Cette situation représente une menace pour l’hygiène. Sur place, les agences de l’Onu tentent de prévenir la propagation de maladies. La crainte de l’Onu, c’est que l’eau soit contaminée et provoque «une deuxième crise dévastatrice dans la région». Dans un communiqué, la mission d’appui de l’Onu en Libye (Manul) a expliqué que des équipes de neuf agences onusiennes étaient «présentes sur le terrain à Derna et d’autres villes de l’Est libyen pour fournir de l’aide et du soutien aux personnes». Les autorités locales, les agences d’aide et l’équipe de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sont toutes préoccupées par le risque de propagation de maladies, «notamment par l’eau contaminée et le manque d’hygiène», selon l’Onu. Des trousses médicales d’urgence ont été distribuées aux établissements de santé par l’Unicef afin de soutenir 15.000 personnes pendant trois mois. Le Haut Commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR) distribue de son côté «des kits de secours de base, comprenant des couvertures, des bâches en plastique et du matériel de cuisine, à 6 200 familles déplacées à Derna et Benghazi», la grande ville de l’Est libyen. Par ailleurs, des rations alimentaires ont été distribuées à plus de 5.000 foyers par le Programme alimentaire mondial (PAM) et 28 tonnes de fournitures médicales ont été expédiées par vol affrété par l’OMS. Le Centre de contrôle des maladies relevant du gouvernement d’unité nationale en Libye, a déclaré samedi l’état d’urgence pour une période de 12 mois dans toutes les régions de l’est du pays sinistrées par les inondations après le passage d’une forte tempête. «Le nombre de cas d’intoxication par l’eau potable à Derna est passé à 150 en raison du mélange de l’eau potable avec les eaux usées», a alerté, dans un communiqué, le directeur du centre affilié au Gouvernement d’unité nationale, Haider al-Sayeh.
Etat d’urgence sanitaire
Il a averti que «l’eau potable à Derna n’est pas propre à la consommation», appelant à recourir à d’autres sources. «Le centre a décidé de déclarer l’état d’urgence pour une période de 12 mois dans les zones touchées par les torrents et les inondations dans l’est du pays», a-t-il ajouté, soulignant que «cette mesure vise à prévenir toute éventuelle propagation des maladies». «Nous avons enregistré 55 cas de contamination chez des enfants avec de l’eau impropre à la consommation à Derna», a-t-il précisé. Le 10 septembre, une forte tempête a balayé plusieurs régions de l’est de la Libye, notamment les villes de Derna, Benghazi, Al-Bayda, Al-Marj et Soussa, faisant plus de 6.000 morts et des milliers de disparus, selon ce qu’a annoncé le sous-secrétaire du ministère de la Santé pour les affaires hospitalières relevant du Gouvernement d’unité nationale, Saad al-Din Abdel-Wakeel, le 13 du même mois. Jeudi, le directeur du centre médical al-Bayda et chef du comité d’urgence sanitaire de la ville, Abdul Rahim Maziq, a mis en garde contre une catastrophe environnementale dans l’est de la Libye en raison de la décomposition des corps sans vie et l’éventuelle apparition de virus dans es eaux stagnantes. Au moins 11.300 personnes sont mortes et 10.100 restent portées disparues dans la seule ville de Derna, selon un nouveau bilan publié par un organisme de l’Onu, citant le Croissant-Rouge libyen. Selon le Croissant-Rouge libyen, «ces inondations sans précédent ont fait environ 11.300 morts et 10.100 disparus dans la seule ville de Derna», a annoncé le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) dans un point de situation samedi soir. Les inondations ont par ailleurs fait au moins 170 morts dans d’autres endroits de l’est de la Libye, a-t-il ajouté. «Ces chiffres devraient augmenter alors que les équipes de recherche et de sauvetage travaillent sans relâche», a averti l’OCHA. Un précédent bilan des inondations dans l’est de la Libye faisait état d’au moins 5.500 morts et 10.000 disparus.
A. I.