EDITO
Le silence, c’est partis !
Par S. Méhalla
Débat public, unité autour d’une idée, sécurité, numérisation, mix énergétique, relations
internationales, société, inflation, pouvoir d’achat… autant de sujets de conjoncture à même
d’alimenter, dynamiser la raison essentielle d’être des formations politiques muettes comme
une tombe abandonnant son rôle à une population agitant toutes sortes d’idées dans les
espaces dangereux des réseaux sociaux. Une attitude anti-partisane qui sent le soufre.
L’opportunisme, qui sent. Et qui sent la politique de l’autruche.
Nous assistons désormais à une grande campagne de silence au moment où l’activisme
politique militant est appelé à se manifester en support à l’action politique tracée par le
président de la République. En l’espace de quelques mois seulement, des évènements ont
marqué le quotidien. Autant sur le plan national qu’international. Sur ce dernier plan, avons-
nous entendu de réactions fermes mobilisant les militants lorsque l’Espagne détourna son
regard du Sahara occidental ? Nos partis politiques hibernaient dans un cocon douillet.
Silence !
Le président français, quant à lui, n’a pas hésité à nous offusquer le temps d’une campagne
présidentielle. Pour lui, nous n’étions que des survenus de l’Histoire humaine et que notre
pays n’est qu’une création du sien. De quelle manière, nos partis politiques ont pu défendre
l’Algérie des chouhada ? Silence ! Pourtant : «Quand Joughourta était dans les geôles de
Rome, le pays de Macron n’existait pas», dixit feu Houari Boumediene.
L’affaire de l’exfiltrée française ou algéro-française, on ne sait vraiment plus qui est qui dans
nos recoins, de quelle manière les formations politiques ont-elles réagi ? Silence !
Comment ces formations politiques agréées ont répondu aux attaques répétées de Xavier
Driencourt, un diplomate embusqué presque une décennie en Algérie pour sucer la moelle
«des amis algériens», les manipuler à volonté où il voulait, comme il le voulait et quand il le
voulait… Nos partis politiques, jadis actifs et dynamiques, ne sont aujourd’hui que de maigres
«régiments» de talentueux silencieux n’osant même plus montrer un nez hors de leurs
vestiaires. Ils manquent d’effort pour aller chercher une source d’énergie d’initiative leur
donnant une quelconque parole. Une quelconque raison d’être. Une tribune quant à tel ou tel
dossier. Le peuple ne peut s’appuyer sur des tares pareilles qui pèsent lourds sur le vécu du
citoyen ayant besoin de projets, y compris politiques. D’orientation. D’action pour sortir d’un
espace virtuel mortifère. Suicidaire. Pour répondre à telle ou telle ambassadrice qui prétend
déguster chez elle une liberté alors que son pays a créé le Guantanamo pour déshumaniser ce
qui reste humain dans ce bas monde. Bref !
S. M.