Le président de l’Association nationale des gynécologues-obstétriciens libéraux (ARGOPC), Dr Abdenour Youcef Khodja a affirmé, hier, que le recours à l’accouchement par césarienne en Algérie était «exagéré». En marge du 17e congrès international de l’ARGOPC. Le Dr Youcef Khodja a indiqué que le recours à la césarienne était une pratique mondiale, devenue toutefois, «exagérée» en Algérie, en ce sens que le nombre d’accouchement par césarienne oscille entre 60 à 70% dans le pays. Si certaines femmes préfèrent accoucher par césarienne pour éviter les douleurs, il existe «un manque de formation et de formateurs parmi les sages-femmes et les médecins spécialistes», a-t-il déploré, appelant dans ce sens à renforcer et à perfectionner la formation pour assurer un accouchement sans risques. Le chef du service de gynécologie-obstétrique à l’établissement hospitalo-universitaire (EHU) Nafissa Hamoud (ex Parnet), le Pr Mokrane Medjtoh a précisé, lui, que l’accouchement par césarienne dans les pays du nord connaissait un taux «très faible», rappelant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de «ne pas dépasser 15% des accouchements par césarienne dans chaque pays». Le spécialiste a affirmé que le recours à cette pratique médicale «peut entraîner des complications, voire même le décès pendant ou après l’accouchement aussi bien de la maman que du nouveau-né». Le Pr Medjtoh a appelé à assurer un meilleur suivi de la grossesse et à recourir à l’accouchement naturel au lieu de la césarienne à travers laquelle le secteur privé cherche à réaliser un gain facile. Concernant les affaires introduites en justice pour erreurs médicales, les spécialistes ont appelé à la nécessité de «réexaminer l’expertise médicale avant d’accuser et poursuivre le praticien, laquelle n’est pas souvent soumise à l’avis des spécialistes, ce qui entraînerait l’emprisonnement de médecins en raison de complications médicales dont ils ne sont pas responsables». S’agissant de la difficulté de la procréation auprès de certains couples, le Dr Youcef Khodja, également membre du Conseil national de déontologie médicale, a imputé ce problème à l’âge tardif du mariage de la femme ces dernières années, ainsi qu’à certaines maladies et autres facteurs environnementaux. Dans le cadre de la formation continue et la mise à jour des connaissances, une expérience technique de l’hystéroscopie a été dispensée au profit des participants à cette rencontre scientifique de deux jours. Cette pratique fut érigée en l’honneur de l’empereur César. La naissance de César est peut-être à l’origine de l’intervention qui porte son nom : on pratiquait bien quelquefois des «césariennes», c’est-à-dire que l’on ouvrait le ventre, soit pour sortir un enfant supposé encore vivant aussitôt après le décès de sa mère, soit pour tenter de sauver la vie de la mère. Pourquoi ce recours excessif à cette pratique devant se limiter uniquement à des cas exceptionnels ? Si dans les cliniques privées l’on suspecte une dérobade pour augmenter le profit, dans les hôpitaux publics on explique cette situation par le manque de moyens et un déficit de lits et de personnels. Car, aucun autre argument ne peut justifier la généralisation de cette pratique chirurgicale dans les maternités. Le stéréotype, selon lequel la césarienne préserve la vie des femmes, a été battu en brèche par des spécialistes qui avancent, chiffres à l’appui, que le taux de mortalité des femmes pendant l’accouchement par césarienne est cinq fois plus élevé que lors de l’accouchement par voie basse. L’expansion de cette pratique chirurgicale, tout à fait contestable, ne se limite pas à l’Algérie. Elle touche tous les pays en voie de développement. L’OMS a tiré la sonnette d’alarme en diligentant une enquête mondiale de surveillance de la santé maternelle et enfantine. Le nombre d’accouchement par césarienne a connu une évolution notable, au cours des vingt dernières années, où le taux national n’excédant pas auparavant les 5%,
R. S.