Le ministère a réagi, lundi, à la correspondance adressée par un député au Premier ministre concernant une prétendue pénurie de médicaments au niveau des officines et en milieu hospitalier. Dans le document, posté sur les réseaux sociaux, il est fait état d’une «grave pénurie» qui concerne une liste de 132 médicaments, dont certains indispensables pour les patients atteints de maladies chroniques. Le document cite une partie des produits en rupture depuis des mois, dont le Flucotrac 50 (pour l’hyperplasie congénitale des surrénales), le Glucagon (diabète), le Sintrom, le Lasilix 500 mg et son générique Fursan 500 mg (maladies cardiaques), le Nivolumab (oncologie), la Phyntanyle (anesthésiant) et les anesthésiants dentaires. Le département de Aoun a tenu à préciser qu’il n’a pas été «rendu destinataire de ce signalement relatif à une éventuelle perturbation d’approvisionnement, que ce soit au niveau des services hospitaliers que des officines de villes». Pour sa part, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) avait saisi, en juillet dernier, le Président Tebboune pour lui faire part des préoccupations des différents corps de la santé publique impactés par ces pénuries. Le ministère a précisé que malgré l’absence d’une liste précise des médicaments censés être en pénurie, les autorités ministérielles ont enquêté sur ces allégations et ont constaté que «certains médicaments hospitaliers, tels que le Flucortac, ne sont pas répertoriés dans le registre national officiel des produits pharmaceutiques enregistrés en Algérie, ce qui signifie qu’ils ne sont pas disponibles sur le marché national».
Produits anesthésiques : 4,5 millions d’unités sur le marché
Le communiqué du ministère assure que des médicaments essentiels tels que le Sintrom, le Glucagon et le Fentanyl, utilisés en milieu hospitalier, «sont disponibles à la Pharmacie centrale des hôpitaux», expliquant que le traitement innovant contre le cancer, le Nivolumab, bénéficie de procédures d’achat spéciales. «La Pharmacie centrale des hôpitaux procédera bientôt à la livraison de ce dernier» a indiqué le ministère qui précise qu’en ce qui concerne les produits anesthésiques utilisés en dentisterie, le marché a connu un approvisionnement récent avec près de 4.000. 000 d’unités. Une quantité supplémentaire de 23.500 boîtes de 50 capsules sera livrée cette semaine, additionnée d’une quantité de 35.000 boîtes en cours de dédouanement, ainsi que d’autres quantités à réceptionner d’ici à la fin du mois. Le ministère tient à rappeler que les récentes perturbations «ont pour cause la non accessibilité dans le pays d’origine, qui était le plus grand fournisseur du marché algérien». Pour faire face à cette situation, le ministère a pris des mesures pour se conformer aux réglementations en vigueur concernant les importations pharmaceutiques et l’agrément des établissements locaux pour la production de ces produits. Le ministère a également souligné que les besoins nationaux, de l’abondance des produits pharmaceutiques et de la complémentarité avec la production nationale influent sur les importations pharmaceutiques. Enfin, il a réaffirmé son engagement à garantir la disponibilité continue des médicaments essentiels et des soins de santé aux patients grâce à la collaboration avec divers partenaires, notamment les départements ministériels, les importateurs, les distributeurs pharmaceutiques, les associations et les syndicats de professionnels de la santé. S’agissant de l’importation des produits pharmaceutiques, le ministère rappelle que «l’octroi des quantités à l’importation n’a jamais été arrêté au détriment de la disponibilité, le visa technique relatif aux importations prévisionnelles est délivré en tenant compte de la quantification des besoins nationaux, de la disponibilité en produits pharmaceutiques, et le cas échéant en complément de la production nationale conformément à la réglementation en vigueur».
M.T.