En plus de dépistages proposés durant trois jours aux employées, journalistes et personnels des médias, l’objectif est surtout de participer à la sensibilisation du grand public. Ainsi plusieurs messages et appels ont été lancés lors de la conférence d’ouverture, notamment en vue de «multiplier les opportunités de dépistages précoces». Mais il s’agit aussi de rassurer sur l’évolution des possibilités de traitements des cancers, et d’aller vers une meilleure prise en charge. Le rôle de l’entourage, des époux en premier lieu, est en ce sens requis. «Souvent les femmes hésitent à aller au dépistage, il faut que leurs maris les y encouragent davantage». En marge de la conférence d’ouverture, marquée par la participation de plusieurs médecins, oncologues et diététiciens, la directrices des émissions du journal Esseha, Madame Faidi Samira expliquait que cette première édition est l’occasion de faire passer des «messages de sensibilisation» à l’attention de l’ensemble de la société. L’évènement, organisé en partenariat avec le ministère de la Santé, aura également été l’occasion de faire savoir que la politique de prise en charge des malades atteints de cancers devrait prochainement évoluer. Ainsi il est précisé qu’une étude «sur une année au sujet du parcours des malades» a été lancée, avec pour objectif de définir les critères pour «accompagner et de rationaliser les démarches et étapes des traitements». Les intervenants, à l’instar des docteurs Hamida Guendouz et Amina Abdelouahab, chirurgienne et médecin sénologue, expliquent que le projet «si ses résultats sont positifs, sera élargi à d’autres pathologies, notamment cardiaques». Le docteur Hamida Guendouz a également précisé que le secteur de la santé s’oriente vers une meilleur organisation du dépistage du cancer du sein au travers de l’ouverture de «cinq centre pilote à travers le pays, chargés de chapeauter le travail d’autres centres». Le docteur Guendouz expliquait, en marge de la conférence, qu’il «il faut encourager les femmes à aller vers le dépistage le plus tôt possible (…) dans ces conditions, les traitements sont légers». Contrairement à une idée répandue, l’âge n’est pas forcément à considérer comme un critère. «Il faut savoir que 12% des cancers du sein touche des femmes de moins de 35 ans (…) souvent même si elles consultent tôt, il leur est dit machinalement qu’elles ne sont pas à risque. Les médecins aussi ont parfois besoin d’être sensibilisés. Une femme, même jeune, qui se présente avec un symptôme, une boule au niveau du sein, doit être prise en charge et orientée vers la biopsie», dit-elle. Il s’agit également de sensibiliser sur le facteur de l’hérédité, ainsi le docteur Guendouz explique qu’«au-delà de quarante ans le dépistage doit être systématique, mais le facteur héréditaire est aussi à prendre en compte».
Nadir K.