Il s’agit d’un projet stratégique visant à augmenter la production de gaz pour approvisionner le marché intérieur libyen, ainsi qu’à garantir l’exportation de volumes supplémentaires vers l’Europe. L’accord concerne deux champs gaziers dont la production devrait débuter en 2026 et atteindre plus de 21 millions de mètres cubes par jour. La production sera assurée par deux plates-formes principales reliées aux stations existantes du complexe de Mellitah. Le projet comprend également la construction d’une installation de captage et de stockage du dioxyde de carbone (CSC) à Mellitah, ce qui permettra une réduction significative de l’empreinte carbone globale, conformément à la stratégie de décarbonisation des deux compagnies. Pour le PDG d’Eni, Claudio Descalzi, « l’accord permettra de réaliser d’importants investissements dans le secteur de l’énergie en Libye, contribuant au développement et à la création d’emplois dans le pays, et en renforçant la position d’Eni en tant que premier opérateur en Libye». Pour Giorgia Meloni « la signature de l’accord entre Eni et Noc est une étape historique ». L’accord relancera a t- elle notamment déclaré « une série d’initiatives visant à diversifier les sources d’énergie, à travailler sur la durabilité, à garantir l’énergie aux Libyens et des flux plus importants vers l’Europe», et intervient dans le cadre de la stratégie visant à faire de l’Italie “un hub de l’approvisionnement énergétique pour toute l’Europe ». Le 21 décembre, la compagnie pétrolière nationale libyenne avait annoncé, dans un communiqué, «la reprise de la mise en œuvre d’un contrat signé en 2008 avec Eni pour prémunir le pays d’une pénurie de production de gaz prévue en 2025». Le gaz des gisements sera acheminé vers l’Italie par le gazoduc Green Stream de 520 km (323 milles) qui traverse la mer Méditerranée jusqu’à Gela en Sicile. Il a la capacité de transporter 8 milliards de m3/an. L’Italie tente de diversifier ses sources de gaz suite à la réduction des approvisionnements de la Russie vers l’Europe à la suite à la guerre en Ukraine Dans le cadre d’un objectif gouvernemental d’éliminer le gaz russe d’ici 2025, l’Italie travaille sur un certain nombre de mesures à court et moyen terme pour stimuler les flux de GNL et de gazoducs provenant d’autres sources dont l’Algérie. La Libye tente pour sa part de reconquérir les compagnies pétrolières internationales pour explorer le gaz et le pétrole, en particulier offshore, après avoir levé en décembre un cas de force majeure sur les accords d’exploration et de production.
M. A.