Après que certaines voix affirment qu’une décision a été prise pour l’abandon du système LMD (Licence, Master, Doctorat), introduit à l’université algérienne depuis 2004, le directeur des finances au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), Abelhakim Djebrani, a tenu à clarifier les choses. S’exprimant, hier sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale, sur l’orientation du président de la République quant au retour graduel à l’architecture classique du système universitaire algérien, le responsable a affirmé que ce n’est pas un abandon du système universel LMD, mais d’une réintégration de la formule ingéniorat, précisant que le secteur a prévu 18 parcours d’ingénieurs l’an passé, qui est porté actuellement à 89 parcours d’ingénieurs. En effet, des voix se sont empressés de déduire d’annoncer l’abandon du système LMD suite à l’instruction du président de la République, Abdelmadjdi Tebboune, demandant « de préparer une étude globale et intégrée sur la faisabilité d’un retour flexible au système de licence classique, en remplacement du système LMD». D’autant, a-t-il ajouté que l’université algérienne opère sa mue graduelle pour s’adapter au contexte de modernité, ainsi de nouvelles filières sont créées pour la rentrée universitaire 2023-2024. Pour cette rentrée universitaire, pas moins de 300.000 nouveaux bacheliers sont en passe de découvrir les nouveautés. A cet égard il a annoncé « l’ouverture de certains parcours universitaires, dont 84 nouveaux masters professionnalisant et quatre autres parcours montés dans le cadre de réseaux thématiques, avec des partenaires économiques, qui consistent dans le dessalement d’eau de mer, le traitement des eaux usées, de l’hydrogène vert et en informatique quantique ». A cela s’ajoute la création, l’année prochaine, de nouvelles écoles nationales supérieures en cybersécurité et en technologie de pointe. « Il s’agit de l’Ecole nationale supérieure en nanoscience et en nanotechnologie et celle des systèmes embarqués », précise-t-il. Abordant la question de l’employabilité, il soutiendra que « cette transition passe par l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, de l’amélioration de la recherche scientifique pour la rendre utile et par l’innovation en créant de la richesse et de l’emploi ». Une manière de préparer l’étudiant à concrétiser son projet professionnel. « Cette manière, tout en incitant le diplômé dans sa quête d’emploi, l’encouragera à créer sa micro-entreprise ou sa startup génératrice d’emploi » souligne-t-il. Pour ce faire, le département de Kamel Baddari « travaille étroitement avec celui de l’Economie de la connaissance pour booster cet élan de création de startups qui évolueront certainement en moyennes puis en grandes entreprises dans le futur », tout en révélant « l’existence de 84 incubateurs au sein des universités à accompagner et encourager ». Par ailleurs, un projet de loi cadre est en préparation pour primer les chercheurs-encadreurs en cas de projets innovants, fait-il savoir. « Deux primes annuelles sont prévues pour récompenser l’effort des meneurs de projets », dit-il. Revenant sur les derniers recrutements, il rappellera que l’opération a permis d’absorber 8.000 diplômés chômeurs. Cependant, renchérit-il, on veut revenir à la normale : le recrutement annuel de 1.500 docteurs/an (y compris les salariés d’autres secteurs). Et d’annoncer la tenue des assises universitaires vers la fin 2023.
Synthèse Badis B.