Les responsables de ces associations ont estimé au terme de leurs réunions distinctes avec le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Kamel Rezig, que l’implication des associations de protection du consommateur renforcera le contrôle sur les marchés et leur organisation. L’Organisation algérienne de protection et d’orientation des consommateurs et de son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, estime que l’organisation accompagnera les autorités publiques, l’objectif étant d’assurer la disponibilité des produits à des prix concurrentiels sur les marchés de proximité. Elle participera également au dispositif d’alerte pour pallier tout dysfonctionnement, a-t-il fait savoir, exhortant les citoyens à signaler les dépassements et à faire preuve de civisme pour lutter contre la spéculation et garantir la stabilité du marché. Pour sa part, le président de l’Union nationale de protection du consommateur, Mahfoud Harzeli a souligné que l’Union accompagnera les mesures prises par le ministère du Commerce et de promotion des exportations pour lutter contre la spéculation, assurer l’approvisionnement du marché et rationaliser la consommation. Il a indiqué en outre que sa rencontre avec le ministre «a permis de rassurer quant à la disponibilité des produits de large consommation sur les marchés, notamment après la multiplication de la production au niveau des usines», ajoutant que l’Union a présenté plusieurs propositions pour augmenter l’offre de certains produits qui enregistrent une baisse sur le marché. Le DG du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani a déclaré hier, à l’issue de ces rencontres que Rezig a donné des instructions pour prendre en charge «rapidement» les plaintes soulevées par l’APOCE en lui communiquant les résultats, annonçant par là même la mise en place d’une feuille de route pour activer l’action associative. Le responsable a précisé que «85 % des daïras ont connu l’ouverture de marchés de proximité dont le nombre a atteint pour le moment 465 et sera revu à la hausse dans les prochains jours». Entre autres les mesures prises par le ministère, afin de «permettre aux commerçants la vente au rabais et la vente promotionnelle sans obtenir une autorisation et ce exceptionnellement à l’occasion du mois de Ramadhan». Sur le volet du contrôle, le DG a annoncé la mobilisation de plus de 9.000 agents de en vue d’assurer le contrôle sur le terrain 7j/7 et même durant la nuit. Le ministère a également enjoint aux propriétaires des entrepôts et des chambres froides au nombre de 14.000 «de déstocker les produits alimentaires et agricoles sous peine de poursuites judiciaires», a fait savoir Mokrani qui a indiqué que «le prix de l’oignon par exemple sera baissé après le déstockage de grandes quantités dans le marché et l’entrée de la nouvelle récolte».
Entrée du premier lot de têtes bovines à partir du 18 mars
Mokrani a annoncé que l’entrée du premier lot de veaux importés pour abattage «à partir du 18 mars», précisant qu’il a été programmé l’importation de 10.000 têtes de veaux pour abattage dont le premier lot arrivera à partir du 18 mars, indiquant que l’approvisionnement des marchés en viandes rouges se fera «progressivement» avant et durant le mois de Ramadhan. Concernant les viandes rouges importées, le responsable a fait savoir que «les premières quantités arriveront dans les prochains jours et seront soumises à un contrôle strict», soulignant que l’équipe d’inspection sera mobilisée au niveau des points de vente relevant du groupe public ALVIAR ainsi que des boucheries qui seront choisies pour la vente de ces viandes. La liste des commerçants et des opérateurs concernés par la vente de ces viandes rouges importées sera dévoilée prochainement par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, «sur la base de laquelle une équipe de contrôle sera orientée pour suivre la traçabilité de ces viandes à partir des postes frontaliers jusqu’à la commercialisation pour le consommateur au prix fixé par les pouvoirs publics». Outre les viandes rouges importées et celles des veaux vivants importés, le marché des wilayas du nord du pays sera renforcé par les viandes rouges produites à partir de l’abattage du bétail importé dans le cadre du commerce de troc dans les wilayas du sud. Mokrani a annoncé la décision du ministre de mettre en place un système pour permettre l’acheminement de ces viandes rouges à partir des wilayas de Tamanrasset et Adrar en direction des wilayas du nord et cette opération doit comprendre la wilaya d’Illizi «prochainement», étant donné que les abattoirs sont disponibles au sud. Des équipes de contrôle ont été mobilisées au niveau des abattoirs d’Adrar et de Tamanrasset en coordination avec les services agricoles en sus de la mise en place de système de traçabilité des cargaisons de viandes rouges, a fait savoir le responsable qui a précisé que le prix de ces viandes au sud oscille actuellement entre 1.000 et 1.050 DA/kg et que le ministère œuvrera à sensibiliser les opérateurs économiques du nord pour les vendre à des prix «raisonnables». Le nombre de têtes de bétail importées dans le cadre du commerce de troc dans les wilayas du sud est passé de 36.000 têtes en 2021 à 145.000 têtes en 2022, grâce «aux facilitations décidées par les pouvoirs publics pour l’entrée du bétail vivant», selon le DG qui a affirmé l’importance de cette filière et sa capacité à contribuer à «la réduction de l’importation à l’avenir».
M. T.