Monde
Décès de Mikhaïl Gorbatchev : Un héritage politique qui divise Le dernier dirigeant soviétique s’est éteint à Moscou à l’âge de 91 ans.
Personnage clé de l’histoire du XXe siècle, adulé par les uns et détesté par les autres, son héritage politique divisera pour longtemps les historiens. Mikhaïl Gorbatchev est décédé à Moscou le 30 août, à l’âge de 91 ans, des suites d’une «longue maladie grave», a annoncé l’hôpital clinique central du Kremlin. Né en 1931 à Privolnoye, dans le Caucase du nord, dans le sud de la Russie, ce spécialiste des problématiques agricoles qui avait adhéré au parti communiste en 1952 avait vu sa carrière être favorisée par le directeur du KGB et futur dirigeant soviétique Iouri Andropov. Le 11 mars 1985, il devient SG du Comité central du parti communiste de l’Union soviétique. Ce serait le dernier. Le réformateur Lire aussi Mikhaïl Gorbatchev est décédé à l’âge de 91 ans Le nom de Gorbatchev est avant tout synonyme de glasnost (que l’on traduit généralement par «transparence» en français) et de perestroïka (reconstruction), deux grandes lignes politiques visant à réformer en profondeur l’Union soviétique dont l’économie était particulièrement déprimée. S’il a cherché à moderniser et décentraliser son pays, Mikhaïl Gorbatchev a aussi souhaité le débarrasser de poids qui existaient depuis l’époque stalinienne. C’est ainsi que la censure se fait plus flexible (des œuvres jusqu’alors interdites comme le Docteur Jivago de Boris Pasternak sont publiées Le physicien et prix Nobel de la paix Andreï Sakharov, père de la bombe H soviétique et critique des autorités soviétiques est libéré de sa résidence surveillée…) et qu’il commence à ouvrir son pays à l’étranger. Les grandes dates marquantes de son gouvernement relèvent surtout de la politique étrangère : le 8 décembre 1987, Gorby signe avec Ronald Reagan le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (dont Donald Trump s’est retiré, le rendant de facto caduque) puis le 31 juillet 1991, avec George Bush, le traité START I pour la réduction des armes stratégiques. Le dernier dirigeant soviétique reçoit le prix Nobel de la paix en 1990 mais assiste, impuissant, à la dislocation du bloc de l’Est puis de l’Union soviétique elle-même. Après l’effondrement de l’Union soviétique, politiquement vaincu par Boris Eltsine, Mikhaïl Gorbatchev a fondé Green Cross International, ONG tournée vers les préoccupations environnementales et, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 1996, il n’aura été que le spectateur d’années 1990 particulièrement difficiles pour la population russe qui dut s’adapter à un nouveau système économique. Toutes les tentatives de retour en politique du dernier dirigeant soviétique se sont soldées par des échecs. Critique du président Poutine, allant jusqu’à demander que ce dernier quitte ses fonctions en 2011, il avait néanmoins soutenu le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie. Trente ans après la chute du mur de Berlin, Mikhaïl Gorbatchev est aussi admiré en Occident qu’il est critiqué par les Russes. De 1987 à 1991, une véritable «Gorbymania» s’empare de l’Europe et des Etats-Unis. La volonté de libéralisation du dirigeant soviétique apparaît comme un geste de bonne volonté mais aussi comme la victoire d’un système : les communistes semblent n’avoir aucun autre choix que celui de la transition vers la démocratie libérale. De nos jours, Mikhaïl Gorbatchev est toujours présenté de manière un peu simpliste comme celui qui aura mis un point final à ce qui est considéré comme des «dictatures communistes». Sur le plan extérieur, Mikhaïl Gorbatchev est aussi perçu comme celui qui a mis à bas le prestige d’une nation, nombre de Russes pointant du doigt sa naïveté lorsqu’il affirme que les Américains lui avaient fait la promesse orale que l’OTAN ne serait jamais étendue à l’est de l’Europe jusqu’aux frontières russes. De fait, en l’absence de traité en la matière, alors même que le Pacte de Varsovie était dissous en juillet 1991, l’OTAN s’est élargi en 1999, 2004, 2009 et 2017. Favori de l’Occident, mal aimé en Russie, Mikhaïl Gorbatchev aura aussi toujours souffert d’être comparé au dirigeant chinois Deng Xiaoping qui, à la même époque, avait engagé son pays dans des réformes en profondeur, des réformes habiles, qui ont réussi à maintenir un système politique tout en libéralisant l’économie.
La Une
Dénonçant ses crimes à Gaza : Le Canada suspend 30 permis de vente d’armes à l’entité sioniste
Le Canada ne veut plus cautionner les crimes sionistes dans les territoires palestiniens occupés notamment à Gaza où les balles de l’armée ont fait déjà, des milliers de victimes et autant de blessés.
En effet. La ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly, a affirmé mardi qu’aucune arme ou composante d’armes fabriquées au Canada ne serait « envoyée » dans la bande de Gaza, soumise aux bombardements sans répit de l’armée israélienne depuis près d’un an.
« J’ai suspendu cet été environ 30 permis existants d’entreprises canadiennes » a déclaré Joly. Ces permis avaient été approuvés avant l’interdiction de janvier sur les nouvelles ventes d’armes pouvant être utilisées à Gaza, où la crise humanitaire s’aggrave dans le contexte de la guerre en cours.
« La politique est claire. Il n’y a pas d’armes ni de composantes d’armes canadiennes qui vont se retrouver à Gaza. Un point c’est tout », a déclaré la ministre canadienne en marge du caucus du Parti libéral du Canada en Colombie-Britannique, assurant que son gouvernement ne permettra pas que des armes canadiennes soient envoyées « de façon indirecte en Israël ».
La ministre faisait notamment référence aux États-Unis, qui ont récemment approuvé la vente d’un lot d’armes à Israël d’une valeur totale de 20 milliards de dollars américains, comprenant un contrat pour des munitions de fabrication québécoise.
Le contrat en question, dont la valeur est estimée à 61,1 millions de dollars américains, prévoit notamment la livraison à Israël de 50 000 obus de mortier fabriqués par la société General Dynamics Produits de défense et Systèmes tactiques–Canada, dont le siège social et l’usine de munitions sont situés à Repentigny, au Québec.
La suspension des permis d’exportation par le Canada fait écho à une décision similaire prise récemment par le Royaume-Uni, qui a également suspendu certaines exportations d’armes vers Israël.
R.I
Monde
Pakistan : Arrestations de dirigeants du parti d’Imran Khan
La police et le parti de l’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan ont annoncé, hier, que plusieurs députés et dirigeants du parti avaient été arrêtés lors de perquisitions menées le jour après un grand rassemblement organisé à Islamabad pour exiger la libération de Khan. L’ex-joueur de cricket, âgé de 71 ans, est incarcéré depuis plus d’un an après avoir été destitué en 2022 à la suite d’un conflit avec les dirigeants de l’armée pakistanaise, qui contrôlent en grande partie le pouvoir politique du pays de 241 millions d’habitants. Selon un porte-parole de la police, quatre personnes ont été arrêtées, tandis que le parti affirme que 13 personnes ont été arrêtées dans différents lieux à Islamabad, y compris des personnes qui ne sont pas membres du parlement. Les perquisitions ont eu lieu après des affrontements entre les partisans du parti et la police lors du rassemblement à la périphérie de la ville, où les manifestants réclamaient la libération de Khan. Ces affrontements ont conduit à des blessures pour un haut responsable de la police. Le parti a indiqué que les violences avaient éclaté après que la police ait utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser un rassemblement pacifique. Le ministre de l’Information, Atee Allah Tarar, a déclaré qu’Ali Amin Gandapur, Premier ministre de la province de Khyber Pakhtunkhwa et dirigeant du parti, avait menacé de libérer Khan par la force et incité ses partisans à commettre des actes de violence. Un porte-parole de la police a confirmé l’arrestation d’au moins quatre personnes, mais aucun détail officiel n’a été communiqué sur les motifs des arrestations ou les accusations portées contre les personnes détenues.
Monde
Sénégal : Amadou Bâ forme un nouveau parti politique
Amadou Bâ, Premier ministre du Sénégal de septembre 2022 à mars 2024, a annoncé lundi la création d’un nouveau parti politique, marquant ainsi sa rupture avec la coalition présidentielle Benno BokkYakaar (Bby), pour laquelle il était le candidat lors des élections présidentielles de mars 2024. Le rassemblement, qui s’est tenu dans un hôtel de la capitale, a vu la présence de figures de l’ancien régime, dont Cheikh Oumar Anne et Abdoulatif Coulibaly, anciens ministres sous MackySall, ainsi que d’aliousall, le frère de l’ex-président. Ces personnalités ont assisté à la création du comité d’initiatives chargé de formaliser la nouvelle formation politique. Bâ a expliqué que ce nouveau parti répondait à un appel décisif et à une nécessité de prendre un tournant politique. « Aujourd’hui, nous sommes à un tel tournant», a-t-il déclaré, soulignant qu’il avait reçu de nombreuses sollicitations pour créer un parti politique. «Après mûre réflexion, jai décidé de répondre à cet appel», a-t-il précisé, annonçant que le comité d’initiatives se chargerait des consultations pour promouvoir sa vision politique, baptisée « Nouvelle Responsabilité». Il a également prévu d’engager des concertations avec diverses forces vives ainsi qu’avec des responsables de Bby et de l’Alliance pour la République (Apr), dont il était le principal dirigeant à Dakar. «Nous devons poser des bases solides en consultant largement avant de formaliser ce parti, qui incarne notre nouvelle responsabilité», a-t-il ajouté, mettant en avant la présence de nombreux députés, anciens directeurs généraux et maires lors de la rencontre. Arrivé en deuxième position lors de la présidentielle avec 35 % des voix, Bâ, qui a également occupé les portefeuilles de l’Économie et des Finances ainsi que des Affaires étrangères, a diagnostiqué des dysfonctionnements internes dans son ancien camp comme étant à l’origine des freins à leurs ambitions communes. Il a appelé à tirer des leçons de cette expérience pour construire quelque chose de plus solide et sincère. Bâ a également précisé qu’il ne cherchait pas à créer un parti dans une optique électorale immédiate et a annoncé une tournée nationale pour rencontrer ses soutiens à travers le pays. Il a réfuté les accusations de corruption portées par Karim Wade, candidat du Parti Démocratique Sénégalais (Pds), qui avait été écarté lors de l’élection. Cette annonce intervient dans un contexte politique tendu, avec la dissolution possible de l’Assemblée nationale à partir du 12 septembre et l’organisation de législatives anticipées. Le parti de MackySall, l’Apr, ainsi que d’autres formations, ont formé le bloc des Libéraux et Démocrates (Bld, Takku) en préparation de ces élections.
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