Pour la question légitime du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, considérant cette cause comme une question de décolonisation telle qu’inscrite au niveau de l’Organisation des nations unies (ONU), la position de l’Algérie est constante, devant toutes les instances régionales ou internationales soient-elles. L’Union nationale des ordres des avocats (UNOA), vient d’en donner un autre exemple sur l’unité de la parole sur cette question, à l’occasion d’une réunion de l’Union arabe des avocats tenue au Liban. En effet, la délégation algérienne conduite par Ibrahim Taïri, s’est immédiatement retirée des travaux de la rencontre à la suite d’un dérapage du président de l’organisation arabe, le bâtonnier égyptien. Ce dernier s’est permis d’évoquer dans son discours, ce qu’il estime être le «Sahara marocaine». Ce qui n’a pas laissé indifférent la délégation algérienne. Après avoir écouté les interventions des bâtonniers de Tripoli et de Beyrouth (Liban) ainsi du secrétaire général de l’Union arabe des avocats, le président de l’Union nationale des ordres des avocats (UNOA) algériens et la délégation l’accompagnant, pour participer aux travaux de la réunion du Bureau permanent de l’organisation, ne s’attendaient pas à la sortie du bâtonnier égyptien, récemment élu et en sa qualité de président. Ce dernier, «au lieu de respecter les statuts de l’Union et de se concentrer sur les objectifs de l’organisation dans le renforcement du rôle de l’Union sur le plan humain et professionnel», écrit l’UNOA dans un communiqué, «a commis un dérapage». Le bâtonnier d’Egypte, visiblement proche de la thèse marocaine et du plan du Makhzen pour l’autonomie au Sahara occidental, contre toutes les recommandations onusiennes en faveur du peuple sahraoui, a été hors sujet dans son intervention. Une allocution, ajoute l’UNOA qu’il aurait pu consacrer à parler des efforts de l’Union arabe des avocats «dans la lutte pour libérer l’espace arabe de toute forme de colonisation, dépendance et violation dont la cause mère (la cause palestinienne) à travers le combat contre l’entité sioniste et le rejet de toute forme de normalisation avec l’ennemi, pour contrer les projets de soumission de la région et la défense de l’unité comme étant une nécessité et un objectif stratégique». Hélas, «l’allocution (de ce dernier, NDLR) a contenu un dérapage contre tous ces principes», dénonce l’UNOA, accusant le bâtonnier égyptien de «traiter de questions qui ne sont ni inscrites à l’ordre du jour de la réunion ni elles constituent un objectif de l’Union arabe des avocats ». «En évoquant la question du Sahara Occidental occupée, inscrite au niveau de l’ONU comme étant une question de décolonisation, la qualifiant de «Sahara marocain», le président de l’Union des barreaux d’Algérie et sa délégation ont exprimé des réserves, contestant une dangereuse déclaration», indique l’organisation d’Ibrahim Taïri. Cette dernière n’a donc pas hésité à «notifier son retrait immédiat des travaux de la réunion», qualifiant les propos du bâtonnier égyptien de «grave précédent dans l’histoire de l’Union arabe des avocats». L’UNOA affirme enfin, que cette question sera posée lors de la prochaine session de son Conseil national, qui prendra donc les mesures qui s’imposent. L’incident que vient de vivre l’UNOA n’est pas unique pour les organisations algériennes engagées dans des cadres régionaux et internationaux. Récemment, l’Association des oulémas musulmans algériens, a gelé son adhésion au sein de l’Union internationale des oulémas musulmans, après le dérapage de son président Ahmed Raïssouni (marocain), qui a appelé le peuple marocain à «marcher sur Tindouf» et a remis en cause l’existence de la Mauritanie. La pression de l’Algérie a poussé le concerné à se retirer de la tête de l’UIOM.
Raouf H.