Vaste coup de filet de la police dans le secteur de la sidérurgie à Annaba, qui abrite notamment le grand complexe d’El Hadjar. Selon un communiqué du parquet de la République près le pôle national économique et financier, une enquête menée sur des malversations présumées à Sider et Imetal, par la brigade centrale de répression des crimes économiques, relevant de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), a abouti à l’interpellation de plus d’une vingtaine de cadres du secteur. Parmi les personnes arrêtées figurent des responsables anciens ou en poste du groupe Imetal, de l’entreprise Sider, du complexe d’El Hadjar et de l’entreprise nationale de récupération (ENR). Le communiqué du parquet précise qu’il s’agit de 22 accusés contre lesquels, plusieurs chefs d’inculpation sont retenus à savoir : dilapidation de deniers publics, abus de fonction, passation de marchés et de contrats contraire à la réglementation afin d’octroyer d’indu-privilèges à tiers. Il est aussi question de blanchiment d’argent et enrichissement illicite. Ces agissements ont induit, précise la même source, à une baisse du rendement des groupes susmentionnés à cause des arrêts récurrents de la production et une dégradation des installations et des équipements. Après leur audition, le juge a ordonné le mandat de dépôt contre cinq accusés, dont les PDG des groupes Imetal et Sider El-Hadjar, le secrétaire du syndicat de la wilaya de Annaba, le directeur de l’administration général de Sider El Hadjar et le directeur de l’Unité de Annaba de la Société nationale de récupération. Les autres prévenus ont été placés sous contrôle judiciaire. Il faut dire que cette information aurait pu passer comme un fait divers si ce n’est l’implication de hauts responsables dans la corruption. C’est dire qu’avec ce nouveau scandale qui vient d’éclater, l’Algérie n’a toujours pas réussi à éradiquer le fléau de la corruption et à couper les tentacules de la Issaba qui avait sévi, pendant plus d’une décennie, sous l’ancien régime. Pour revenir à ce scandale, plusieurs médias avaient déjà évoqué des dépassements dans le secteur de la sidérurgie à Annaba. Ces derniers affirment que les enquêteurs, ont passé plusieurs mois au complexe Sider El Hadjar, examinant au peigne fin tous les dossiers de gestion de l’entreprise. Ce qui permis de lever le voile sur de graves malversations et une gestion catastrophique malgré les milliards injectés par l’État. Les conclusions de l’enquête ont révélé la mainmise du groupe IMETAL et sa contribution à la faillite du complexe sidérurgique. Il faut dire que l’Etat a beaucoup investi dans le complexe Sider El Hadjar qui lui a coûté des sommes faramineuses, en monnaie nationale et en devises. Il y a quelques mois seulement, l’Etat a accordé à El Hadjar un crédit de 18,6 milliards de dinars. Remboursable sur cinq années. Ce crédit, avec un taux bonifié de 3%/an, n’est pas bancaire. Il relève du Fonds national de l’investissement (FNI) sur les ressources du Trésor public. Ce n’était pas le premier crédit. Mais contrairement aux précédents, celui-ci n’était pas destiné à l’investissement, mais à la prise en charge des besoins de trésorerie pour une période de quatre mois. Une enveloppe qui allait soulager considérablement le complexe sidérurgique d’El Hadjar qui, depuis plusieurs années, fait face à un pénalisant manque de cash-flow. En fait, malgré les nombreuses aides de l’Etat, El Hadjar avait tout le temps des difficultés et connaissait d’interminables pannes et d’arrêts de travail. Le problème s’avère finalement être la corruption au sein de cette EPE et ses compères dans le secteur de la sidérurgie. Il s’agit là du symbole de l’industrie lourde et la base de la sidérurgie dans le pays. Il y a urgence à nettoyer et vite la maison sidérurgie.
Amine. Ghouta.