En effet, 13 accélérateurs linéaires, un matériel utilisé dans le traitement par radiothérapie, seront remis en fonction dans un délai de dix jours, selon les prévisions du département que dirige Abdelhak Saihi. L’opération de maintenance de ces accélérateurs a été entamée dimanche, a indiqué hier, le ministère dans un communiqué. «Afin d’assurer une meilleure prise en charge des malades atteints de cancer, notamment dans le volet d’accès au traitement par radiothérapie dans les temps nécessaires, avant que la maladie ne se propage d’avantage, le ministère de la Santé a entamé dimanche 13 novembre, les premières opérations de réparation de 4 accélérateurs linéaires sur 13, dans le cadre du programme portant réparation de ces accélérateurs, s’étalant du 13 au 24 novembre 2022», précisait le ministère. Pour les besoins de cette opération, une entreprise spécialisée dans la maintenance du matériel spécifique des accélérateurs, «a été créée», ajoute la même source, dans une démarche visant «à mettre fin au problème de panne dudit matériel».
Pour rappel, lors d’une réunion qu’il a présidée, le 31 octobre dernier, par visioconférence, avec les Directeurs de santé de wilaya (DSP) et autres responsables des Etablissements hospitaliers, Abdelhak Saihi s’était longuement étalé sur le problème de maintenance du matériel médical et des pannes répétitives qui privent le patient de beaucoup d’examens, ce qui l’oblige d’aller chez le privé et payer des sommes faramineuses parfois, au-dessus de ses capacités financières, surtout pour les malades cancéreux. Tout en insistant sur «la maintenance» dès qu’une opération de remise en l’état de 13 accélérateurs allait être menée «durant les dix prochains jours, par une entreprise créée spécialement pour cette mission». Chose promise, chose faite ! Le ministre est au rendez-vous avec son engagement. «Je refuse à l’avenir tout justificatif concernant un matériel en panne jeté dans un quelconque coin d’une structure de santé, y compris les petits appareils et outils», avait-il déclaré lors de cette réunion. Ce qui est désormais certain, c’est que cette opération profitera aux malades cancéreux qui peinent à trouver des rendez-vous pour des séances de radiothérapie, dans les structures publiques de santé. Pour ceux qui peuvent se permettre un tel traitement chez le privé, ils se comptent sur les doigts des mains et parfois finissent par abandonner vu le tarif extrêmement coûteux de ces soins. Dans un cri d’alerte lancé en août dernier, Hamida Kettab, secrétaire générale de l’association d’aide aux malades cancéreux El-Amel, a expliqué que «les rendez-vous de radiothérapie donnés sont pour le mois d’août 2023», soit un an plus tard pour une maladie qui n’attend pas. Une période qui donnera aux malades atteints de cancer «tout le temps de mourir, de récidiver ou de développer des métastases», avait-elle regretté sur sa page facebook. Dans un entretien accordé à nos confrères de TSA, Mme Kettab n’a pas été avec le dos de la cuillère. «Le maillon faible de la prise en charge des cancers est la radiothérapie. Elle est pratiquement inexistante. La plupart des centres sont en panne», avait-elle déclaré, prenant pour exemple centre de radiothérapie d’Adrar « en rupture depuis près de deux ans» et où «19 médecins radiothérapeutes (qui) sont sur place, se roulent les pouces depuis deux ans (et) ne travaillent pas parce que les appareils de radiothérapie, trois accélérateurs linéaires, ne fonctionnent pas, alors qu’ils sont sous emballage». C’est dire de la souffrance des malades cancéreux depuis des années. La démarche du ministère de la Santé, va-t-elle alors mettre fin à leur calvaire. Réponse dans les prochains jours.
Raouf H.