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9e Séminaire de l’Union Africaine sur la Paix et la Sécurité : Les armes et les ennuis prolifèrent La rencontre ayant justement pour objectif principal d'aider ces derniers à mieux faire entendre la voix du Continent.
Le 9e séminaire annuel de haut niveau sur la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique, désigné désormais par ses participants, «Processus d’Oran», a débuté ses travaux dans un nouvel élan en comptant sur l’interface des membres africains du Conseil de Sécurité de l’ONU.
De notre envoyé spécial à Oran, Nordine Mzala
Pour les initiés, la cérémonie d’ouverture renseigne sur l’esprit général qui risque de dominer les débats.
Nouvelle étape
Hier, en milieu de matinée, le discours du ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra confirmait l’avènement d’une ère nouvelle au sein de l’UA dont le Processus d’Oran vient renforcer le mandat des membres africains non permanents au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU. En effet, la rencontre de ce weekend africain à Oran intervient cette année dans un contexte nouveau où la faillite évidente du G5 Sahel impose une approche sécuritaire panafricaine débarrassée de la dépendance ou du recours aliéné à l’intervention militaire étrangère et ses effets contreproductifs. La journée der a permis à différents intervenants de prononcer des discours en plus de l’allocution du MAE Lamamra reconnu manifestement par des homologues africains comme un expert des questions africaines en plus de son engagement panafricaniste, au nom de l’Algérie, qui ne fait aucun doute. Le Docteur Alhadji Sarjoh Bah, directeur de Gestion des conflits au sein du CPS, le Conseil de Paix et de Sécurité, assume le rôle de modérateur en rappelant le travail accompli par ce qui est désormais appelé le Processus d’Oran. Puis c’est le MAE du Nigéria, Geoffrey Onyeama, qui préside le CPS temporairement ce mois de décembre, qui prononce un discours d’ouverture insistant sur les enjeux de la sécurité et les incidences sur le développement en Afrique et la nécessité de renforcer la coopération entre les pays africains.
Voix africaine à l’ONU
Ramtane Lamamra, quant à lui, a surtout mis en exergue des points essentiels de la convergence africaine dans ce domaine sensible de la paix et de la sécurité : «Nous sommes donc très honorés de continuer à contribuer au succès de cette entreprise panafricaine et internationale en réunissant les principaux acteurs impliqués dans ce processus authentique, à savoir les membres du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine, les membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU (actuels, sortants e entrants), ainsi que des hauts fonctionnaires de la Commission de l’UA et du Secrétariat de Nations unies». Évoquant le contexte international caractérisé par une sorte de retour à la guerre froide, le chef de la diplomatie a rappelé l’attachement de l’UA au non-alignement. «nous sommes fermement convaincus que l’Afrique, qui revendique depuis longtemps une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin à l’injustice historique qui lui est infligée depuis près de huit décennies maintenant, a le droit de plaider instamment sa cause, tout en soulignant le besoin urgent d’un multilatéralisme inclusif et équilibré pour relever les défis mondiaux de manière effective et efficiente. Notre continent, qui a depuis longtemps inscrit le respect du droit international et le non-alignement comme des composantes essentielles de son action diplomatique, a la volonté, la capacité ainsi que la sagesse tant nécessaire pour apporter une contribution positive à l’amélioration des relations internationales». Le Ministre Lamamra terminant son discours de bienvenue en réaffirmant «la ferme conviction de l’Algérie que face aux grands bouleversements, nous devons défendre les valeurs encore plus fortes d’unité et de solidarité pour renforcer notre autonomie collective, tout en recherchant des partenariats respectueux des droits souverains de l’Afrique dans tous les domaines de la vie internationale. Fidèle à cette profonde conviction, l’Algérie poursuivra son rôle de force agissante pour la paix et la stabilité en Afrique en apportant son plein appui à la mise en œuvre des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique». Les travaux à huis clos ont ensuite débuté après la traditionnelle photo de famille lors de la pause café. Les participants devaient échanger leurs analyses et évaluations au sujet de la thématique «désarmement et contrôle des armes légères de petit calibre : faire taire les armes en Afrique». Une problématique très importante parce qu’elle révèle le truchement d’acteurs extra régionaux qui fournissent ces armes et alimentent ainsi la spirale de l’activité criminelle en général et du terrorisme en particulier. Les travaux se poursuivront aujourd’hui.
N. M.