Abdelmadjid Tebboune veut plus. Il veut mieux. Le chef de l’Etat attend que les walis agissent. Il veut voir le visage de l’Algérie profonde changer à travers leurs actions. C’est ce qu’il leur expliquera, ce samedi, lors de la quatrième rencontre gouvernement-walis.
Après avoir opéré un lifting du gouvernement qui a, pour la première fois, concerné le poste du ministère de l’Intérieur, et après avoir mis, une semaine après, fin aux fonctions de 16 walis, le chef de l’Etat va réunir, ce samedi, les chefs de l’exécutif des wilayas. A voir la démarche, elle semble suivre un chemin bien réfléchie par le président Tebboune qui vise, à travers ces changements, insuffler une nouvelle dynamique au sein du département de Brahim Merad. La quatrième rencontre Gouvernement-walis sera une occasion pour le président d’évaluer l’exécution de son programme au niveau local mais surtout une opportunité pour rappeler à nouveau, aux walis ce que l’Etat attend d’eux. Cette réunion qui ne manquera pas, comme à chaque fois, de voir la participation des membres du Gouvernement, des walis, des représentants des deux chambres du Parlement, des cadres centraux des différents secteurs ministériels, des entreprises et des instances publiques ainsi que des experts et des spécialistes, permettra à Abdelmadjid Tebboune de tracer les objectifs à atteindre pour participer à la relance économique qui donnera corps au développement local, l’équilibre régional et la justice sociale. Tenant à faire appliquer son programme et tenir ses engagements, le président n’a pas hésité, depuis son élection, à écarter de nombreux responsables à chaque fois que la nécessité se fait sentir. Et lorsqu’il s’agit du développement local, la nécessité se transforme en urgence pour le chef de l’Etat. Le dernier mouvement des walis s’inscrit dans cette logique de trouver les hommes efficaces pour mener à bien leurs missions. Abdelmadjid Tebboune ne manquera pas, lors du conclave de samedi, d’exiger efficacité, rapidité et rigueur de ses représentants au niveau local. Il sommera les walis de jouer un rôle actif pour attirer l’investissement, chercher des sources de financement et créer de l’emploi. Une exigence somme toute naturelle vu la dynamique globale qui anime le pays sur le plan politique, économique et social. Il demandera des comptes sur l’avancement des projets des zones d’ombres et le taux de satisfaction des attentes des citoyens. A ce propos d’ailleurs, il y a lieu de rappeler que le président avait déjà instauré des commissions de suivi au niveau de la présidence pour évaluer le travail des ministres et des walis. En fait, Abdelmadjid Tebboune a, à plusieurs reprises, tracés les balises à suivre pour les responsables locaux leur demandant de s’abstenir de faire de fausses promesses et de mettre l’accent sur le déploiement de nouvelles méthodes pour promouvoir l’amélioration des conditions de vie du citoyen et cela en mettant les spécificités et les ressources de chaque région, au service du développement et du bien-être de la population. Walis et responsables locaux sont tenus aussi, comme l’affirme le chef de l’Etat de rapprocher l’administration des citoyens et de gagner leur confiance se qui consolidera davantage la démocratie participative. Les orientations du chef de l’Etat n’ont pas été toujours appliquées. Pour rappel, en 2020, le président avait été désagréablement surpris de voir qu’à peine 10% à 20% de ses instructions appliquées par les walis dans les zones d’ombres. Il avait décidé de sévir et d’écarter «tous ceux qui entraveraient la démarche de l’Algérie nouvelle» non sans prévenir qu’il ne s’agissait là que d’un début. Il tiendra parole en écartant, au pied levé, tout responsable qui manquera à son rôle. Le président a donc fortement secoué le cocotier donnant un réel coup d’accélérateur à la mise en œuvre du plan de développement local. Malgré cela, il semble toujours insatisfait du rendement. Abdelmadjid Tebboune veut plus. Il veut mieux. Le président veut que les walis agissent. Il veut voir le visage de l’Algérie profonde changer. Ce rôle majeur échoit aux hommes qu’il a nommés à la tête des exécutifs wilayales. Ces derniers doivent apporter une touche personnelle dans leur gestion. Ils doivent mener les actions à même de débloquer les problèmes rencontrés sur le terrain en créant une synergie entre tous les acteurs locaux pour une complémentarité et une discipline dans la démarche. C’est là de la bonne gouvernance qui représente un levier important dans le développement du pays notamment en cette ère des ruptures avec les anciennes pratiques qui gangrénaient l’administration dont la bureaucratie, la corruption, le laisser-aller ou encore l’inertie. C’est à travers cette bonne gouvernance qu’il est possible d’accompagner la mutation économique que vit l’Algérie, de créer un climat d’investissement propice et d’ouvrir grands la porte aux richesses et à la création de l’emploi.
Amine Ghouta