Le Brent a fléchi en dessous de 80 dollars le baril, durant la matinée pour la première fois depuis début janvier, avant d remonter un peu, durant la séance de cotation. Le West Texas Intermediate s’est également déprécié, s’échangeant à près de 73 dollars le baril et perdant près de
9 % de sa valeur en quelques heures, avant de reprendre une courbe ascendante à plus de 75 dollars le baril. Les deux valeurs demeuraient très instables. La chute des prix du pétrole a été occasionnée par la crainte liée au recul de la demande, dans un contexte de ralentissement économique mondial. Le pétrole a reculé, ainsi pour la quatrième séance consécutive, alors que les avertissements concernant des perspectives économiques difficiles pour 2023 ont émoussé l’attrait pour les matières premières. Des données qui ont largement tempéré l’optimisme entourant la décision de la Chine d’assouplir les restrictions strictes contre le virus. L’instabilité demeure ainsi le maître mot sur le marché pétrolier, quelques jours après la décision de l’Opep de maintenir inchangés ses quotas de production, et après l’entrée en vigueur des nouvelles restrictions commerciales imposées par les puissances occidentales au pétrole russe, soumis à un embargo et à un plafonnement de prix à 60 dollars. La dernière fois que le Brent se négociait en dessous de 80 dollars, remonte à janvier 2022, soit avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, épisode qui a secoué les marchés mondiaux de l’énergie et fait grimper les prix du pétrole brut au-dessus de 100 dollars le baril au printemps dernier. Dans ce contexte, la Russie envisage selon, le quotidien russe Vedomosti, des options telles que l’interdiction des ventes de pétrole à certains pays pour contrer le plafond imposé par les puissances occidentales. En plus de cette donnée, le marché prend en compte aussi le fait que la « déroute spectaculaire » des deux références mondiales du brut, -qui évoluent actuellement à leur plus bas de leur cotation de l’année- n’est pas exclusivement due aux craintes de récession, soulignent des analystes cités par les agences de presse. «Il est clair que les investisseurs ne s’inquiètent pas le moins du monde d’une éventuelle pénurie d’approvisionnement qui pourrait résulter» du plafonnement des prix du brut russe par le G7, l’UE et l’Australie, et l’embargo européen sur le pétrole russe mis en place il y a deux jours, notent les analystes. Le marché attend aussi le rapport hebdomadaire des stocks américains de brut et d’essence, publié par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Les analystes tablent sur une forte baisse de 3,418 millions de barils des stocks de brut, mais sur une augmentation de 2,474 millions de barils, selon le consensus médian établi par l’agence Bloomberg.
M. A.