La décision que rendra cette haute institution juridique administrative du pays, est attendue par beaucoup de militants de l’association qui a exprimé, hier, ses espoirs de pouvoir relancer ses activités en faveur de la jeunesse, et à travers la diversité qu’elle représente, renforcer le développement des institutions de l’Etat et la bonne gouvernance. «Après deux reports, nous espérons que le procès aura lieu, que justice soit rendue à l’association, à la liberté d’association, d’expression et d’organisation conformément aux principes consacrés dans la Constitution Algérienne et les différentes conventions internationales ratifiées par l’Algérie », écrit RAJ dans un communiqué. En effet, il faut rappeler que le Conseil d’Etat, après étude du dossier, a pris en compte l’appel déposé par les avocats de l’association en avril 2022, suite à la dissolution prononcée le 13 octobre 2021 par le Tribunal administratif Bir Mourad Raïs. A l’époque des faits, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales avait justifié sa requête pour « dissolution » par les activités de RAJ qui étaient «en violation de la loi 12/06 régissant les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans ses statuts». Sur la base de quoi le juge du tribunal a prononcé la dissolution de RAJ, après 28 ans d’existence. L’affaire désormais traitée devant le Conseil d’Etat a toutefois été reportée à deux reprises. Prévue initialement pour le 17 novembre 2022, elle avait été renvoyée au 22 décembre de la même année. À cette date encore, l’institution a décidé de reporter l’audience à ce jour du 26 janvier 2023. «Rendre justice au RAJ, c’est consacrer la préservation des acquis démocratiques d’octobre 1988 arrachés après tant de luttes et de sacrifices des générations de militant(es). Le contraire, ne sera que remise en cause des fondamentaux des droits universels », estime RAJ qui explique que la diversité et le débat d’idées n’a jamais été un frein pour le développement des pays et des peuples mais, bien au contraire, source de leur force. « La diversité des approches, des visions et des opinions n’ont jamais été des freins au développement des nations, ni à la bonne gouvernance des institutions, mais des atouts qui garantissent et renforcent celles-ci », soutient l’association.
Quoi qu’il en soit, RAJ dont le siège national à Alger a abrité des rencontres littéraires, de débats, des conférences sur différents thèmes qui occupent l’actualité en plus d’avoir été un lieu de rencontre de jeunes pour les échanges, a toujours défendu la caractère légal de ses activités qu’elle considère «compatibles pleinement et cohérentes avec les objectifs et le mandat de l’association en tant que force de propositions, d’actions et de médiation ». Seulement, le dernier mot revient à la plus haute juridiction administrative du pays. Que décidera alors le Conseil d’Etat ?
Raouf. H.