Un incident s’est produit du côté espagnol, hier en fin de matinée, sur le gazoduc Medgaz, reliant l’Algérie à l’Espagne, «provoquant une rupture momentanée de l’approvisionnement en gaz de l’Espagne», a annoncé Sonatrach dans un communiqué. «Les équipes techniques espagnoles sont à pied œuvre pour effectuer les réparations nécessaires et rétablir l’approvisionnement de l’Espagne en gaz dans les plus brefs délais», précise la même source. Après son extension, Medgaz a une capacité de charge de plus de 10 milliards de mètres cubes par an, contre 8 milliards actuellement. L’agrandissement a été réalisé grâce à l’expansion de la station de compression de Beni Saf. Le gazoduc Medgaz, qui est une route directe, est le plus économique en termes d’approvisionnement en gaz vers le sud de l’Europe. Medgaz exploite le gazoduc Algérie-Europe via l’Espagne, fournissant du gaz naturel directement à partir de Beni Saf, et d’Almeria, sur l’Espagnole. Depuis son lancement en avril 2011, Medgaz a achevé huit ans et demi d’exploitation ininterrompue, s’étant imposé comme l’une des entrées les plus importantes dans le système de gaz espagnol. Le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) avait une capacité d’environ 13 milliards de mètres cubes (m3) par an. Mais depuis quelques années, il était exploité avec un volume annuel qui ne dépassait pas les 4 à 6 milliards de m3/an, tandis que Medgaz acheminait 8,5 milliards de m3 par an. Ces volumes de gaz étaient acheminés aux marchés espagnol et portugais. Le tout premier gazoduc à être construit sous la Méditerranée, relie l’Algérie (Béni Saf) à l’Espagne (Almería). Cette conduite, au coût total de près de 1 milliard d’euros, dont la moitié financée par la BEI, devrait transporter près de huit milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Le groupe Sonatrach – quatrième fournisseur de gaz de l’Europe – a commencé à livrer du gaz naturel à ses partenaires espagnols (Cepsa, Endesa et Iberdrola) et français (GDF Suez). Long de 1.050 km, le gazoduc Medgaz est une prouesse technologique. Ce projet prioritaire du domaine des réseaux transeuropéens d’énergie a bénéficié du plus gros prêt jamais accordé par la BEI dans le secteur de l’énergie. Medgaz, en suivant un tracé direct et économique, permet un approvisionnement en gaz plus fiable et plus concurrentiel. Le gazoduc, qui est sous-marin sur environ 200 km, est le premier à être construit sous la Méditerranée, à une profondeur de plus de 2 000 m. Il portera à 55 % la part de la consommation espagnole de gaz assurée par l’Algérie, contre 30 % précédemment. L’accord de coopération entre la BEI et la société Medgaz se poursuivra sur les vingt prochaines années. Le gazoduc a une capacité totale de près de 11,5 milliards de m3/an, dont 8 milliards de m3/an pour le projet Medgaz lui-même, la capacité restante devant être utilisée pour alimenter les centrales électriques algériennes de Hadjret Ennous et Terga.
M. T.