Le coordinateur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, Brett McGurk, a affirmé, mardi dernier, que le partenariat entre l’Algérie et les Etats-Unis était très fort, affichant la volonté des deux pays d’œuvrer de concert pour le renforcer davantage. Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience que lui a accordée le président Tebboune, le responsable américain s’est dit heureux d’être en Algérie et d’avoir rencontré le président Tebboune, une rencontre qu’il a qualifiée de «fructueuse et constructive» faisant part de la volonté des Etats-Unis de travailler avec l’Algérie. La rencontre a permis, selon le responsable américain, de «passer en revue la situation en Europe et en Afrique du Nord ajoutant que les deux pays «œuvrent de concert pour raffermir les liens de partenariat dans cette région qui connaît plusieurs développements». L’audience s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, du Conseiller auprès du Président de la République chargé des Affaires en lien avec la défense et la sécurité, Boumediene Benattou, et du DG de la documentation et de la sécurité extérieure, le général-major M’henna Djebbar, du côté algérien. Ont assisté à la rencontre du côté américain, la Sous-Secrétaire d’Etat américaine aux Affaires étrangères, Mme Yael Lambert et l’ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Mme Elizabeth Moore Aubin. Brett McGurk a été aussi reçu par Chanegriha en audience, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). « Le Général d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, a reçu en audience, ce mardi 6 décembre 2022, au siège de l’état-major de l’Armée nationale populaire, le Coordinateur américain du Conseil de sécurité nationale, pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, M. Brett H. McGurk et l’assistante principale du Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, Mme Yael Lempert» précise le communiqué. «Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part des Officiers Généraux du ministère de la Défense nationale et de l’état-major de l’Armée nationale populaire, ainsi que les membres de la délégation militaire américaine, les deux parties ont tenu des discussions sur l’état de la coopération bilatérale entre les deux pays, examiné les moyens de sa consolidation et ont également évoqué le contexte sécuritaire aux plans international et régional», a ajouté la même source. Aussi, «la rencontre a constitué une opportunité pour échanger les analyses et les points de vue sur les questions d’intérêt commun», selon le communiqué. Depuis l’an 2000, les relations entre les États-Unis et l’Algérie ont connu, à tous les niveaux, un essor considérable par rapport à ce qu’elles avaient été jusqu’alors. L’influence de l’Algérie au sein de l’Union africaine (UA), ainsi que l’importance grandissante de l’axe Algérie-Nigeria-Afrique du Sud, ne sont pas passées inaperçues à Washington. Quant à la résolution du conflit du Sahara occidental, les hommes politiques américains sont conscients qu’elle est impossible sans l’approbation de l’Algérie. Sur un autre registre, les États-Unis avaient bien compris qu’il était nécessaire de coopérer avec l’Algérie en matière de terrorisme mondial et ce, bien avant le 11 Septembre. Dès le mois de mars 2001, le Directeur du FBI, Louis Freeh, s’était rendu en Algérie pour solliciter l’aide des autorités algériennes dans la lutte contre le réseau d’Oussama Bin Laden. Néanmoins, les attentats du 11 Septembre ont accéléré le rapprochement entre les deux pays, au moins en ce qui concerne la coopération sécuritaire. L’Algérie a accepté avec certaines réserves, de collaborer avec la coalition internationale menée par les États-Unis. Ainsi les autorités algériennes ont remis à Washington une liste de plusieurs centaines de suspects, militants islamistes algériens, réfugiés en Europe et en Amérique, et offert leur coopération en matière de sécurité et d’échanges d’information entre les services secrets. La CIA, le FBI et la NSA continuent de solliciter l’aide des Algériens, qui ont acquis une grande expérience dans le domaine de la lutte antiterroriste.
Mahmoud Tadjer