Le Président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, a débuté, hier, une visite de travail en Algérie, à la tête d’une importante délégation ministérielle. Il a été accueilli à l’aéroport international Houari-Boumediene, par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, et des membres du gouvernement, a rapporté l’agence APS. Le quatrième sommet entre les gouvernements algérien et italien, dont les travaux ont été coprésidés par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune et le président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, s’est tenu au siège de la Présidence de la République. Dans le cadre de cette visite, des discussions bilatérales se sont déroulées entre les délégations des deux pays concernant plusieurs secteurs. La rencontre a regroupé les ministres des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Kamal Beldjoud, de la Justice, Garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et des Travaux publics, Kamel Nasri, et le président de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), Tarek Kour, avec leurs homologues italiens. Le 4e sommet algéro-italien sera l’occasion de signer plusieurs accords, notamment sur la fourniture de gaz, selon les services du Premier ministre italien, cités par l’agence AFP. Le sommet «vise à confirmer le partenariat privilégié dans le secteur de l’énergie », a ajouté la même source. Les accords concerneront aussi la justice, les micro-entreprises et start-ups, la coopération industrielle, le développement durable et la protection du patrimoine culturel, selon la même source. L’Italie importe 95% du gaz qu’elle consomme, dont environ 40% provenaient de Russie en 2021. L’Algérie, l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Italie, est son deuxième fournisseur de gaz. Depuis le début de guerre en l’Ukraine fin février, de nombreux pays se sont tournés vers l’Algérie pour réduire leur dépendance de la Russie. L’Algérie a décidé d’augmenter de 4 milliards de m3 supplémentaires le volume de ses livraisons de gaz à l’Italie à partir de la semaine prochaine, a annoncé, vendredi dernier, l’agence APS. Il s’agit de 4 milliards de m3 de gaz supplémentaires qui seront livrés par Sonatrach à ENI et à ses autres partenaires italiens à partir de la semaine prochaine. L’Algérie, qui entretient des relations privilégiées avec l’Italie, a déjà livré à ce pays depuis le début de l’année 13,9 milliards de m3 dépassant de 113% les volumes prévisionnels, prévoit encore de livrer d’ici la fin de l’année 2022, six (6) milliards de m3 supplémentaires de gaz algérien à l’Italie. L’accord relatif à l’augmentation des volumes de gaz fournit à l’Italie avait été annoncé par Mario Draghi lors de sa dernière visite à Alger en avril dernier. Ce sont ainsi quelque 9 milliards de mètres cube par an supplémentaires – qui correspondent à la capacité restante du gazoduc Transmed reliant depuis bientôt quarante ans les deux pays via la Tunisie- qui transiteront vers l’Italie: 3 milliards de plus cette année et encore 6 milliards de plus en 2023. Le contrat gazier entre les deux pays a été renouvelé en mai 2019 pour une durée de huit ans jusqu’en 2027, en plus de deux années optionnelles supplémentaires. En parallèle, les deux pays avaient signé une déclaration d’intention sur la coopération bilatérale dans le secteur de l’énergie. Le président du Conseil italien avait précisé que l’Italie était prête à travailler avec l’Algérie sur le développement d’énergies renouvelables et d’hydrogène vert. Ces accords intervenaient dans un contexte marqué par une crise entre l’Algérie et l’Espagne, l’un de ses plus gros clients de gaz. Le ministère de l’Energie, Mohamed Arkab, avait menacé en avril de rompre le contrat de fourniture de gaz à l’Espagne si cette dernière venait à l’acheminer « vers une destination tierce », dans un contexte de tensions avec Madrid et le Maroc autour du Sahara occidental.
Mohamed Haroune