Monde
Tunisie : La crise vide les rayons des supermarchés «Ça fait un moment que ça dure, et c'est vraiment inquiétant».
Cela fait plusieurs mois que lorsqu’elle va faire ses courses à Tunis, Emna El Hammi, 41 ans, ne trouve pas ce qu’elle souhaite. Depuis la guerre en Ukraine, la Tunisie est confrontée à une inflation galopante (+8,2% en juillet 2022 selon l’Institut national de la statistique tunisienne) ainsi qu’à d’importantes pénuries alimentaires et énergétiques, qui contraignent certaines enseignes à rationner les marchandises telles que l’huile, le beurre ou encore le sucre. «Dans les rayons des supermarchés ou des épiceries tunisiennes, il n’y a pas grand-chose ou parfois même rien à certains rayons pendant des semaines… Ils réapprovisionnent très peu», raconte la quadragénaire, qui travaille dans une entreprise de conseil de la capitale. «Cela fait plus de 6 mois qu’il y a une pénurie de farine, donc c’est compliqué de trouver du pain dans les boulangeries. Il y a aussi une pénurie d’eau, de farine, de sucre, de lait…», énumère cette habitante de Tunis. En effet, le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé en mars dernier une série de mesures afin que les marchandises subventionnées soient réservées en priorité à la population. Il a dit vouloir «mener une guerre acharnée» contre les spéculateurs qui veulent «porter atteinte à la paix sociale et la sûreté» du pays. Or, «il n’y a pas assez de contrôles donc les marchandises subventionnées sont accaparées par les professionnels et ils se voient obligés de faire des réquisitions», déplore la jeune femme, lassée par la situation qui étrangle financièrement la population.
La Une
Dénonçant ses crimes à Gaza : Le Canada suspend 30 permis de vente d’armes à l’entité sioniste
Le Canada ne veut plus cautionner les crimes sionistes dans les territoires palestiniens occupés notamment à Gaza où les balles de l’armée ont fait déjà, des milliers de victimes et autant de blessés.
En effet. La ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly, a affirmé mardi qu’aucune arme ou composante d’armes fabriquées au Canada ne serait « envoyée » dans la bande de Gaza, soumise aux bombardements sans répit de l’armée israélienne depuis près d’un an.
« J’ai suspendu cet été environ 30 permis existants d’entreprises canadiennes » a déclaré Joly. Ces permis avaient été approuvés avant l’interdiction de janvier sur les nouvelles ventes d’armes pouvant être utilisées à Gaza, où la crise humanitaire s’aggrave dans le contexte de la guerre en cours.
« La politique est claire. Il n’y a pas d’armes ni de composantes d’armes canadiennes qui vont se retrouver à Gaza. Un point c’est tout », a déclaré la ministre canadienne en marge du caucus du Parti libéral du Canada en Colombie-Britannique, assurant que son gouvernement ne permettra pas que des armes canadiennes soient envoyées « de façon indirecte en Israël ».
La ministre faisait notamment référence aux États-Unis, qui ont récemment approuvé la vente d’un lot d’armes à Israël d’une valeur totale de 20 milliards de dollars américains, comprenant un contrat pour des munitions de fabrication québécoise.
Le contrat en question, dont la valeur est estimée à 61,1 millions de dollars américains, prévoit notamment la livraison à Israël de 50 000 obus de mortier fabriqués par la société General Dynamics Produits de défense et Systèmes tactiques–Canada, dont le siège social et l’usine de munitions sont situés à Repentigny, au Québec.
La suspension des permis d’exportation par le Canada fait écho à une décision similaire prise récemment par le Royaume-Uni, qui a également suspendu certaines exportations d’armes vers Israël.
R.I
Monde
Pakistan : Arrestations de dirigeants du parti d’Imran Khan
La police et le parti de l’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan ont annoncé, hier, que plusieurs députés et dirigeants du parti avaient été arrêtés lors de perquisitions menées le jour après un grand rassemblement organisé à Islamabad pour exiger la libération de Khan. L’ex-joueur de cricket, âgé de 71 ans, est incarcéré depuis plus d’un an après avoir été destitué en 2022 à la suite d’un conflit avec les dirigeants de l’armée pakistanaise, qui contrôlent en grande partie le pouvoir politique du pays de 241 millions d’habitants. Selon un porte-parole de la police, quatre personnes ont été arrêtées, tandis que le parti affirme que 13 personnes ont été arrêtées dans différents lieux à Islamabad, y compris des personnes qui ne sont pas membres du parlement. Les perquisitions ont eu lieu après des affrontements entre les partisans du parti et la police lors du rassemblement à la périphérie de la ville, où les manifestants réclamaient la libération de Khan. Ces affrontements ont conduit à des blessures pour un haut responsable de la police. Le parti a indiqué que les violences avaient éclaté après que la police ait utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser un rassemblement pacifique. Le ministre de l’Information, Atee Allah Tarar, a déclaré qu’Ali Amin Gandapur, Premier ministre de la province de Khyber Pakhtunkhwa et dirigeant du parti, avait menacé de libérer Khan par la force et incité ses partisans à commettre des actes de violence. Un porte-parole de la police a confirmé l’arrestation d’au moins quatre personnes, mais aucun détail officiel n’a été communiqué sur les motifs des arrestations ou les accusations portées contre les personnes détenues.
Monde
Sénégal : Amadou Bâ forme un nouveau parti politique
Amadou Bâ, Premier ministre du Sénégal de septembre 2022 à mars 2024, a annoncé lundi la création d’un nouveau parti politique, marquant ainsi sa rupture avec la coalition présidentielle Benno BokkYakaar (Bby), pour laquelle il était le candidat lors des élections présidentielles de mars 2024. Le rassemblement, qui s’est tenu dans un hôtel de la capitale, a vu la présence de figures de l’ancien régime, dont Cheikh Oumar Anne et Abdoulatif Coulibaly, anciens ministres sous MackySall, ainsi que d’aliousall, le frère de l’ex-président. Ces personnalités ont assisté à la création du comité d’initiatives chargé de formaliser la nouvelle formation politique. Bâ a expliqué que ce nouveau parti répondait à un appel décisif et à une nécessité de prendre un tournant politique. « Aujourd’hui, nous sommes à un tel tournant», a-t-il déclaré, soulignant qu’il avait reçu de nombreuses sollicitations pour créer un parti politique. «Après mûre réflexion, jai décidé de répondre à cet appel», a-t-il précisé, annonçant que le comité d’initiatives se chargerait des consultations pour promouvoir sa vision politique, baptisée « Nouvelle Responsabilité». Il a également prévu d’engager des concertations avec diverses forces vives ainsi qu’avec des responsables de Bby et de l’Alliance pour la République (Apr), dont il était le principal dirigeant à Dakar. «Nous devons poser des bases solides en consultant largement avant de formaliser ce parti, qui incarne notre nouvelle responsabilité», a-t-il ajouté, mettant en avant la présence de nombreux députés, anciens directeurs généraux et maires lors de la rencontre. Arrivé en deuxième position lors de la présidentielle avec 35 % des voix, Bâ, qui a également occupé les portefeuilles de l’Économie et des Finances ainsi que des Affaires étrangères, a diagnostiqué des dysfonctionnements internes dans son ancien camp comme étant à l’origine des freins à leurs ambitions communes. Il a appelé à tirer des leçons de cette expérience pour construire quelque chose de plus solide et sincère. Bâ a également précisé qu’il ne cherchait pas à créer un parti dans une optique électorale immédiate et a annoncé une tournée nationale pour rencontrer ses soutiens à travers le pays. Il a réfuté les accusations de corruption portées par Karim Wade, candidat du Parti Démocratique Sénégalais (Pds), qui avait été écarté lors de l’élection. Cette annonce intervient dans un contexte politique tendu, avec la dissolution possible de l’Assemblée nationale à partir du 12 septembre et l’organisation de législatives anticipées. Le parti de MackySall, l’Apr, ainsi que d’autres formations, ont formé le bloc des Libéraux et Démocrates (Bld, Takku) en préparation de ces élections.
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