Le 25 septembre 1962 était proclamée la République algérienne démocratique et populaire, aboutissement d’un long et âpre combat du peuple algérien contre le colonialisme français qui, 132 ans durant, a tout fait pour asservir le peuple algérien en le dépossédant de sa terre et en le maintenant dans un état d’arriération…
Le 25 septembre 1962 l’Assemblée nationale constituante, élue le 20 septembre, proclame la naissance de la République algérienne démocratique et populaire. Le président, Ferhat Abbas proclame officiellement, à Alger, la République algérienne démocratique et populaire. Ce jour-là, Ferhat Abbas a sans doute eu une pensée émue pour tous les grands absents de la cérémonie. Krim Belkacem, Mohamed Boudiaf et Hocine Aït-Ahmed, pour ne citer que ces trois grandes figures de la guerre de libération, qui n’ont pas été invités et sont contraints d’écouter son discours à la radio. Le lendemain, ils liront le compte-rendu de la cérémonie dans El Moudjahid, l’organe central du FLN. La République algérienne démocratique et populaire est porteuse du gène de l’exclusion. Elle mettra longtemps à s’en remettre. Le 8 octobre 1962, quinze jours après le discours de Ferhat Abbas, l’Algérie devient 109e pays membre de l’Organisation des Nations unies. Le texte proclamant la naissance de la République algérienne, adopté par l’Assemblée nationale constituante, énonce que «l’Algérie est une République démocratique et populaire assurant aux citoyennes et aux citoyens l’exercice de leurs libertés fondamentales et de leurs droits imprescriptibles». L’Assemblée nationale constituante déclare dans la proclamation que la République algérienne, «en tant qu’organisme représentatif du peuple algérien», est «seule dépositaire et gardienne de la souveraineté nationale à l’intérieur et à l’extérieur». Cette proclamation a mis fin définitivement et de manière irrévocable au déni par la France de la réalité algérienne et à ses prétentions de faire de l’Algérie un territoire français. Elle a donné de la visibilité à l’Algérie en tant qu’entité politique et juridique sur la scène internationale. Quinze jours après l’annonce de la naissance de la République algérienne par le président de l’Assemblée nationale constituante, Ferhat Abbas, l’Algérie est devenue le 109ème pays membre de l’Organisation des Nations unies. Le 1er juillet de la même année un référendum entérine à une écrasante majorité, les Accords d’Evian consacrant l’accession de l’Algérie à l’indépendance. Le GPRA, conduit par son président le défunt Benyoucef Benkhedda, s’installe alors triomphalement à Alger le 3 juillet dans un pays en liesse. La proclamation faisait suite, aussi, à la signature, le 18 mars 1962, des Accords d’Evian entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et les représentants du gouvernement français, et au référendum d’autodétermination en Algérie, le 1er juillet de la même année, par lequel le peuple algérien s’était prononcé pour l’indépendance de l’Algérie. Sur le plan institutionnel, elle signifiait qu’il était mis fin aux attributions et pouvoirs respectifs de deux organismes transitoires, en l’occurrence le GPRA et à l’Exécutif provisoire, issues du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), attributions et pouvoirs transférés à la République algérienne. La proclamation de la République algérienne a marqué, surtout, le début de la mise en place des institutions de l’Algérie indépendante et du processus d’édification nationale, dans un pays exsangue, ravagé par un colonialisme prédateur qui a bâtit une économie basée sur le pillage des ressources au service exclusif des intérêts économiques de la France. L’Algérie a repris, aujourd’hui, sa marche vers le progrès et le développement socio-économique, grâce au parachèvement du processus d’édification institutionnel et à la consolidation de sa stabilité.