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Société

Cancer en Algérie: Mauvaise prise en charge.  

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B. Y. est un adolescent âgé de 16 ans atteint d’un cancer du côlon. Il a été diagnostiqué un peu tardivement, ce qui a fait que son cas difficile nécessite une prise en charge urgente. Malheureusement ce ne fut pas le cas. Joint par nos soins, le père raconte le désarroi dans lequel son fils et lui se trouvent actuellement. Entre pénurie de médicaments et prise en charge tardive du cancer de son fils, il nous raconte son combat quotidien parmi tant d’autres.

Une famille livrée à elle-même  

«Le cancer n’est pas une fatalité, surtout après le diagnostic précoce de la maladie, malheureusement le problème consiste en la défaillance de la prise en charge des malades atteints de cancer. Le manque de médicaments constitue un des problèmes récurrents. Le manque flagrant de moyens de radiothérapie contraint les malades à attendre longtemps, alors qu’il faut absolument respecter la durée entre les séances de soins. Quand un cancéreux attend plus de quatre mois pour faire une autre séance de radiothérapie, ça veut simplement dire qu’il a tout le temps de mourir», nous confia-t-il. Il poursuit : «mon fils a été hospitalisé pendant 5 mois à l’hôpital Mustapha Pacha, après avoir subi une lourde intervention chirurgicale. Par la suite, il a suivi des séances de chimiothérapie, mais malheureusement même après ces séances qui sont censées freiner la propagation de la tumeur, cette dernière s’est propagée jusqu’au cou. Pris de douleurs, et suite à la diminution des plaquettes, l’oncologue a prescrit un traitement qui n’est malheureusement  pas disponible. Il s’agit du Neupogène 0, 96 Mg, qui stimule la croissance après les effets néfastes de la chimiothérapie sur les plaquettes. Il se trouve que j’ai cherché partout ce traitement, en vain». Le père abattu de voir son fils combattre la mort, a fait savoir qu’il a l’intention d’aller voir des associations pour lui prêter main forte.  «C’est le seul recours qu’il me reste pour essayer de trouver ce traitement», a-t-il  ajouté. Il faut noter que beaucoup de médicaments ont été achetés par le père, sur ses propres économies, parce qu’ils n’étaient pas disponibles à l’hôpital.

Mauvaise prise en charge

Sa maman a également affirmé : «Nous sommes là depuis 5 mois. C’est nous qui prenons en charge notre fils. Si un médicament manque, l’établissement nous demande d’aller l’acheter ou de nous débrouiller pour le trouver. Après l’opération de mon fils, on m’a demandé d’acheter une sorte de bande spéciale pour mon fils afin de panser sa blessure. C’est moi qui assurais cette tâche ». Notre interlocutrice a laissé entendre qu’à ce jour, les médecins ne savent pas si son fils doit faire des séances de radiothérapie ou non. Sachant que le délai entre les séances de chimiothérapie et celles de la radiothérapie ne doit pas dépasser plus de trois mois.

La plupart des cancéreux souffrent de cela. Voici la réalité amère que vivent ces personnes vulnérables et fragilisées psychologiquement. En dépit des nombreux plans cancer que ce soit l’ancien de 2015/2019 ou le nouveau de 2012/2024, les cancéreux se sentent seuls et livrés à eux même dans ce combat éprouvant face à la mort qui les guette au tournant.

Dr Bouzid Kamel : «Le coût des médicaments est exorbitant» 

Le professeur Kamel Bouzid, chef de service d’oncologie au CPMC , fait savoir que l’ancien plan cancer est une réussite totale, dans la mesure où qu’il y a une prise de conscience de la part de la population atteinte de cancer. Tout en précisant que dans certaines wilayas du pays ce plan cancer initié par l’ex président de la République n’a pas été appliqué et d’après lui c’est la faute des autorités locales, les directeurs de la santé publique. Il a précisé également que la nécessité de remboursement de la thérapie est urgente et que les traitements injectables soient remboursés, pas uniquement les médicaments. Le même responsable a laissé entendre que les examens complémentaires du diagnostic se font à 80% dans le secteur privé alors que l’Algérie est capable de soigner tous les cancéreux. L’éminent spécialiste a appelé à la création d’un centre de référence à Alger, Oran, Constantine, Adrar, Laghouat. S’agissant du gaspillage des produits réservés à la chimiothérapie, il a fait savoir que le manque de rationalisation est de l’ordre de 35%.

Au sujet du nouveau plan cancer 2020 /2024, le spécialiste en oncologie a estimé qu’il faut évaluer l’ancien plan, ressortir les points positifs et les points négatifs et multiplier les campagnes de dépistage des cancers du sein et colorectal, dans le but de réduire la mortalité. « Sur 50.000 cas de cancer, 20.000 meurent »  a-t-il indiqué. Le conférencier a insisté sur l’impératif de respecter une hygiène alimentaire saine. En réponse à une question sur l’importation des nouveaux médicaments anti cancer, le professeur Bouzid a souligné ; «  Le prix des médicaments est exorbitant, il est estimé entre 5000 et 20.000 euros »

Pr. Adda Bounedjar : « le plan anti cancer 2015/2019 a mis l’accent sur la prévention»

Pour sa part, le président de la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie, Pr Adda Bounedjar, estime que le Plan national de lutte contre le cancer 2015-2019 a jeté la lumière sur les types de cancer les plus répandus en Algérie, en tête desquels figure le cancer du sein. Le Plan national anti-cancer a également mis l’accent sur la prévention, la formation et le renforcement du dépistage précoce et des campagnes de sensibilisation qui ont aidé à réduire les cas qui se présentent aux soins dans des stades métastatiques, qualifiés par les experts de « coûteux pour l’Etat et incurables».

Les attentes sont nombreuses et concernent entre autres une multiplication de centres d’oncologie à travers le territoire, mettre un terme définitif à la pénurie de médicaments exigés pour y faire face, l’acquisition des équipements qui font actuellement défaut et définir un programme de formation adéquat aux personnels médical et paramédical dans ce domaine. Il est vrai que les pouvoirs publics ne peuvent pas à eux seuls faire face aux grosses dépenses exigées par un programme anti cancer en général, il sera très utile d’entamer une réflexion sur l’organisation d’un téléthon à l’instar de ce qui passe à l’étranger, pour ramasser de l’argent qui sera consacré entièrement à cette cause. En attendant, le problème demeure entier et interpelle les responsables de la santé publique à une prise de conscience et une prise en charge des doléances des cancéreux livrés à eux-mêmes.

Samia Acher

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Protection civile : Cérémonie de sortie pour deux promotions Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad a présidé, mardi dernier, la cérémonie de sortie de la 16e promotion de médecins-lieutenants et de la 47e promotion d'agents de la Protection civile.

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  La cérémonie de sortie s’est déroulée à l’Unité d’instruction et d’intervention de la Protection civile de Dar El-Beïda en présence du directeur général de la Protection civile, le colonel Boualem Boughelaf, de membres du gouvernement, de cadres, et d’ambassadeurs accrédités en Algérie. Les deux promotions comptent 27 médecins-lieutenants et 600 agents des dix wilayas nouvellement créées, ainsi que des étudiants de l’Etat de Palestine, de la Syrie et de la Mauritanie.

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Société

Réinsertion sociale : 6 890 détenus passent le BAC 2024 Le nombre de détenus des établissements pénitentiaires inscrits à l’examen du baccalauréat 2024, à travers le pays, est de 6.890 candidats, a affirmé, mardi dernier à Guelma, le directeur de la recherche et de la réinsertion sociale des détenus au sein de la direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion.

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  Présentant une communication intitulée «La politique de réinsertion sociale et d’accompagnement des détenus», Kada Belghitri Fedhloune a précisé, au cours du 1er colloque national sur «la santé psychologique des détenus et leur accompagnement pour prévenir la récidive »» ouvert par le wali de Guelma, Houria Aggoun, à l’université du 8-Mai 1945, que les détenus inscrits au baccalauréat, cette année, sont des deux sexes et sont répartis entre les différentes filières. La direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion «a pris toutes les mesures et dispositions nécessaires, aux plans organisationnel et logistique, pour permettre aux détenus-candidats de passer les épreuves du baccalauréat dans de bonnes conditions», a-t-il déclaré, lors de cette rencontre organisée par les services extérieurs de l’administration pénitentiaire chargés de la réinsertion sociale des détenus, en coordination avec l’université de Guelma.  Belghitri Fedhloune a ajouté que le nombre important de détenus ayant décroché le baccalauréat, au cours des années précédentes, «poursuivent actuellement leurs études universitaires». Il a précisé, à ce propos, que 1.042 détenus suivent des études à distance à l’université de la formation continue, parmi lesquels 13 sont inscrits en Master. Le même responsable a indiqué, par ailleurs, que le nombre de détenus inscrits, cette année, à l’examen du Brevet d’enseignement moyen (BEM) a atteint 5.430 candidats à travers le pays, notant que le nombre total de détenus inscrits dans les trois paliers de l’enseignement, au titre de l’année scolaire 2023-2024 à travers le pays, a atteint les 44.354.

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6e Festival international « Algé’Rire » : L’humeur au rendez-vous La 6e édition du Festival international du rire "Algé’Rire" s’est ouverte mardi soir à Alger, avec une cérémonie animée par des humoristes algériens et étrangers du stand-up comique, devant un public nombreux.

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Installé dans la grande cour intérieure du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, où le 6e Festival « Algé’Rire » a élu domicile jusqu’au 3 mai, le public est venu en nombre pour ne rien rater de ce premier soir, bravant le froid et l’air glacial qui ont marqué le déroulement de cette belle soirée inaugurale. Ce gala d’ouverture a connu l’entrée en scène d’une quinzaine d’humoristes, chacun ayant rendu une prestation de 15 mn en moyenne, dans des atmosphères de grands soirs, créées par une scénographie des plus concluantes, avec un éclairage vif aux couleurs variées et les sonorités lourdes de la music techno au groove et aux cadences dansantes qui fusaient des platines du « DJ Sebaa ». Les humoristes, Mahé (Maheddine), Malik Belkhodja, Rym, Ayoub Kheireddine Marceau, Nadège, Félix Dhjan, Reda Seddiki, Khalifa BMK, Flora Amara, Ilyès Djadel, Kamel Abdat et Abdelkader Secteur, se sont succédé sur scène, durant près de trois heures de temps, dans de courtes prestations, durant lesquelles différents sujets tirés de leurs quotidiens, en pays d’origine ou en exil, ont été abordés dans le rire et la dérision. Une belle démonstration chorégraphique signée Habib Tata, a d’abord réuni, les Breakdancers, Mounir, Réda, Ayoub et Anwar, donnant de l’élan aux faiseurs de joie et de bien-être, brillamment introduits par le talentueux Farid Chamekh, un autre humoriste à l’animation. Les soliloques et philanthropes invétérés, ont abordé, dans un esprit d’autodérision, plusieurs sujets, dont, des thématiques comparatives entre la vie dans leurs pays d’origine et celle dans les pays où ils sont actuellement établis. Faisant unanimement part de « leur bonheur de se produire à Alger » et après avoir animé la soirée d’ouverture, les humoristes vont se reproduire dans des programmations individuelles légèrement modifiées par les organisateurs pour cause d’intempéries que connait la Capitale Alger ces jours-ci. Le programme ainsi ajusté et publié sur la page Facebook du festival, prévoit donc, de présenter mercredi, les spectacles, « 100% féminin » et « 100% DZ », alors que la soirée de jeudi accueillera Malik Belkhodja et Ilyès Djadel, pour clore en beauté, vendredi avec les prestations attendues de Kamel Abdat et Abdelkader Secteur. Parallèlement au déroulement des spectacles de Stand Up comique, les organisateurs proposent un espace « Kids Corner », dédié aux enfants avec des animations et ateliers ludiques et récréatifs en plus des spectacles de marionnettes et de clowns. Organisé depuis 2013 par l’agence créatrice et productrice d’événements, « Broshing Events », qui a choisi pour cette année le slogan de, « 100% rire ensemble », avec, entre autres objectifs de « faire rayonner l’humour algérien et africain », le Festival international du rire « Algé’Rire » est organisé sous le parrainage du ministère de la Culture et des Arts, en partenariat avec le Palais de la Culture Moufdi-Zakaria.

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