De prime abord, le ministre a indiqué que le gouvernement a commencé la préparation de la loi de finances pour l’exercice 2024 et a fait savoir que le prochain budget comprendra de «nouvelles augmentations salariales» promises par le Président Tebboune, ainsi que de nouvelles mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. En début d’année, une augmentation salariale a plus de 7,7 millions (7.780.000) d’Algériens. La hausse de salaire pour les fonctionnaires a atteint un seuil oscillant entre 4.500 DA et 8.500 DA en fonction des catégories, alors que les augmentations dans le secteur économique sont fixées par les conventions collectives entre l’opérateur et le partenaire social. L’augmentation salariale au profit des enseignants s’élèvera au total, à près de 13.500 DA au cours des deux prochaines années. Depuis 2020, il y a eu quatre augmentations successives jusqu’en 2023. Le ministre a également évoqué la nouvelle loi monétaire et bancaire, entrée en vigueur après sa publication au Journal officiel numéro 43 en juin dernier. A ce propos il a fait savoir que les textes d’application de cette nouvelle loi «seront publiés la semaine prochaine». Selon lui, ces textes «couvrent plusieurs questions, notamment les modalités de fonctionnement des bureaux de change, la monnaie numérique et d’autres dispositions nécessitant des éclaircissements pour une mise en œuvre sur le terrain». La Banque d’Algérie est responsable de la supervision de ce dossier et est autorisée à travailler sur son application. La loi monétaire et bancaire vise à moderniser le système bancaire, à renforcer ses missions de réglementation et de contrôle, et à lui permettre d’être au diapason des méthodes en vigueur au plan international. Le texte de loi porte sur plusieurs nouveautés, dont le renforcement de la gouvernance de la Banque d’Algérie, via plusieurs volets, notamment le système de mandat pour l’exercice de la fonction de gouverneur et des vice-gouverneurs de la Banque d’Algérie, ainsi que l’élargissement des prérogatives conférées au Conseil de la monnaie et du crédit (CMC), la création d’une commission nationale chargée de mettre sur pied un projet de stratégie nationale de développement des moyens de paiement. En matière de renforcement des mécanismes de suivi et de contrôle, le texte propose la création de nouveaux comités, notamment celui de la stabilité financière. Les comités seront chargés du contrôle macro-prudentiel et de la gestion des crises, dont la mission principale consiste à élaborer un rapport annuel à soumettre au président de la République. D’autre part, le nouveau texte consacre, à travers plusieurs dispositions, le développement du financement islamique et de la finance verte, ou encore la possibilité d’émettre une monnaie numérique, qui sera développée, émise, gérée et contrôlée par la Banque d’Algérie, et dénommée monnaie digitale de banque centrale (dinar algérien digital). En ce qui concerne les bureaux de change, autorisés depuis mars dernier, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah-Eddine Taleb, a récemment annoncé, l’ouverture cette année de bureaux de change. Il a indiqué que les bureaux de change «seront opérationnels en 2023» avant d’ajouter qu’«il y aura des incitations pour attirer les fonds du marché parallèle», sans donner plus de détails. Leur marge bénéficiaire sera révisée à la hausse afin de favoriser leur généralisation à travers le territoire national.
M.T.