EDITO
Mot à dire : Mouillez-vous le gosier ! Je me rappelle d’une subliminale phrase de Christine Lagarde, ex- directrice générale du FMI, dite, il y a quelques années, dans un ultime «confiteor» : «Plus le monde va mal, mieux c’est pour le FMI».
Belle reconnaissance de sincérité que nous devons à celle qui ne fait, il va de soi, de la misère, de l’infortune, de la clochardisation et du malheur des autres, qu’une heureuse reconnaissance de dettes au grand dam des Cicéron. Il va de soi que Lagarde et ses semblables n’ont pas envie d’enquiquiner ????ses ordonnateurs. Plutôt les rassurer pour les années à venir : le monde ira mal. Les jeux sont faits, les dés pipés. Ces conspirateurs, répètent ad litteram l’opéra de la Grande duchesse d’Offenbach. La morale est de «cocufier» le soldat Fritz, qui dans notre monde représente l’honneur défait des damnés, les hypothèques des souverainetés des peuples tenus entre les crocs de la Banque mondiale et du FMI, de l’Otan et des appétits hégémoniques… Des peuples à l’honneur barbouillé aussi longtemps que les dinosaures, telle Lagarde, existent… des peuples, risée des «de la Grande-duchesse» dispensée de la permission de la conscience pour s’emparer de la dignité des autres … C’est tout le panache de Mme Lagarde. L’opéra, dans l’imaginaire d’Offenbach, se termine par un célèbre grand verre trinqué à la santé des aïeuls de la Duchesse. Dans la réalité des peuples d’aujourd’hui, ce grand verre est rempli de sang où se noient à longueur de jours des millions d’innocents, où crèvent de faim à longueur de jours des milliers de lardons, nés du mauvais côté du monde, tandis que Lagarde a été créée, de la cuisse de Jupiter, moche comme un ange de la Jihenne. La mission est de nous soumettre au nouvel ordre de matés ?????.
Le monde va mal, certainement M’dame ! Réjouissez-vous, vous êtes servie ! Le verre rempli de sang frais est entre vos mains souillées par les souffrances des «crétins». Mouillez-vous le gosier, M’dame ! Le monde va mal ! Là où le regard vous porte, plantez l’étendard de brigands. Et faites vos «je», M’dame. Les hymnes ont pris goût de requiem s’interprétant en Libye, en Syrie, au Yémen, à Baghdad, au Mali, au Burkina, au Niger, à Tunis ou ailleurs… Faites vos jeux M’dame, le monde va mal -certainement bien pour vous – en attendant de faire entrer l’accusé !
Par S. Méhalla
EDITO
Divisions ethniques, dislocations politiques, guerre civile et… catastrophes naturelles : La Libye se «noie» ! Livré au chaos depuis l’assassinat du colonel Kadhafi, par les sbires de l’Otan, la Libye continue de subir toutes sortes de revers impensables…
Livré au chaos depuis l’assassinat du colonel Les inondations qui ont causé d’énormes dégâts en Libye ces derniers jours ont montré la faiblesse de l’État libyen qui ne parvient pas à organiser les secours. Une précarité de la gouvernance due aux divisions provoquées par le démantèlement violent des institutions en 2011 suite à l’intervention de forces extérieures qui continuent de saper le processus de réconciliation inclusive.
L’Algérie a moult fois averti la communauté internationale en général et les instances africaines en particulier au sujet des dangers d’une destruction de l’État unitaire libyen.
Apocalypse
Les scènes sont apocalyptiques. Des torrents de boue ont emporté véhicules et piétons, ensevelis ou jetés dans la mer. De nombreux cadavres. Des cris, des pleurs sur des vidéos effrayantes postées par des Libyens. Le cyclone Daniel a provoqué l’enfer entre le 9 et le 11 septembre.
Le bilan effrayant où se mêlent les chiffres partiels et des estimations affolantes, citant des dizaines de milliers de disparus. 2.300 morts officiellement annoncées. Pour les observateurs avertis, l’absence d’un recensement fiable est dû à l’incapacité des institutions de procéder au recoupement, à la centralisation des informations. Il en est de même des secours. Les services de sécurité, la Protection civile ou l’armée montrent des lacunes en matière de coordination alors que les Libyens tentent de s’organiser avec trop peu de moyens. Divisés.
L’État précaire
« La situation à Derna est choquante et très dramatique (…) Nous avons besoin de davantage de soutien pour sauver des vies car il y a des gens toujours sous les décombres et chaque minute qui passe compte », a déclaré Oussama Ali, porte-parole du Service de secours et des urgences libyen. Mais, en raison des rivalités entre le gouvernemen,t prétendument national, et l’autorité rivale de fait qui continue à s’exercer sur l’est de la Libye, où se situe la localité de Derna sous les eaux, l’organisation des secours bafouille. Certes, le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Yunus Al-Menfi, a assumé ses responsabilités en lançant « un appel à l’aide internationale » au profit des habitants des villes sinistrées comme Derna, Al-Bayda et Shahhat, exhortant la population à se « conformer aux instructions des autorités pour surmonter cette crise ». L’Algérie a d’ailleurs répondu en dépêchant des équipes de secouristes ainsi que du matériel et produits de première urgence. Mais, la faiblesse de l’État libyen actuel est flagrante. Même si les hélicoptères de l’armée effectuent des sauvetages, le nombre est insuffisant et ils demeurent stationnés trop loin des lieux du sinistre. Problèmes de logistique, du personnel difficile à mobiliser, les réseaux téléphoniques en panne avec des couvertures perturbées, l’eau potable commence à manquer, les routes coupées par les crues d’eaux qui ont complètement détruit le bitume.
La leçon de Daniel
Il est difficile d’envisager un plan Orsec dans ce contexte d’autorité relative des institutions libyennes. La faute au démantèlement qu’elles ont subi suite à l’intervention étrangère qui a laissé le chaos après avoir renversé le régime du chef de l’ex-Jamahiriya, Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis, une guerre civile a failli disloquer la Libye alors qu’une démarche de réunification est en cours, contrariée par des États tiers et extra régionaux ; ceux-là même qui ont alimenté le conflit armé entre les différents antagonistes durant des années. L’Algérie a mis en garde, à plusieurs reprises, la communauté internationale et l’UA sur les dangers de la partition de la Libye ou de l’affaiblissement de l’État en encourageant le dialogue inclusif au profit du peuple libyen. Aujourd’hui, face à cette catastrophe naturelle, la réalité du terrain confirme les appréhensions d’Alger en interpellant l’Onu. Il faut aider le peuple en cette terrible épreuve mais aussi l’accompagner pour un règlement définitif de la crise politique. C’est la douloureuse leçon de Daniel, le cyclone naturel.
Maya Loucif
EDITO
Edito : Au gré du vent, le surf On commençait à s’y habituer, mais les fake news, force est de constater qu’à l’heure d’Internet et du village global, ne sont plus l’apanage des seuls journalistes.
En 2023, n’importe quel quidam anonyme, en snipper derrière son clavier, peut poster un fake news ou détourner une photo de sa destination d’origine, ou faire un montage photo bidon, sur les réseaux sociaux. Et ça foisonne. Facebook, Twitter, Tik Tok, Instagram, Viber, que sais-je ? L’ironie de l’histoire, c’est qu’une chaine de télé privée, qui a pignon sur rue, récidive dans l’outrance. On se souvient de la manière peu cavalière avec laquelle un éminent écrivain, Rachid Boudjedra, avait été traité. On l’avait terrorisé, au sens propre du terme, dans le seul but de faire de l’audimat. Or, aujourd’hui, les mêmes croient jouer dans la cour des grands en se hasardant sur un terrain autrement plus sensible, celui de la diplomatie et des affaires étrangères, domaine réservé du Chef de l’Etat. En s’immisçant ainsi entre l’arbre et l’écorce, pour reprendre Molière, on semble ignorer, en bon amateurisme digne des conditions interlopes dans lesquelles furent créées les chaines offshore, qu’au sommet de l’Etat, on est guidé par une seule boussole, celle des intérêts du pays… Pour paraphraser Lord Palmerston, diplomate anglais du 19eme siècle, un pays n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents, mais des intérêts permanents… Par voie de conséquence, il n’appartient pas à une chaine de télé, aussi prestigieuse soit-elle, de décider qui sont les pays amis de l’Algérie, et de renvoyer dans leurs pénates les ambassadeurs, mais seul le Chef de l’Etat et son chef de la diplomatie jouissent de ce droit.
L’autre ironie de l’histoire, et sans vouloir tirer sur les ambulances, c’est que celui qui avait fait de la lutte contre les fake news et les doubabates sa marque de fabrique, soit lui-même victime d’une fake news. L’époque où l’article écrit par un journaliste passe par plusieurs filtres est révolue. Elle est bel et bien derrière nous. Il n’y a plus de correcteur, plus de chef de rubrique, plus de rédacteur en chef. On agit tous à courte vue, la bride sur le cou, et on gambade au gré des vagues… D’ailleurs, l’autre mot en vogue, c’est le surf, c’est-à-dire la navigation. Mais alors que les pauvres haragas sont emportés par des tempêtes et périssent en mer, les surfeurs anonymes ne risquent pas qu’une lame soulève leur frêle embarcation et l’enfonce au fond de la mer, puisqu’ils sont chaudement à l’abri, derrière leur clavier.
Ahmed B.
EDITO
Edito : La ligue de la discorde ? Pendant longtemps, il y eut au sien de la Ligue arabe le camp dit des progressiste, qu’on a appelé le Front du Refus et qui réunissait, outre l’Algérie, des pays comme l’Irak de Saddam Hossein, le Libye de Maamar El Kadhafi, la Syrie de Hafez el Assad, et l’Olp de Yasser Arafat… Le président Houari Boumediene y jouait un rôle de leader incontesté.
Ce Front rejetait le diktat de ceux qui visaient le rétablissement des relations avec Israël au détriment de la cause palestinienne. Le président égyptien Anouar Essadat en avait ouvert la voie, par la politique de l’Infitah et la signature des accords de Camp David, sous la conduite du Président Jimmy Carter. La Jordanie du roi Hussein lui emboitait le pas. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et du Nil et de l’Euphrate. L’Irak de Saddam Hussein a été le premier visé. Prenant prétexte de l’invasion du Koweït, en 1991, puis de l’attaque des deux tours jumelles de New York, l’oncle Sam et ses alliés occidentaux (notamment la Grande Bretagne de Tony Blair) a inventé un second prétexte tout aussi fallacieux, celui des armes de destruction massives, qui n’existaient que dans leur esprit, pour envahir l’Irak, et le dépecer, et pour faire condamner Saddam Hussein à la pendaison… Au début des années 2000, c’est une autre feuille de route qui est mise en avant, celle du Grand-Moyen Orient, c’est-à-dire la pilule dorée de la démocratisation des pays arabes : comprenez : la démocratisation apportée dans des chars, avec Bernard Henri Levy en porte-drapeau… Et à coup de missiles et de roquettes… En fait, on a lancé l’opération de démantèlement systématique des structures étatiques civiles et militaires de l’Irak, de la Libye, de la Syrie, du Soudan… L’Algérie aussi était dans le viseur. Néanmoins, elle a réussi à échapper à ce sort diabolique, grâce à la vigilance de son peuple et de son armée. Par la suite, avec Donald Trump, c’est une autre feuille de route qui est venue donner du grain moudre à ce plan machiavélique, celui des accords dit d’Abraham… Dans son escarcelle, les Emirats arabes unis, et le royaume du Maroc, qui a essayé de troquer la cause palestinienne contre la reconnaissance d’un supposé plan d’autonomie au Sahara occidental. Et qui a au passage introduit le loup dans la bergerie, juste à la frontière de l’Algérie. On voit que la normalisation est en marche. Les monarchies du Golfe, réunies dans le C.E.G, ont des atomes crochus avec le Makhzen, du fait des accointances idéologiques évidentes. On rappellera que pendant le sommet de la Ligue arabe, à Alger, le Président Tebboune avait pesé de tout son poids pour la réunification des rangs arabes, au profit de la cause palestinienne, mais aussi du retour de la Syrie dans le giron de la famille arabe. Et pourtant, on a vu qu’au sommet de Djeddah, le prince Mohamed Ben Salman, qui a voulu tirer la couverture à soi, a tenté d’évincer l’Algérie de son rôle naturel de leadership arabe. Qu’à cela ne tienne ! Comme l’a rappelé le Président Tebboune, l’Algérie est plus grande, et ce ne sont pas quelques coups bas qui vont la détourner de sa noble mission et qui vont la pousser à pratiquer la politique de la chaise vide…
Ahmed B.
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