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Environnement

Sécheresse : Impact sur la sécurité alimentaire

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Le problème de l’alimentation en Algérie est posé depuis l’indépendance sans qu’une solution adéquate ne soit apportée. Une certaine tergiversation existe entre le concept de sécurité alimentaire et autosuffisance alimentaire. Cette dernière est impossible à concrétiser puisque les conditions actuelles ne permettent pas de répondre à la totalité des besoins en produits alimentaires. Par contre le premier concept est à porter de main pur peu qu’une stratégie et une feuille de route soient tracée et respectées, éloignées des déclarations politiques pompeuses et trompeuses.

En absence de stratégie à court, moyen et long terme induite par une assise stable qu’est l’aménagement du territoire ; le problème de la dépendance alimentaire en Algérie est et sera fortement impacté par les changements climatiques. Ces derniers  se traduisent par une certaine irrégularité des précipitations, de leur répartition spatiale et de leur période. De ce fait le cycle végétatif des cultures stratégiques sera sans doute perturbé puisque les périodes de semi sont retardées comme c’est le cas dans l’ouest algérien.  L’arrivée précoce ou tardive des premières précipitations induit un décalage important de la campagne labours-semailles. Les techniques culturales pluviales sans assujetties aux premières précipitations d’où un retard significatif perturbant le cycle des cultures non adaptées.

Les changements climatiques et leurs cosnéquences

Toutes les études prospectives dans le domaine confirment que des périodes extrêmes de sécheresse deviennent de plus en plus courantes à l’avenir et les précipitations deviennent orageuses. Face à ces phénomènes seul un recours à des espèces végétales adaptées pourrait faire face à ces perturbations climatiques et surtout à la sécheresse. Le réchauffement planétaire est désormais un phénomène à prendre en considération d’autant plus que tous les hydrologues ont pu démontrer une tendance à la baisse des ressources hydriques. Une étude d’impact appliquée à différents scénarios de changement climatique indique également une tendance à la baisse pour le XXIème siècle. L’imprécision des chiffres ne permet pas encore de proposer des recommandations de gestion. C’est vers une estimation de la vulnérabilité des bassins versants à la sécheresse qui semble être retenue.

Depuis des décennies les épisodes de sécheresse et le déclenchement d’incendies dévastateurs sont de plus en plus fréquents et intenses dans le monde entier. L’Algérie n’est pas épargnée par ce phénomène qui prend de l’ampleur et auquel s’ajoute une rareté des ressources hydriques. L’arboriculture rustique et les céréales sont directement impactées par ces phénomènes extrêmes et les conséquences sont immédiates sur les rendements. Dés qu’on parle de sécheresse, les incendies ne sont jamais très loin et les dégâts sont comptabilisés en plusieurs milliers d’hectares de champs et de forêts ravagés par les flammes. En Algérie périodiquement des années sèches impactent la production agricole

Changements climatiques et diminution des précipitations en Algérie

Les changements climatiques sont bien là n’en déplaise au L’Algérie a connu, au cours de ces vingt dernières années, une sécheresse intense et persistante. Cette sécheresse, caractérisée par un important déficit pluviométrique, a touché l’ensemble de l’Algérie et plus particulièrement sa partie nord-occidentale. Le climat de l’Algérie est très variable. L’une des manifestations les plus préoccupantes de cette variabilité est la sécheresse. Cependant, aujourd’hui devant l’hypothèse d’un changement climatique et devant l’accroissement des besoins en eau, on s’interroge de plus en plus sur l’éventualité d’une augmentation de la fréquence de la sécheresse d’un côté et d’une amplification de ses impacts socio-économiques de l’autre

L’exploitation de plusieurs travaux nationaux et internationaux en relation avec cette thématique confirme une régression sensible avec impact réel sur plusieurs secteurs et notamment l’agriculture pluviale. Cette dernière domine en Algérie où la superficie irriguée ne dépasse point les 800 000 hectares soit à peine 5% de la superficie agricole totale.

L’évolution des fluctuations de l’isohyète 400 mm au cours de sept dernières décennies s’est légèrement déplacée vers le Nord au niveau des hautes plaines et une partie des Hauts-Plateaux. Elle souligne également une diminution des précipitations vers le Sud suivant un gradient moyen de 20 à 30 mm tous les 100 km. En Algérie nord occidentale souvent la quantité de la pluie annuelle est proche de celle enregistrée dans certaines régions steppiques avec des quantités inférieures à 200 mm alors que la partie alors que dans la partie Est de l’Algérie les minima pluviométriques demeurent supérieurs à 300 mm. Pour une période d’observation de 80 ans il a été dénombré 12 années très sèches, 15 sèches, environ 23 années normales, 15 humides et 11 années très humides pour l’ensemble de la partie des plaines intérieures de l’Algérie.

De tous ces chiffres, il se dégage que la saison d’automne semble être la plus déficitaire, toutefois, on enregistre un excédent relativement faible en hiver. Mais c’est surtout une tendance à la baisse des précipitations qui est enregistrée et qui a été amorcée depuis les années 1970. Depuis de nombreux décrochements se traduisent par de longues périodes de sécheresse qu’il faut gérer. L’analyse de l’évolution spatiale de ce phénomène, mise en évidence par la variabilité de l’isohyète 400 mm et l’analyse cartographique de l’indice pluviométrique centré-réduit de sept décennies, montre un déplacement des courbes observées vers le Nord.

L’importance de la sécheresse dans les régions telliennes et côtières (les plaines côtières et les bassins intra-telliens), régions qui habituellement sont très arrosées, et où la pratique des cultures maraîchères et céréalières se réalise sans irrigation menace cet équilibre. Dans ces régions caractérisées comme très favorables à la pratique d’une agriculture pluviale ; le phénomène de la sécheresse est présent et ne constitue pas en fait un événement exceptionnel, mais un phénomène fréquent. La sécheresse a toujours pesé sur l’homme et son environnement, et est par conséquent un facteur important pour toute étude socio-économique donc de planification des plans de développement.

Stratégie de concrétisation d’une sécurité alimentaire

La concrétisation d’une certaine sécurité alimentaire doit transiter par un réel aménagement du territoire avec une définition d’écorégions et de zones agro-climatiques avec une évaluation de leurs potentialités tant écologiques que socioéconomiques. L’approche repose sur le concept de zones homo-écologiques ou iso-potentielles constituant la base de tout développement.  Il s’en suivra le choix de mesures d’adaptation aux conditions locales en prenant en considération les éventuels impacts des changements climatiques sur l’agriculture. Pour déterminer si une mesure d’adaptation est appropriée à une situation donnée, il faudrait évaluer son efficacité, sa faisabilité économique et sa compatibilité institutionnelle. Ces mesures nécessitent la collaboration et la communication et doivent également être prises à différents niveaux : gouvernement, agriculteurs, industries et consommateurs, pour garantir leur efficacité. Ces mesures d’adaptation prises dans le secteur agricole mettent généralement l’accent sur les stratégies visant à régler les pénuries d’eau, en ayant recours à de nouvelles technologies, et exigent toutefois, des investissements forts importants.

Quoi qu’il en soit, pour développer l’agriculture il faut irriguer et pour irriguer il faut mobiliser les ressources hydriques hors précipitations. L’eau reste un handicap majeur qu’il faut surmonter en recourant à plusieurs techniques connues et validées dans plusieurs pays arides. Mais l’irrigation ne va pas sans inconvénients car mal conduite, elle peut être néfaste pour les sols. Lorsqu’ils sont trop secs, l’infiltration de l’eau se fait mal et si l’apport est trop important, une grande partie de l’eau stagne ou ruisselle. En s’évaporant, l’eau stagnante laisse en dépôt des sels qu’elle contient, favorisant une salinisation des sols qui deviennent progressivement incultes et doivent être abandonnés. Ce phénomène est largement observé dans les régions arides et semi-arides et constitue un moyen de dégradation de la fertilité des sols et directement des rendements. L’autre technique d’irrigation par ruissellement ou inondation, pratiquées encore asphyxient les racines et consomment beaucoup d’eau. Les sols doivent donc être convenablement drainés afin de permettre à l’eau en excès de s’évacuer.

De nouvelles mesures de gestion de l’occupation des terres s’impose avec comme but de produire avec des rendements élevés de cultures commercialisables. L’entêtement de s responsables de vouloir atteindre l’autosuffisance en blé tendre s’est soldée par un échec. Si ces investissements colossaux avaient été injectés dans le blé dur, l’orge, l’avoine et les légumes secs le résultat aurait permis d’équilibrer les importations par des exportations.

Seul un aménagement du territoire axé sur l’identification de régions, de zones et de parcelles dont les potentialités sont évaluées ; suivi d’une utilisation rationnelle et surtout durable des terres et des ressources hydriques permettront d’atteindre une certaine sécurité alimentaire et de s’intégrer dans les changements climatiques.

K. Benabdeli

 

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Saison des pluies : « Il est trop tôt pour parler de sécheresse… « 

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La chargée de communication à l’Office national de météorologie (ONM), Houaria Benrekta, a affirmé, lundi dernier que le retard de la saison des pluies dans certaines régions du pays en cet hiver était dû à une forte pression atmosphérique concentrée en méditerranée, estimant toutefois qu’il est «trop tôt» pour parler d’une période de sécheresse

Mme Benrekta a déclaré à l’APS que la forte pression atmosphérique concentrée actuellement en Méditerranée et touchant également les pays sud de la région «constitue désormais une barrière empêchant toute infiltration d’air froid, repoussé vers d’autres régions, cependant un changement est prévisible à la fin du mois en cours, et partant il est trop tôt pour parler d’une période de sécheresse». Selon elle la météo en Algérie «connaît une phase de stabilité marquée par l’absence de précipitations, l’on constate, toutefois, que les jours secs en cet hiver sont moins importants que les jours de pluie», a-t-elle observé, affirmant «qu’un changement de météo est prévisible à partir du 12 février en cours et les jours du même mois qui s’en suivront». Elle a rappelé que le même phénomène météorologique avait été observé durant les trois dernières années 2019, 2020 et 2021, soit un retard de la saison des pluies attendues en décembre et janvier jusqu’aux dix derniers jours du mois de février, et des intempéries en février et mars incluant même des chutes de neige. Evoquant la situation météorologique prévalant cet hiver, Mme Benrekta a évoqué «des éclaircies et des températures minimales très basses avoisinant les (-7 C) dans la région des Aurès et les régions intérieures de l’est du pays, ce qui a favorisé la formation du verglas dans ces régions de façon étonnante, notamment tôt le matin et le soir». Quant aux prévisions météorologiques pour les prochaines semaines, conformément aux modèles numériques à moyen terme approuvés,  un changement des conditions météorologiques est attendu avec la baisse de la pression atmosphérique concentrée en Méditerranée et l’infiltration de l’air froid dans les régions nord du pays» dit-elle.  Pour sa part, le directeur du Centre climatologique national (CCN), Salah Sahabi Abed, a déclaré à l’APS, que «parler des intempéries et des changements climatiques en Algérie ou dans tout autre pays est devenu une question courante, étant étroitement lié à la situation climatique mondiale, fortement affectée par le réchauffement climatique, qui a provoqué en Algérie, comme dans la région nord-africaine, des phénomènes naturels exceptionnels, notamment des sécheresses ou encore des orages fréquents sur de courtes périodes, susceptibles d’entraîner des inondations». Sahabi a rappelé les études réalisées par des spécialistes dans le domaine, «qui indiquent qu’au cours des prochaines années et jusqu’en 2030 ou encore en 2050, la pluviométrie saisonnière diminue à 20%, voire oscille entre 15 et 30%. Si les émissions de gaz ne sont pas réduites ou atténuées en prenant les mesures nécessaires, il est possible d’atteindre un hiver sans pluie», a-t-il mis en garde. «L’on constate que les taux de pluviométrie ont diminué en Algérie au cours des trente dernières années» a-t-il révélé.

 

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Féru de la nature et des écosystèmes : L’expert forestier Aissa Djamel Filali partage sa passion sur le net

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Amoureux de la nature et passionné des écosystèmes, l’ingénieur et expert forestier auprès de la Conservation des forêts de Constantine, Aissa Djamel Filali partage, sur le net, ses connaissances de la faune et de la flore et fait vivre ses expériences dans le cadre de ses différentes sorties à travers les forêts de la wilaya.

De la biodiversité de la région de Djebel El Ouahch aux oiseaux observés à Constantine pendant plus de 20 ans, l’expert forestier transmet ses connaissances, fait passer des messages sur l’importance de l’environnement et sa préservation et promeut les forêts de la ville tout en relatant la richesse de ces lieux. Sa passion l’a amené à mettre ses observations en écrit et à les appuyer par des photos de flore et de fleurs et des portraits d’oiseaux pour les amoureux de la nature, les scientifiques et les étudiants. «Passionné depuis mon enfance de la nature, spécialiste en foresterie, depuis 2001, dans le cadre de mon travail, je n’ai cessé de prendre des photos de faune et de flore dans les zones humides et les forêts et mon intérêt pour l’ornithologie n’a fait que grandir m’amenant à multiplier les heures passées à observer les oiseaux et ma fascination pour la biodiversité m’a amené à tout noter», a confié à l’APS, Aissa Djamel Filali. Et d’ajouter : «au bout de 21 ans de travail, de sorties sur le terrain et de passion, je me suis retrouvé avec un fond documentaire et un archive photos impressionnants et fascinants que j’ai jugé utile de partager». Pour l’expert forestier, l’observation des oiseaux et le partage des données sont également une façon idéale de sensibiliser la population quant à l’impératif de préserver l’environnement. Il affirme également qu’en observant les oiseaux, «on réalise les interconnexions entre les milieux naturels».

Un projet de livre sur les oiseaux d’Algérie

C’est ainsi que ce passionné de la faune ailée a achevé en 2018 son projet de livre non édité, «Les Oiseaux d’Algérie (observés à Constantine)», où il évoque 240 espèces observées dans les forêts, les montagnes, les milieux ouverts et les zones humides de Constantine. «Ce livre est un défi que je tenais à relever. J’aurais aimé qu’il soit édité mais vu l’impossibilité de trouver un éditeur, je l’ai partagé avec des enseignants universitaires et des étudiants dont la spécialité d’étude est en rapport avec l’environnement et l’ornithologie pour la Science et pour Constantine», a assuré M. Filali détaillant que le livre évoque et publie les photos de 60 espèces d’oiseaux à Constantine représentant 60 à 65 % de l’ornithologie de l’Algérie. En 310 pages, «Les Oiseaux d’Algérie (observés à Constantine)» englobe la présentation de 240 bêtes ailées entre les espèces nicheuses et sédentaires, celles nicheuses présentes toute l’année, les espèces nicheuses présentes au printemps et en été, les oiseaux présents en hiver et ceux présents en période de migration (printemps et/ou en automne) qui ne nichent pas et n’hivernent pas. Le livre est rehaussé de belles photos d’oiseaux prises à travers les différentes communes de Constantine, de cartes de répartitions et de dessins de faune ailée signés par l’expert forestier. La publication capte entre autres la Sarcelle marbrée, prise en photo à El Mellah, dans la région de Salah Derradji, la présentant comme «une espèce rare et menacée par la dégradation de son milieu naturel surtout le sur-pompage des eaux des retenues collinaires et la chasse aux Canards». Le Bécasseau tacheté des zones humides est également mentionné et photographié avec l’observation de «Limicole Nord-Américain très rare dans le paléarctique Ouest». La bête ailée a été observée, dans une première, à Constantine le 1 mai 2017. Le Grand Cormoran et sa grande colonie au niveau de Béni Haroune au Nord-Ouest de la région de Constantine est également citée ainsi que la Grande Aigrette, présentée comme «la plus rare des Hérons dans la région». Pratiquant sa passion jusqu’au bout, l’expert forestier relève qu’il est sur la voie de finir un livre sur l’environnement destiné aux enfants. «J’œuvre à travers ce livre, riche en photos de présenter aux enfants les différents genres de papillons avec leurs caractéristiques de manière succincte et facile à assimiler comme manière d’attiser la curiosité et sensibiliser les petits sur l’environnement», a-t-il assuré.

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Pour s’enquérir de la situation environnementale à Oran : Sortie au lac El Mactaa

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La direction de l’environnement de la wilaya d’Oran a effectué une sortie au lac El Mactaa pour s’enquérir de la situation environnementale dans cette zone humide, marquée notamment par l’obstruction des cours d’eau par des éleveurs pour abreuver le cheptel, a-t-on appris de la directrice, Samira Dahou. Cette sortie est organisée à l’occasion de la journée mondiale des zones humides en partenariat avec les conservations des forêts des wilayas d’Oran et de Mascara et d’associations environnementales, après que la Fédération nationale de la chasse ait signalé des agressions dans ce lac dont l’obstruction de cours d’eau, ce qui entraîne l’assèchement de ce lac, notamment dans la région située dans la wilaya d’Oran. Le lac El Mactaa, réparti sur les wilayas d’Oran, de Mostaganem et de Mascara sur une superficie totale de pas moins de 23.000 hectares, est une zone humide classée dans le cadre de la Convention internationale de Ramsar, étant donné qu’elle contient de nombreuses caractéristiques naturelles et animales. Le président de la Fédération nationale de la chasse, Zahi Amar, qui a pris part à cette sortie, a souligné que l’obstruction d’oueds et cours d’eau crée des problèmes environnementaux dont celui de l’assèchement à certaines parties de cette zone provoquant la mort de poissons et le départ d’oiseaux d’eau qui perdent leurs nids. Tous les problèmes signalés dans le lac menaçant les êtres vivants et l’écosystème ont été recensés et les parties concernées à l’instar du ministère de l’Environnement, la conservation des forêts et la gendarmerie nationale ont été avisées, a-t-on fait savoir.

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