La justice va sévir pour démasquer les commanditaires d’une grève qui, bien qu’elle n’ait pas paralysé le fonctionnement des services à travers tout le pays, a privé de nombreux citoyens dans des points précis de certaines wilayas, d’effectuer différentes opérations. En plus de la réaction de la Direction générale d’Algérie poste qui a juré par «des sanctions» contre les éléments qui ont été derrière ce mouvement, voilà que la justice décide à son tour l’ouverture d’une enquête. Une démarche somme toute logique puisqu’il s’agit d’un service public qui a été mis en difficulté à travers des appels anonymes sur les réseaux sociaux. Une infraction clairement sanctionnée par le Code de procédure pénal. En effet, le procureur de la République du pôle pénal spécialisé des infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, près la Cour d’Alger, a annoncé dimanche l’ouverture d’une enquête pour déterminer l’origine des appels à la grève sans le respect des procédures, en particulier le préavis de grève de huit jours, appliqué dans toute entreprise et par tout syndicat qui se respecte. En application des dispositions de l’article 11, alinéa 3 du Code de procédure pénal, le procureur de la République près le pôle pénal national de lutte contre les crimes cybernétiques, informe l’opinion publique, que suite aux appels à l’entrave au bon fonctionnement de certains établissements de service public, notamment la poste, lancés via les réseaux sociaux, coïncidant avec le versement de l’allocation chômage en faveur des bénéficiaires, le parquet a ordonné «l’ouverture d’une enquête immédiate pour mettre la lumière sur cette affaire et identifier les personnes impliquées», pouvait-on lire dans le communiqué diffusé par le procureur. Ce dernier affirme que «la loi sera appliquée dans toute sa rigueur». Et puisque le mouvement surprise a touché certains bureaux de poste à travers différentes wilayas dont Alger, Tiaret, Bordj Bou Arreridj, Skikda, Jijel, Oum El Bouaghi et Ain M’lila. La justice a vite rendu sa décision, déclarant la grève illégale en fin de journée de dimanche. «Suite à l’arrêt de travail observé dans certains bureaux de poste, le tribunal de Dar El Beïda a rendu ce dimanche 29 janvier 2023 une ordonnance de référé déclarant illégal ce débrayage», a indiqué le tribunal de Dar El Beida, ajoutant qu’«outre les décisions devant être prises par la justice suivant les résultats des enquêtes engagées concernant les appels anonymes relayés sur les réseaux sociaux, la Direction générale d’Algérie poste prendra toutes les procédures et mesures prévues par les textes juridiques et réglementaires en vigueur». Une précision qui équivaut un feu vert accordé à la direction de l’entreprise afin de sanctionner les commanditaires, voire les licencier. D’ailleurs, le PDG d’Algérie poste, Louai Zaidi, n’avait pas caché sa colère, expliquant dans une déclaration à la télévision publique que «des poursuites judiciaires à l’encontre des initiateurs de cet appel à l’arrêt de travail à travers les réseaux sociaux seront engagées par l’entreprise». Il était clair, pour lui, que ces derniers visaient de créer l’instabilité, car ils ont saisi l’occasion du versement des allocations chômages pour observer cet arrêt inopiné. «Le choix de cet arrêt de travail, qui coïncide avec la date de versement de l’allocation chômage, n’est pas innocent», a accusé Zaidi, tout en minimisant le taux de suivi de la grève n’ayant pas dépassé les 15%.
Raouf. H.