«Des pays comme l’Algérie ou l’Égypte se préparent à devenir eux aussi des puissances vertes de l’hydrogène. Et des pays de l’UE concluent déjà des accords avec les pays du Maghreb (Algérie – Italie) pour assurer l’approvisionnement futur (…) Le gouvernement sait que l’Afrique du Nord sera une alternative dans la production d’hydrogène renouvelable avec laquelle l’Espagne devra rivaliser», écrit notamment, le média espagnol 20 Minutos. Le gouvernement espagnol, qui prépare activement un plan dédié au développement de l’hydrogène vert, espère «approvisionner l’industrie et transformer l’Espagne en un exportateur d’énergie, dans sept ans, à des prix qui devraient être alors beaucoup plus compétitifs que ceux du gaz naturel.» Le journal estime que «la concurrence que l’Afrique du Nord représente pour l’Espagne, en tant que futur exportateur d’hydrogène, a beaucoup à voir avec la distance entre le Maghreb et l’UE, car plus la distance est courte, plus le transport d’hydrogène vert par pipeline est compétitif, par rapport au transport par bateau». Selon les calculs du ministère espagnol de la Transition écologique, «les prix de l’hydrogène vert se rapprocheront de plus en plus du gaz (…) la hausse des prix du gaz, les avancées technologiques et la concentration sur les énergies renouvelables qu’a provoquées la crise énergétique vont rendre l’hydrogène vert presque ou plus compétitif en termes de prix, que le gaz naturel». A l’instar de qui ce passe pour le gaz naturel, le transport d’hydrogène vert par pipeline – hydroduc en l’occurrence – est moins cher que par bateau lorsqu’il s’agit de distances courtes. C’est au-delà de 2 500 kilomètres que le transport par bateau est moins cher. «L’Espagne et l’Afrique du Nord seraient à moins de cette distance. Entre Barcelone et Marseille, il y a une distance par mer de 338 km, entre Alger et Livourne en Italie, par exemple, 1.075 km», indiquent ces évaluations reprises par le média espagnol. Dans cette compétition pour l’exportation de l’hydrogène, le gouvernement espagnol se voit «mieux placé» au vu de la grande quantité d’eau nécessaire pour développer le processus électrique -l’électrolyse- par lequel l’hydrogène est séparé des autres éléments. Il affirme donc que l’eau ne sera pas un «facteur limitant» en Espagne. Selon le plan du gouvernement espagnol de production d’hydrogène vert «des projets seront financés sur fonds publics pour lancer la production, le long de la côte méditerranéenne jusqu’à atteindre l’Atlantique et toucher presque le Portugal. Au nord, ils sont également nombreux sur la côte cantabrique et au centre, autour de Madrid». Des plans d’exportation sont ainsi pensés afin de produire de l’énergie dans des usines qui borderont principalement la côte espagnole, dans la perspective de l’exportation vers les pays européens via le pipeline sous-marin en projet BarMar «un corridor vert» sur lequel le gouvernement espagnol travaille, avec L’UE en vue de faire de l’Espagne un «hub» exportateur d’hydrogène renouvelable.
Meriem A.