prise en charge sereine des contentieux relatifs aux reconduites à la frontière des ressortissants Algériens expulsés de France, de l’attribution des visas de part et d’autres, de l’activité subversive de membres d’organisations terroristes du Mak et de Rachad à partir du territoire français, de la question du Sahara Occidental…Parce que l’Algérie ne peut plus tolérer de coups bas de la part de partenaires prétendus amis. Dans un contexte de retour à la guerre froide, l’Algérie a su affirmer son attachement au non-alignement et à la promotion de la paix pour le co-développement. Forte de l’unité de son peuple et de la mobilisation permanente de l’Armée Nationale Populaire, l’ANP, garante de la protection du territoire contre toutes les menaces, l’Algérie sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, tient à entretenir les meilleures relations avec la France et son peuple à condition qu’aucune provocation contre sa souveraineté et son intégrité territoriale ne vienne contrarier l’entente cordiale. Il revient donc à la présidence Macron II de privilégier les échanges économiques et politiques sains dans un rapport gagnant-gagnant.
Nordine Mzala