Pr Derrar : Durant la période du Covid, l’Institut Pasteur a réalisé de nombreuses cartograhies qui ont été d’un apport considérable pour suivre la vitesse de propagation de la pandémie et la prise de décisions. Actuellement, nous travaillons sur une nouvelle cartographie des maladies à transmissions vectorielles comme la maladie de la leishmaniose. On essaye de suivre le vecteur, qui est un moustique, à travers ses sites d’hébergement. On le localise géographiquement avec exactitude ce qui permet une intervention rapide et efficace et éviter ainsi toute propagation.
Revenant au coronavirus. Peut-on considérer que l’Algérie a tourné la page de la pandémie ?
Non, la page n’est pas tournée et cela partout dans le monde. On a toujours, malheureusement, des décès même si nous sommes loin des chiffres de la pandémie. Actuellement, la situation est maîtrisable parce que nous ne voyons pas une augmentation d’incidences dans les hôpitaux ni une gravité supplémentaire. Les sous-variants, circulant actuellement, sont ceux de l’Omicron, ce qui a permis une immunité de la majorité de la population mondiale.
Eris, le nouveau variant suscite de l’inquiétude ?
Certes, ce nouveau variant attire l’attention en raison du fait que les experts ont constaté un taux de mutations impressionnant. La protéine a atteint 30 mutations et cela incite à une surveillance étroite parce que nous ne savons pas quel sera le devenir de ces mutations. Personne ne peut le prévoir. On doit rester sur nos gardes et comprendre que le Covid n’est pas encore terminé.
Est-ce qu’il y a eu des prélèvements en Algérie concernant Eris?
A l’instar de certains pays, il y a une baisse notoire de la vigilance en Algérie. Actuellement, les personnes qui tombent malades ne sont pas prélevées et malheureusement lorsqu’on ne fait pas de prélèvement, on prive les laboratoires d’importantes données. Il faut donc, absolument, que les patients, notamment à risques, aillent consulter et fassent des prélèvements. Cela va leur permettre d’avoir une réponse rapide mais cela permettra également d’avoir les données sur la circulation éventuelle ce certains variants en Algérie.
La vigilance reste de mise donc ?
Absolument. La vigilance doit être maintenue plus que jamais parce que l’on sait maintenant que l’immunisation obtenue par la vaccination est en train de chuter.
A.G