L’Algérie dont les exportations d’huile d’olive sont déjà insignifiantes devrait enregistrer encore une baisse dans ce cadre alors que le département du commerce table sur 5 millions de dollars d’exportations en 2023.
Selon les prévisions du Conseil International Oléicole (CIO), la production mondiale d’huile d’olive 2022/2023 devrait chuter à 2,6 maillons de tonnes (Mt). Soit une baisse de 23 % par rapport à la campagne précédente. Cette chute qui diffère d’une région à une autre intervient dans un contexte marqué par une demande soutenue. Et ce, en dépit d’ une légère diminution évaluée à 7 %. Les exportations s’annoncent également en réduction de 11% par rapport à la précédente campagne. Parallèlement, toujours selon la même source, les stocks de clôture se resserrent sur un très bas niveau (- 86 %). Ce sont autant de facteurs qui devraient impacter lourdement sur les prix, lesquels devraient afficher de nouvelles hausses en 2023.
Qu’en est-il de l’Algérie ?
Déjà, à la lumière des premiers bilans (la campagne est toujours en cours), il ressort une forte baisse dans les régions à fort potentiel de production oléicole comme c’est le cas dans la majorité des pays du bassin méditerranéen ou à l’échelle européenne. Ce qui était prévisible en raison des fortes vagues de chaleurs qui ont sévi dans ces régions l’été et l’automne derniers. Mais également faute de précipitations. Globalement, au cours de la campagne 2022/23, le bassin méditerranéen occidental fait face à des événements climatiques exceptionnels, où la canicule, la sécheresse mais aussi les inondations et les incendies ont eu de fortes incidences sur la production oléicole de la plupart des pays producteurs. Ainsi, si la Tunisie devrait connaître une baisse de 20% avec une production qui passerait de 240 000 t (2021/2022) à 200 000 t (2022/2023), la chute s’annonce plus drastique en Algérie ou il est prévu par le CIO une production de seulement 30.000 t durant cette campagne contre 980.000 l’année dernière soit moins de 950.000 t. C’est la baisse la plus importante de tout le bassin méditerranéen même si les rendements de trituration affichent des taux satisfaisants, selon les premières estimations dans certaines zones de production. Toujours en méditerranée occidentale, l’Espagne et l’Italie estiment dès à présent une baisse de production respective de plus de 70 % et 40 %, tandis que le Portugal évalue ses pertes à 20 %. L’Espagne par exemple affiche le plus bas niveau de production depuis ces dix dernières années, estimé à 750 000 t. Le niveau des stocks en début de campagne, rapproché de l’estimation de récolte, laisse présager selon le CIO une réduction des disponibilités de près de 30 %. «Le pays va devoir faire face à une montée des prix et craint de ce fait une réduction de la consommation nationale mais aussi de ses exportations», prévient-on à ce sujet. L’Algérie dont les exportations d’huile d’olive sont déjà insignifiantes devrait enregistrer encore une baisse dans ce cadre alors que le département du commerce table sur 5 millions de dollars d’exportations en 2023, selon le premier responsable du secteur, Kamel Rezig qui a évalué récemment les exportations dans cette filière à 2 millions de dollars pour un volume 600.000 litres d’huile d’olive expédiés vers 19 pays en 2021.Par ailleurs, les prix qui sont également loin d’être à la portée des bourses moyennes pourraient encore afficher des records au grand dam des consommateurs. Sur un autre plan, la partie orientale de la méditerranée serait moins touchée par cette situation de déficit de production. Ains le Liban, la Jordanie, la Syrie, la Turquie et la Grèce devraient voir leur production oléicole augmenter. En Europe, les prévisions de récolte ne sont donc guère encourageantes et devraient s’établir à 1,7 Mt, selon le CIO. Ainsi, les principaux pays producteurs, à l’exception de la Grèce et de la Turquie, prévoient une récolte et des rendements en forte baisse. À l’instar des principaux pays producteurs européens, la production française s’annonce en recul de près de 30 % par rapport à la moyenne quinquennale (5 157 t) portée par les campagnes de 2017 et 2021. Selon les estimations de l’UE, la production d’huile d’olive européenne devrait chuter à 1,7 Mt (2,3 Mt 2021/2022) soit un retrait de 35 % par rapport à la campagne précédente. Analysant ces résultats, les experts du CIO et du conseil spécialisé FranceAgriMer estiment que la situation des pays de la zone occidentale dans cette filière pourrait bénéficier à la Turquie. Comment ? En saisissant l’opportunité pour développer ses exportations et à long terme, pérenniser ses échanges.
Zakya.A.