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Gérald Darmanin, un ministre aux ambitions sans bornes Près de trois ans après sa nomination le ministre de l’Intérieur français a fait de son poste un marchepied pour la suite de sa carrière.

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Qui de la majorité présidentielle pourrait potentiellement succéder à Emmanuel Macron en 2027 ? Plusieurs ministres semblent se démarquer sur la scène politique, à l’instar d’Edouard Philippe, de François Bayrou, de Bruno Le Maire, ou encore Gérald Darmanin même si ce dernier avait, en février passé, soutenu : « Je ne me prépare pas, ce serait prétentieux ». Une manière de cacher son jeu.  « Être président de la République en France, c’est être De Gaulle, être Mitterrand, être Nicolas Sarkozy ou être Emmanuel Macron », a-t-il estimé. Pour Gérald Darmanin, ces hommes cités ont tous une qualité particulière, une caractéristique propre à eux. Une qualité qui lui fait défaut. Pourtant, près de trois ans après sa nomination en tant que  ministre de l’Intérieur, ce transfuge de la droite a fait de son poste un marchepied pour la suite de sa carrière. En dépit de toutes ses bourdes, il est maintenu en poste. Et pour cause « Mon ministre de l’Intérieur me dit tout » » Cette petite phrase glissée par le président Macron à un proche de Gérald Darmanin est révélatrice. Chassez le naturel, il revient au galop. Harki, il est, harki, il restera. Ne s’est-il pas rendu, durant son séjour en Algérie, au douar Ouled El-Ghali dans la wilaya de Mostaganem, du village natal de son grand-père, Moussa Ouakid.

Aussi, « le virer du gouvernement en aurait fait un martyr. Macron le sait très bien». Surtout, dans un contexte de majorité relative à l’Assemblée nationale, se passer de Gérald Darmanin aurait été compliqué. « Il fait partie des officiers traitants pour convaincre le plus de députés LR », assure un parlementaire de droite. D’ailleurs, il entretient des très bons rapports avec les syndicats de police. Cette stratégie, qui rappelle en bien des aspects, celle de son mentor Nicolas Sarkozy lançant, lui aussi, sa conquête de l’Élysée depuis la place Beauvau, n’a rien de surprenant. Une autre manière de cultiver ses prétentions. Un proche de Gérald Darmanin assure que celui qui a gardé un solide ancrage à Tourcoing se verrait bien président de la République. « Ce n’est pas quelqu’un qui s’arrêtera là. Il est jeune et déjà très haut, dit-il. Et Gérald, c’est un patient ». D’autant qu’il n’a pas digéré de ne pas avoir été nommé à Matignon, à la place d’Elisabeth Borne. Or, non seulement il n’a pas été nommé, mais en plus, il n’a pas réussi à faire rentrer ses proches dans le gouvernement. Gérald Darmanin se trouve face à une difficulté politique, lui qui n’exclut pas de se présenter en 2027 et qui entend incarner une ligne populaire au sein du macronisme. François Bayrou, qui aurait « adoré » être Premier ministre mais se considère « hors -jeu » en raison d’un procès à venir, avait d’ailleurs mis en garde contre un rapprochement de l’exécutif avec la droite, a souligné Elisabeth Borne. Visant sans le dire le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui convoitait Matignon. L’ambition ne dispense pas de la responsabilité politique. Pour parvenir à ses fins, le ministre de l’Intérieur a ses propres méthodes, y compris le mensonge. Dans sa première réaction publique aux propos d’Emmanuel Macron sur la « rente mémorielle », le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait donné le ton. « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge », a affirmé le Président Tebboune, à l’adresse du ministre de l’Intérieur français dont Moussa est le deuxième prénom donné en hommage à son grand-père, un tirailleur algérien de la deuxième guerre mondiale. « Il n’y a jamais eu 7.000 clandestins algériens, c’est complètement faux » avait insisté le chef de l’Etat. Alors imaginons quelles seront les futures relations algéro-françaises, dans le cas où  « Si Moussa » accède au trône? A donner des sueurs froides.

Badis B. 

 

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